Le discret milieu défensif des Lions Indomptables commence à se faire un peu plus connaître des média et supporters, de par ses performances sur le terrain. Rarement devant un micro, Saïdou Alioum a bien voulu, pour une fois, partager avec les internautes sa première expérience à une CAN…
Camfoot.com: Vous jouez votre première Coupe d’Afrique des Nations: Impressions?
Saïdou Alioum
Pour moi c’est un plaisir, c’est ma première vraie compétition. J’ai souvent fait des stages préparatoires de la CAN et de la coupe du monde, sans être retenu au final. Dieu merci, cette fois çi c’est la bonne! On a bien commencé, c’est un plaisir pour moi parce que j’ai voulu le faire depuis des années. La CAN n’a rien à voir avec les Jeux Africains auxquels j’ai participé en 1999 avec les Lions espoirs. C’est une grande compétition, un grand évènement pour le continent africain.
Camfoot.com: Quel est votre bilan personnel du 1er tour?
Saïdou Alioum
Je ne préfère pas parler de moi personnellement. J’ai intégré le groupe depuis 1997 et je ne crois pas être un inconnu pour les supporters camerounais même si je suis peu connu du grand public. J’ai eu la chance d’être là et de commencer avec ce groupe, tout va bien. Le problème est qu’en venant, on a raté la qualification du Mondial. On s’est dit qu’on est dans la poule de l’Angola, on va essayer de montrer aux camerounais que c’était un faux pas.
Il fallait gagner nos premiers matches contre les mondialistes. La bataille n’est pas finie. Notre objectif en CAN est de gagner tous nos matches. Le public camerounais, même s’il a douté de nous, devrait nous accompagner jusqu’au bout.
Camfoot.com: Après vos débuts, vous avez été très peu sélectionné en équipe nationale. Revenu sans faire de bruit en septembre 2004 pour le match qualificatif au Soudan, vous n’avez pratiquement plus raté de match chez les Lions!
Saïdou Alioum
Je dirais que les années passées, ce qui m’a manqué c’est la chance, et la confiance. Si je suis revenu aujourd’hui et que je sois en train de jouer c’est que j’ai eu de la chance et on m’a fait confiance, il ne faut pas oublier de le souligner. Comme j’ai cette confiance, ça ne veut pas dire que les autres qui ne sont pas là ne meritent pas. Chaque joueur qui est là donne son maximum pour l’équipe nationale. Même si aujourd’hui je joue, demain ça peut arriver que je sois mis de côté, et je souhaite que celui qui me remplacera donne également le meilleur de lui même.
Camfoot.com: Comment avez vous accueilli dans le groupe les jeunes tels que Ateba, Bikey ou Boya?
Saïdou Alioum
Je pense qu’avant que nous soyons anciens dans cette équipe, on a été aussi des jeunes. On a la chance d’avoir ces jeunes, ils apportent quelque chose d’important, ça soude un groupe. Nous aussi on est passés par là! donc on essaye de leur apporter ce que les anciens de notre époque nous ont apporté. Ils vont acquérir de l’expérience, c’est ce qui fait aussi quelque part la force de l’equipe nationale du Cameroun. Quand tu es là, tu dois pouvoir défendre les couleurs des lions qui sont toujours une grande nation de football. Le jeune venant trouver les joueurs expérimentés, qui lui disent ce qu’il y a à faire, à partir de là, demain, il pourra lui aussi apporter quelque chose de bien aux jeunes arrivants derrière lui.
Camfoot.com: Les Lions iront-ils au bout, le 10 février prochain?
Saïdou Alioum
Je ne doute même pas! on est sereins, il faut juste rester concentrés jusqu’à la fin de la compétition. C’est vrai que ce ne sera pas facile: quand les équipes jouent contre le Cameroun, même les plus petites, la bataille est toujours rude. Moi, je pense qu’il faut continuer avec le sérieux avec lequel on a commencé.
Camfoot.com: Que faites-vous pour relaxer ici au Caire, lors des quartiers libres?
Saïdou Alioum
Apres le deuxième match, on a eu une demie journée, et j’en ai profité pour aller visiter les Pyramides. On a entamé une semaine de préparation des quarts, donc j’ai préféré anticiper.
Les Pyramides m’ont impressionné, quand on s’imagine qu’il y a des gens qui sont venus, qui ont construit ça et qui sont partis, ça fait peur… Un être humain ce n’est rien du tout! C’est ça que j’ai gardé en l’esprit…il faut croire en Dieu en regardant ce genre de choses.
Propos recueillis par Jean-Pierre Esso, au Pyramids Golf Resort du Caire