La victoire des Lions indomptables du Cameroun, 3 buts à 2, face à la Tunisie hier lundi 4 février 2008 a été célébrée par les populations de la ville de Bafoussam. Mais celles-ci pensent que le Cameroun pouvait faire mieux face à une équipe tunisienne qui était à leur portée dès la première mi-temps.
Il était 23 heures et 55 minutes quand le coup de sifflet mettant un terme à la palpitante rencontre Tunisie-Cameroun, comptant pour les quarts de finales de la Coupe d’Afrique 2008, a retentit. Au lieu dit Carrefour Madelon à Bafoussam, c’est l’euphorie générale. «Mon cœur a failli lâcher quand la Tunisie a égalisé», lance un jeune. L’ambiance qui a régné au niveau de ce carrefour n’était pas celle de tous les jours. Généralement, c’est aux environs de 22 heures 30 que les bars ferment les portes. Mais pour la circonstance, ils sont restés ouverts jusque dans le cours de 1 heure du matin. Question de permettre aux derniers clients de savourer la dernière bière de la victoire.
La palpitante rencontre Tunisie-Cameroun, qui s’est achevée très tard dans la nuit, est venue rappeler aux populations de la ville de Bafoussam et ses environs la coupe du monde Usa 1996 où les matches se jouaient à des heures tardives. Revenant sur la rencontre, la joie était grande quand Stéphane Mbia, à la 18e minute, ouvre le score. «Le Cameroun est bien parti pour accéder en demi-finales. La Tunisie pourra subir le même sort que la Zambie», dégueule un supporter. Il sera davantage réconforté dans sa position quand, à la 27e minute, Gérémi Njitap, sur un coup franc, suite à un accrochage sur Jean II Makoun, met en difficulté le portier Kasraoui de la Tunisie. Lorsque intervient le but de Ben Saada, sur coup franc, à la 35e minute, c’est un calme de cimetière dans tous les bars. «Les Lions c’est une bonne équipe mais le véritable problème c’est qu’ils n’ont pas l’habitude de jouer ensemble pendant longtemps [parlant des stages et matches amicaux, Ndlr]», pense Patrick Tatchoua. Quand Idrissou mêle les pédales à la 72e devant le gardien tunisien, tout le monde était débout pour saluer le 3e but camerounais.
La rencontre était tellement intéressante qu’une agence de voyages basée dans les environs a dû retarder l’heure de départ de ses bus pour permettre à ses passagers de vivre la fin de la rencontre avant d’embarquer à destination de Douala et Yaoundé. La 80e minute est plutôt fatale. Quand Chikhaoui, d’un tir canon bat Idriss Carlos Kameni, c’est la désolation totale. Et beaucoup de se poser la question de savoir comment le Cameroun peut mener sur la Tunisie par 2 buts à 0 et se faire rattraper au score. «Le milieu de terrain était presque inexistant. Il y a eu de la frayeur quand la Tunisie a égalisé», analyse Ferdinand.
Les lèvres ont retrouvé le sourire avec le 3e but, donc le doublé, inscrit par Stéphane Mbia. «On est revenu de loin», soupire Alphonse Teubissi Bouham. La qualification des Lions, qui n’étaient pas favoris dès le départ, avec la défaite 4 buts contre 2 face à l’Egypte à la première journée, a d’ailleurs fait l’objet d’une tranche de débat ce mardi 5 février 2008 sur les antennes de la Crtv Ouest. Pour bon nombre d’auditeurs qui ont appelé, c’est quand on égalise les buts que le Cameroun se ressaisi avant de prendre de l’ascendance.
Tout en déclarant que «c’est un bravo mitigé des Lions», un fanatique n’a pas manqué de relever que le Cameroun souffre d’un véritable problème de marquage des adversaires. Malgré les manquements observés, les populations de la cité capitale de l’Ouest pensent que les Lions peuvent aller loin dans cette compétition. C’est en chantant en chœur Stéphane Mbia que beaucoup ont regagné leurs domiciles respectifs.
Blaise Nwafo à Bafoussam