Capitale de la région Ashanti, Kumasi est la deuxième plus grande ville du Ghana. C’est cette cité au million d’âme qui sert actuellement de quartier général aux lions indomptables du Cameroun. Les poulains d’Otto Pfister y livreront deux matchs de poule.
Après avoir passé la nuit du jeudi 17 Janvier à Accra en provenance de Yaoundé, les lions indomptables se sont finalement installés dans la cité historique de Kumasi. Une ville qui n’était autre que la capitale du royaume Ashanti du 18e siècle. Un royaume qui va dominer pendant longtemps la vaste région située à l’ouest du fleuve Volta (pas très loin de Ouagadougou ndlr). Si Kumasi est la ville qui a vu naître le 8 avril 1938 Koffi Anan (ancien secrétaire général de l’organisation des nations unies ndlr), elle est également le fief d’un des clubs de football les plus célèbres du continent Africain. L’Ashanti Kotoko puisqu’il s’agit de lui traîne derrière lui un palmarès tout simplement impressionnant. Il a remporté le championnat national 19 fois et la coupe nationale 8 fois. Au niveau africain, Ashanti Kotoko a gagné deux fois la Ligue des Champions de la CAF en 1970, 1983, de plus il a été finaliste 5 fois et demi-finaliste 3 fois. Par ailleurs le club a atteint la finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes en 2002 et la finale de la Coupe de la CAF en 2004. Ce n’est donc pas un fait du hasard si ce club fondé en 1926 est considéré comme l’un des plus grands clubs du football africain.
La présence de Samuel Eto’o fils et Co ne passe pas inaperçu dans les rues populaires de Kumasi. De Kwadaso Penticos au Baba Yara Sport Stadium, l’intensité du soleil rime parfaitement avec l’importance de ce premier match de poule des lions indomptables du Cameroun. C’est dans ce cadre que le ministre des sports a organisé hier dans la soirée la traditionnelle rencontre avec toute la délégation officielle. En présence de Roger Milla et Iya Mohamed, président de la fédération Camerounaise de football, Augustin Edjoa a rappeler à Rigobert Song et ses coéquipiers la principale mission qui consiste à ramener le trophée à Yaoundé le 10 Février prochain. Si les lions indomptables ne sont pas parmi les favoris pour le titre final, l’état d’esprit qui règne dans le groupe permettra au Cameroun de créer une surprise générale ; le passage dans l’ancienne Haute Volta (pour le stage préparatoire) étant cité comme un signe de triomphe.
Ouagadougou la chanceuse?
Dans un esprit cartésien porté sur la relation cause-effet, parler de simple coïncidence entre la capitale Burkinabé et les deux précédents succès des lions indomptables en coupe d’Afrique des nations serait complètement erroné. Et pourtant, Ouagadougou porte chance au Cameroun.
C’est le 05 Janvier que les lions indomptables du Cameroun rentrent dans la dernière phase de préparation de la coupe d’Afrique des nations qui s’ouvre le 20 Janvier prochain. Une CAN qui va se préparer entre l’hôtel Mercure de Silmande et le terrain municipal du quartier Ouaga 2000, situé à quelques mètres de la présidence de la république du Faso. De Somgande à Kalpale (quartier où se trouve la tombe de Thomas Sankara ndlr), l’amour et le soutien inconditionnel pour Rigobert Song et ses coéquipiers est infalsifiable. Les matchs du FC Barcelone attirant autant de foule qu’à New Bell (quartier populaire de la ville de Douala ndlr).
Les Burkinabé aiment d’ailleurs rappeler que c’est de chez eux que les lions indomptables du Cameroun sont passés pour remporter quelques grand succès Africains. Simple hasard où lien de causalité, personne n’a été en tout cas capable de nous expliquer d’une manière rationnelle cette pensée populaire qui heureusement concorde avec la réalité. S’il est difficile de voir en ce pays la porte du succès pour nos lions indomptables, il n’est pas interdit de faire certains rapprochements qui font du pays de Sankara une des plus chanceuse tanière des lions de la forêt.
Tataw Stephen (ancien capitaine des lions indomptables ndlr), Linus Pascal Fouda et bien d’autres s’accordent à dire que 2008 sera probablement celle du Cameroun. S’ils se basent entièrement sur des critères sportifs, la communion entre l’environnement, la bonne ambiance et le sérieux affiché par les joueurs constitue des signes précurseurs annonçant une bonne coupe d’Afrique des nations. Certains diront par exemple que le fait de se retrouver une fois de plus dans la capitale du Burkina n’est pas un fait du hasard quand on sait qu’il n’était que le troisième choix après Tenerife et Nairobi. Si cette supposée relation entre le Burkina et le succès de lions peut constituer une self-motivation, la réalité footballistique nous exige une analyse uniquement technique sur le terrain et le moral des troupes en dehors des pelouses.
Stephen Sunou a Kumasi (Ghana)