Les rideaux tombent ce vendredi sur la 25ème édition de la CAN 2006 avec à l’affiche un certain Egypte/Côte d’ivoire. Décidément, les deux équipes continuent à meubler la scène continentale après l’épisode retentissant des éliminatoires couplées CAN/Coupe du monde.
Cette finale est pour les Égyptiens le seul cadeau à offrir à un peuple qui aura beaucoup souffert de
la non-qualification de son équipe au mondial. Pour les Ivoiriens, il ne
s’agit ni plus ni moins que de confirmer son statut de meilleure équipe
africaine du moment.
La finale de ce vendredi sera la deuxième confrontation entre les Pharaons
et les éléphants durant cette CAN. La première s’est déroulée lors des
matchs du premier tour avec la victoire des égyptiens par 3 buts contre 1
devant une équipe de Côte d’ivoire privée de 5 de ses titulaires. C’est
aussi la quatrième confrontation entre les deux équipes en l’espace d’un an.
C’est dire que les deux équipes se connaissent parfaitement. Une finale
reste une finale et n’a rien à voir avec les matchs de poule. Chacune des
deux équipes a des arguments sans réplique à faire valoir pour sortir
gagnante de ce trophée.
Côté égyptien, après l’élimination du Ghana et du Cameroun, la voie est
restée libre à l’Égypte pour ajouter à son palmarès un cinquième titre. Tout
le monde est conscient, être quintuple champion d’Afrique est le leitmotiv de
cette finale. Le groupe semble ne pas être affecté par les frasques de Mido
lors de la demi-finale contre le Sénégal. Ce dernier, suspendu par la FEF (Fédération Égyptienne de Football) pour une période de 6 mois a présenté ses excuses à Hassan Chéhata et exprimé son regret pour son comportement. Des excuses acceptées par son coach qui a tenu à rappeler que la levée de la suspension relevait de la
compétence de la fédération. Cependant, les coéquipiers de Mido ont affiché
leur solidarité envers lui, et ont même sollicité l’intervention de Alaa
Moubarak (le fils du président) auprès de la fédération afin de permettre à
Mido de prendre part à la finale.
Pour la Côte d’ivoire, cette finale est un challenge à relever. Même si on
reste humble en affirmant qu’arriver en finale est déjà une bonne chose, il
reste que, remporter ce titre qui sera le deuxième après celui de 1992
serait une cerise sur le gâteau après une série de bons résultats qui a mené
les éléphants au mondial allemand. Sur le plan psychologique, les ivoiriens
ont un léger ascendant sur les égyptiens pour les avoir battus lors des
éliminatoires couplées CAN/Coupe du monde par deux fois. Ils compteront
aussi sur un Didier Drogba toujours décisif lors des rencontres opposant les
deux équipes. La seule faiblesse de cette équipe se trouverait au niveau mental
qui a souvent flanché lors des grands rendez-vous. En plus, pour jouer contre
l’Égypte au stade du Caire, il faut un mental d’acier ; ce que les coéquipiers de Drogba ont semblé déployer face aux tenaces Lions Indomptables.
Lors de la conférence de presse tenue après le match Cameroun/Côte d’ivoire,
un journaliste égyptien posant la question à Henri Michel avait voulu
savoir la forme qu’afficheraient les Éléphants s’ils venaient à rencontrer
l’Égypte en finale. Sous-entendu que cette dernière a joué un grand rôle dans la
qualification des ivoiriens au mondial grâce au nul qu’elle a imposé au
Cameroun. Henri Michel a répondu par un « on verra ». La Finale de ce vendredi
sera-t-elle donc une « récompense » ou du mieux une « reconnaissance » du
service rendu ou une finale digne de ce nom entre deux équipes qui ont
affiché tout le long de la compétition leur ambition à remporter cette 25ème
édition de la CAN?
Moustapha NSANGOU, au Caire