Le choc des deux nations les plus titrées en Coupe d’Afrique se joue ce mardi sous un air vindicatif.
Vers 18h (heure locale) ce lundi 21 janvier 2008, à la fin de leur séance d’entraînement, ni le coach des Egyptiens encore moins les joueurs ne voulaient pas se livrer au jeu des questions réponses des journalistes. Les deux camps ont refusé de s’attarder sur l’esprit revanchard qui plane sur la rencontre de ce mardi entre Pharaons et Lions indomptables. Hassan Shehata s’est contenté de lancer, laconique, que c’est une rencontre de coupe d’Afrique et que la page de l’élimination des Lions par l’Egypte qui a empêché aux co-équipiers de Rigobert Song de participer à la coupe du monde 2006. Du côté de Yaoundé, nul n’a oublié le cinglant match nul (1-1) imposé par les Egyptiens aux Camerounais qui a aussitôt permis à la Côte d’Ivoire de participer à la première coupe du monde de son histoire en 2006.
Pour cette 26ème édition de la Coupe d’Afrique des nations, les Pharaons d’Egypte doivent compter sur une équipe à vocation… défensive. Contrairement à ce qui s’observait jusqu’ici où l’ossature de la sélection était bâtie avec des joueurs d’Al Ahly et Zamalek, les deux clubs phares du Caire, le sélectionneur égyptien a fait confiance aux jeunes convoquant huit joueurs d’Ismaïly contre quatre respectivement pour Ahly et Zamalek. Ainsi retrouver El Hadary, le leader des gardiens de buts égyptiens. Les joueurs vedettes que sont Mohamed Barakat, Mohamed Chawki, Ahmed Hassan (Meilleur africain sur le plan local) et surtout Abu Treika, élu meilleur joueur interclubs africain. Tous seront de la campagne. L’équipe égyptienne aura l’apport de quelques joueurs évoluant en Europe, notamment Mohamed Zidan de Hambourg (Allemagne), Hamed Hassan de RSC Anderlecht et Cherif Ekramy de Feyenoord.
Le public qui s’est déplacé pour le stade de Kumasi hier lundi pour la séance de reconnaissance du terrain a été convaincu de l’absence des joueurs-poutres telles que Mohammed Barakat, milieu offensif de Al Ahly et de la sélection nationale, forfait pour blessure. Ahmed Hossam « Mido », l’enfant terrible du football égyptien, qui avait déjà été exclu du groupe lors de la Can 2006 par Hassan Shehata, n’a même pas été présélectionné.
Malheur au vaincu !
Par ailleurs, L’Egypte, qui a peinée, pour se qualifier pour la CAN-2008 dans une poule plutôt modeste constituée la Mauritanie, le Burundi et le Botswana, ne semble pas au sommet de sa forme. Et elle brille traditionnellement rarement loin du Caire, où elle a remporté trois de ses CAN (1957, 1986 et 2006). Toute chose qui ouvre un large boulevard à l’optimisme du côté camerounais.
Otto Pfister, le nouvel coach des Lions qui a reçu mandat du ministre de hisser au sommet du podium n’a pas caché son espoir : « Si nous pouvons éviter les blessures, nous avons une bonne chance de remporter le trophée pour une cinquième fois ». Interrogé sur ce volet de la question à la veille de choc dans le groupe C basé à Kumasi, Guillaume Atchou, le médecin des Lions se veut plutôt serein : « l’infirmerie est vide. Il n’ y a aucun bobo majeur en dehors de Stéphane Mbia qui a légèrement mal aux adducteurs. Toute chose qui ne l’empêchera pas de jouer le match de mardi car il n’y a de quoi s’alarmer », s’est-il réjouit.
Dans le contexte de préparation des Lions décriés par certains observateurs qui la jugent insuffisante, nul doute que les espoirs du Cameroun reposent sur la super star de l’équipe, l’attaquant du FC Barcelone Samuel Eto’o, rétabli d’une blessure à une cuisse et qui, avec 24 réalisations en 60 sélections, pourrait profiter de la CAN-2008 pour dépasser le record de buts en sélection de Patrick Mboma (33 buts). A côté, on retrouvera des joueurs expérimentés tels que le capitaine Rigobert Song, Géremi Njitap dont certaines langues s’empressent d’affirmer qu’ils jouent probablement leur dernière CAN voudront absolument sortir par la grande porte.
Par ailleurs, des jeunes aux dents longues voudront confirmer la confiance mise en eux par le coach de nationalité allemande. Un cocktail détonnant qui laisse présager d’un Cameroun-Egypte avec un air de revanche. Et pour paraphraser Joseph Antoine Bell, « malheur au vaincu de ce choc au sommet de la poule C. »
Eric Roland Kongou, à Kumasi (Ghana).