En battant largement la Zambie pour leur deuxième sortie dans la compétition, les Lions se sont remis dans le sens de la marche. L’on n’en attendait pas moins d’eux. A présent que l’affront égyptien a été lavé, la confiance et la sérénité sont revenues dans le groupe. Maintenant, l’équipe a toutes les cartes en main pour poursuivre l’aventure ghanéenne : un groupe uni et solide, la volonté d’honorer son statut de grande nation africaine de football, et un encadrement technique qui semble enfin avoir trouvé ses marques après ses premiers atermoiements.
Face au Soudan, les Lions indomptables partent largement favori. Il faut dire que malgré toutes les critiques qui se sont abattus sur l’équipe après le naufrage du bateau camerounais sur les berges du Nil égyptien, rares sont les observateurs se seraient risqués à dire que cette équipe ne passerait pas le premier tour. Les Camerounais sont en pleine phase ascendante, pendant que les Soudanais sont en phase descendante compte tenu de leurs deux larges défaites (deux fois 3-0) au terme des premières sorties. Les Lions ont donc la faveur des pronostics.
Mais attention, les déconvenues soudanaises offrent deux cas de figure à l’équipe. Soit les « Crocodiles » sont complètement abattus et ont déjà baissé les bras; et dans ce cas, ils continuent à s’enfoncer et boivent la tasse jusqu’à la lie, ce qui faciliterait la tâche des Lions indomptables. Soit dans un dernier sursaut d’orgueil, les sauriens soudanais sortent leurs crocs acérés une dernière fois, pour sortir avec les honneurs. Après tout s’il est vrai que cette équipe n’a plus rien à gagner, il est tout aussi vrai qu’elle en a encore moins à perdre. Dans ce dernier scénario, les Camerounais doivent s’attendre à une partie compliquée. L’exemple de leurs compètes Namibiens face à la Guinée pourrait d’ailleurs les inspirer.
Il faut noter que cette équipe soudanaise malgré qu’elle ait largement été battue par l’Egypte et la Zambie est loin d’avoir été ridicule. Elle a peut être pêché par manque d’expérience. Mais c’est peut être parce que les Soudanais sont en plein réapprentissage de la CAN après trente deux ans d’absence sur la scène continentale. Le métabolisme de ce redoutable prédateur aquatique privé d’eau pendant longtemps n’est pas encore tout à fait au point. Les Crocodiles peinent ainsi à rentrer dans le bain d’une compétition qu’ils connaissent pourtant pour l’avoir dominé et remporté à ses débuts.
En effet , le Soudan a organisé et remporté la CAN en 1970. Le pays était presque une référence en matière de football sur le continent à cette époque là. Aujourd’hui, les Crocodiles refont petit à petit surface. L’équipe nationale a remporté pour la deuxième année consécutive, le tournoi de la CECAFA, grande fête du football de l’Afrique de l’Est et du Centre.
Par ailleurs, le pays dispose de deux grands clubs à l’échelle continentale. Al Merreikh, cette année, s’est hissée en finale de la Coupe de la Confédération. Avec Al Hilal, autre club d’Omdurman (banlieue de la capitale du pays, Khartoum), on a là deux clubs surpuissants, disposants de fonds considérables et d’équipements comme il en existe peu en Afrique. Ces deux clubs recrutent désormais à l’extérieur et constituent l’ossature de la sélection nationale. Les Lions sont donc avertis, méfiance et gare à l’excès de confiance.