Invaincu en match officiel en 2005, le Cameroun demeure contre vents et marrées, une équipe difficile à manœuvrer. En dépit de l’arrivée du Portugais Artur Jorge sur le banc de touche camerounais, le système de jeu des Lions Indomptables est resté immuable.
L’organisation de base du Cameroun demeure un 4-4-2 qui fait la part belle aux récupérateurs. Pour l’animation du jeu, Artur Jorge compte sur l’inspiration et le rayonnement individuel de ses joueurs. Du reste, dans chacune de ses lignes de jeu, le Cameroun possède des atouts certains. Mais les dernières sorties des Lions Indomptables ont laissé transparaître un jeu collectif médiocre.
La défense : la carte de l’expérience
S’il y a un compartiment où le Cameroun peut réclamer des acquis, c’est bien en défense. Dirigée par le toujours fringant Rigobert Song Bahanag, l’arrière-garde camerounaise prend difficilement de l’eau. Avec le retour de Raymond Kalla et le replacement de Geremi Njitap au poste d’arrière droit, Artur Jorge dispose d’éléments rompus aux joutes continentales. Sur le côté gauche, Timothée Atouba est également un élément crédible. Par ailleurs, Benoït Angbwa, Stéphane Bikey, Jean Hughes Bilayi Ateba qui vont découvrir la CAN, constituent des options intéressantes. Comme dernier rempart, Artur Jorge a toujours accordé ses faveurs à Souleymanou Hamidou qui ne l’a jamais déçu du reste. Pour autant, Idris Carlos Kameni et Pierre Ebédé sont prêts à le suppléer. De façon générale, la défense camerounaise est souveraine dans la récupération mais gagnerait à faire preuve de plus d’audace sur le plan offensif
Le milieu de terrain : talon d’Achille
Dans le football moderne, c’est connu, une équipe est d’autant plus dangereuse que ses hommes du milieu de terrain, ceux chargés de la récupération, sont également d’excellents relanceurs. Mais depuis quelque temps, ce n’est pas le cas pour le Cameroun qui ne parvient toujours pas à assurer l’équilibre au milieu. Pourtant, au niveau de la récupération, il n’y a pas grand chose à reprocher à Makoun, Saïdou Alioum, Salomon Olembé, Roudolphe Douala Mbella voire, Eric Djemba Djemba ou Guy Feutchiné. Mais le milieu camerounais se montre toujours très peu inspiré dans l’animation offensive. Résultat : l’attaque est sevrée de ballons. Dès lors, pour faire la différence, l’équipe nationale du Cameroun s’en remet à l’inspiration de ses individualités.
L’attaque : peut mieux faire
Le Cameroun possède en la personne de Samuel Eto’o Fils, un buteur prolifique. Mais l’attaquant du FC Barcelone ne connaît pas la même réussite en équipe nationale que dans son club. Le manque d’inspiration chronique du milieu de terrain ne permet pas aux hommes de l’attaque de se mettre en évidence. Toujours est-il qu’ils assurent toujours l’essentiel en marquant un but lors de chaque match pratiquement. Le duo Eto’o-Webo, bien que desservi pas le milieu, sait se montrer efficace. Et en Egypte, avec la présence d’Albert Meyong Zé et de Pierre Boya, deux joueurs qui ont beaucoup de choses à prouver, l’efficacité des Lions Indomptables pourraient s’accroître.
En tout état de cause, le salut du Cameroun en Egypte passe par une plus grande audace et par une fraîcheur physique impeccable. Par ailleurs, les Lions Indomptables, jadis champions du réalisme, devront définitivement oublier leur non-qualification pour la Coupe du monde 2006, sous peine de se mettre une pression supplémentaire sur les épaules. En Egypte, ils devront jouer sur leur valeur et non pour se faire pardonner.
Simon Pierre ETOUNDI