Sur les papiers, les Lions indomptables du Cameroun partent favoris devant les Soudanais. Qu’à cela ne tienne, Mohamed Abdallah, le coach de la sélection soudanaise s’est voulu serein après les entrainements de ce mardi en nocturne: “nous n’aborderons pas ce match en victime résigné. Nous sommes un pays d’honneur et nous tenterons de ramener une victoire de cette CAN”.
Basée à Kumasi dans la poule C, comme le Cameroun, la délégation soudanaise a rallié Tamale, ville située au Nord du Ghana et distant de 350 km du royaume Ashanti par avion en environ 35 minutes. Ils se sont adonnés à des entraînements très légers en soirée, c’est-à-dire en plus de la reconnaissance de terrain, quelques exercices de réveil musculaire. Pendant environ 20 minutes, les 23 joueurs vont former deux camps sur la moitié du terrain. Leurs ateliers consistaient aux exercices de courtes, de longues passes et des transversales.
Pour François Ngoumou, coach de football en Belgique et consultant international, “ce n’est pas en veille de match que vous aurez droit à un entraînement où vous avez la mise en place des schémas tactiques. Lors de ce genre d’entraînement, les coachs veulent simplement réveiller les muscles de leurs poulains”.
A la fin des entraînements, la méthode d’évitement des interviews consistait à déclarer leur impossibilité de parler les langues officielles : “we speak only Arabic”. Une situation qui ne surprend guère lorsqu’on sait qu’une équipe de journalistes télé égyptienne avaient maille à partir avec quelques joueurs soudanais devant leur hôtel de Kumasi le 26 janvier dernier. Selon la BBC qui a relayé l’information, l’incident s’est déroulé à l’hôtel de la sélection soudanaise, à Kumasi, et aurait éclaté alors que les joueurs soudanais en question refusaient de donner une interview avant de s’énerver. Mohamed Abdallah, le sélectionneur du Soudan, a accusé les médias égyptiens d’avoir dit de « mauvaises choses » sur son équipe.
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 1970 et demi-finaliste en 1957, le Soudan peine depuis 30 ans à se faire un nom sur la scène internationale. Les Eperviers du désert qui seront à leur 7e participation sont une des surprises de cette 26e Can. Mais l’on se souvient que lors des éliminatoires de la coupe du monde 2006, le Soudan avait sérieusement crée des ennuis aux Lions indomptables à Yaoundé comme à Omdourman. Après deux lourdes défaites (0-3 contre l’Egypte et même score contre la Zambie), le Soudan jouera simplement pour l’honneur. Avec une défense à la portée des Lions, Samuel Eto’o et ses co-équipiers d’attaque devraient en principe profiter de cette fébrilité.
Eric Roland Kongou, Tamale (Ghana)