A l’image de plusieurs joueurs et associations africaines, le Cameroun sollicite l’autorisation de la Fifa pour le changement de nationalité de Marvin Matip, habitué des sélections nationales pour avoir porté les couleurs allemandes dans toutes les catégories de jeunes.
On le disait particulièrement enthousiaste à l’idée d’intégrer les Lions indomptables. Mais le baptême du feu du défenseur du Fc Köln a été renvoyé sine die. En effet, l’entraîneur intérimaire Jules Nyongha a constitué la liste des 23 joueurs de l’expédition libérienne du 03 juin prochain, comptant pour la quatrième journée des éliminatoires de la Can 2008, en violation flagrante des procédures administratives et dans l’ignorance absolue des textes de la Fédération internationale de football association (Fifa) sur la double nationalité.
Abdourahman, le chef du département de communication à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) explique : « Nous avons été surpris d’apprendre la convocation de Matip». Surprise dans la mesure où le footballeur né le 25 septembre 1985 dans la ville de Bochum, en Allemagne, de père Camerounais et de mère Allemande, n’avait jamais notifié, à la Fifa, via la Fecafoot, son souhait de jouer avec les Lions indomptables en y indiquant clairement les raisons de son choix.
La procédure administrative
Avant de s’envoler pour la Belgique, où démarre en début de semaine prochaine, le stage bloqué, le coach Jules Nyongha s’est expliqué sur cette affaire qui fait couler encre et salive, et déchaîne les passions dans les chaumières et les débits de boisson : « il a surtout été question de s’assurer de la volonté du jeune Matip d’intégrer la sélection camerounaise. Au cours de notre entretien téléphonique, il a manifesté sa volonté de retourner au pays natal. Il s’agit aujourd’hui d’un problème administratif. Avec un peu de volonté, cette question sera réglée dans les meilleurs délais ».
Substitué par Stéphane Bikey Amougou, sociétaire de Reading en Premier league anglaise, Matip reste le « chouchou » de Jules Nyongha. Qui, tout en respectant l’apport des autres joueurs, voit en ce talent brut, l’une des pièces maîtresses du dispositif défensif des Lions indomptables dans les prochaines années. « Son sort n’est pas scellé. Sa naturalisation va s’accélérer. Nous avons acheminé sa requête au Secrétaire général de la Fifa, à Zurich. La Fecafoot oeuvre pour un aboutissement heureux et rapide du dossier », confirme Abdourahman, le bras séculier de Iya Mohammed, le président de la Fécafoot.
Double nationalité
Depuis le Congrès Extraordinaire de la Fifa tenu le19 octobre 2003 à Doha (Qatar), l’article 15 du règlement d’application des statuts permet à un joueur de moins de 21 ans, ayant disputé un ou plusieurs matches de compétition officielle pour le compte d’une sélection nationale d’opter pour une autre équipe nationale. Le demandeur ne devrait pas avoir disputé de match international « A » pour l’association dont il relève au moment de la demande. Cependant, les joueurs concernés ne peuvent prétendre qu’à un seul changement d’association…
De nombreux joueurs africains ont déjà bénéficié des bienfaits de ces nouveaux statuts. Ainsi Frédéric Kanouté, Mohamed Sissoko comptant tous au moins une sélection en équipe de France de jeunes ont-ils reçu l’aval de la Fifa pour porter le maillot de la sélection nationale malienne. Ils s’ajoutent ainsi aux Algériens Anther Yahia, Abdenasser Ouadah et Samir Beloufa et le Tunisien Adel Chedly. Tel pourrait être le cas de Marvin Matip, dans les prochains mois, voire semaines. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Jean Robert Fouda à Yaoundé