Un peu d’imagination, voici le scénario de la poule A auquel beaucoup s’attendait à l’entame des maths de la deuxième journée. Emmené par un Marouane Chamakh des grands jours, le Maroc a dominé une courageuse équipe de Guinée (2-1). Malgré le retour du Toulousain Mansaré suspendu lors du match d’ouverture contre le Ghana, et un Feindouno en verve, le Sily national a plié sous les coups de butoir des Lions de l’Atlas.
De son coté, le Ghana a assuré le spectacle en atomisant la Namibie (5-0). Du coup, tout est joué dans la poule A, où le Ghana et le Maroc sont les premiers qualifiés pour le second tour. La troisième et dernière journée comptera presque pour du beurre, seule la suprématie du groupe sera en jeu entre les deux pays.
Cette fiction aurait dû se réaliser hier dans la poule A, mais c’était sans compter sur la Guinée et la Namibie dont les peaux ont trop vite été vendue.
La leçon de courage des Namibiens
Compte tenu de sa superbe entrée en matière (5-1) face à la Namibie, on s’attendait à voir le Maroc dominer la Guinée. De même, au regard de la déculottée Namibienne lors de la première journée, tous les bookmakers pariaient sur une sévère défaite de la Namibie face au pays organisateur le Ghana. Aucun de ces scénarios n’a eu lieu, ou presque. Certes, les « Brave warriors » ont perdu le match (1-0 seulement !) face au Ghana, mais ils ont gagné en respect. On s’attendait à ce que le Ghana, pays organisateur de cette CAN 2008 et poids lourd de la compétition, ne fasse qu’une bouchée des modestes Namibiens, que l’on imaginait cantonnés en défense. C’était sans compter sur le courage des « Brave Warriors » qui, pour ce match, récupéraient trois joueurs importants suspendus lors de leur première rencontre. Pour ce match, les Namibiens ont retrouvé leurs valeurs de guerrier, et méritaient sans doute mieux. Bien que largement dominés, ils ont résisté et ont même eu des opportunités en fin de match. Le but libérateur ghanéen de Junior Agogo, aurait même pu ne pas être validé, puisque le début de l’action est entaché d’une faute non sifflée sur un défenseur Namibien à l’entrée de la surface de réparation. Privilège du pays organisateur ? Toujours est-il que les Namibiens grand seigneur n’ont pas protesté.
La Guinée se relance
Considérée comme l’outsider du groupe, la Guinée a assumé son statut en dominant le Maroc. Ainsi, rien n’est joué dans cette poule où les choses se compliquent. Même le Ghana avec ses désormais 6 points n’est pas encore assuré d’une place en quart de finales. Il faudra peut-être sortir les calculettes si au cours de l’ultime journée la Guinée domine la Namibie, pendant que le Maroc prend le dessus sur le Ghana. Les trois équipes se retrouveraient alors avec 6 points chacune. Bien sûr c’est aussi une fiction, mais tout à fait plausible.
En fait c’est au cours de ces matchs de la deuxième journée que la compétition devient intéressante, avec déjà des matchs couperet. Plus personne n’est à négliger. La Côte d’ivoire archi favorite ce soir face Bénin devrait se méfier. Mais certains on peut être déjà perçu le danger que peut représenter cette équipe, car le sélectionneur du Bénin, Reinhard Fabisch, a fait l’objet d’une tentative de corruption avant le match contre le Mali. Un homme l’aurait approché en lui demandant s’il était possible de truquer le match. Sur le terrain, ses poulains ont donné du fil à retordre au Maliens. Et puis, il existe un proverbe en Afrique de l’Ouest qui dit : « l’écureuil a beau être petit, il n’est pas l’esclave de l’éléphant ». A bon entendeur…
Steve LIBAM