La deuxième demi-finale qui a eu lieu mardi au stade international du
Caire est selon l’avis de certains experts l’un des matchs les plus
plaisants de cette CAN. À côté des 22 acteurs qui se sont exprimés sur le
rectangle vert, sur les bancs de touche, les deux coachs ont usé chacun de sa
tactique pour tirer son épingle du jeu.
Faire de ce match, le match des
coachs est de bonne guerre lorsqu’on sait que les deux sont des entraîneurs
nationaux que nous envoyons souvent en pâture, et préférons souvent des
expatriés à qui nous affublons le titre creux de « sorcier blanc ». Abdoulaye
Sarr, Hassan Chéhata méritent -eux aussi- tous les honneurs. Le message est
clair, les entraîneurs locaux n’ont rien à envier aux occidentaux pour peu
qu’on leur donne des coudées franches et qu’ils profitent des bonnes
conditions de travail.
Le point culminant du coaching à l’africaine se situe au niveau de la
gestion des « stars ». Côté égyptien, Mido, le buteur de Tottenham sur qui
repose l’espoir de 70 millions d’Égyptiens tarde à confirmer son statut de
star. Toutefois, il reste un élément essentiel dans le dispositif offensif
des Pharaons. Lorsque Hassan Chéhata décide de le sortir en deuxième
mi-temps, grande est sa stupéfaction car, son statut de « star professionnel »
lui confère un temps plein, même s’il passe à côté de son sujet! Il a failli
déclencher une rixe avec son coach, n’eût été l’intervention des autres
membres du staff technique et l’appel au calme lancé par le commissaire du
match. Le public, quant à lui était partagé entre pro-Mido et pro-Chéhata.
Les pro-Chéhata qui clamaient « Mido Barra »
raison, le coach avec. Son remplaçant, Amr Zaki, un joueur du terroir que
Chéhata connaît beaucoup reprend de la tête un centre de Abou Treika pour le
2/1. Chéhata a eu raison!! Au moment où nous mettions sous presse, un
vibrant appel était lancé depuis le studio de la Chaîne 2 où le match était
commenté par Ahmad Shoubeir à l’endroit de Mido de venir présenter des
excuses à Hassan Chéhata et au peuple pour son comportement jugé
inadmissible.
De son côté, Abdoulaye Sarr a préféré laisser sa « Star » -en baisse de régime-
sur le banc de touche et l’utiliser comme un Joker. El-hadj Diouf, -auteur
d’une mauvaise CAN- ne rentre qu’à la deuxième manche en lieu et place de
Henri Camara. Et là encore, le remplacé conteste le choix de l’entraîneur et
l’exprime à sa manière pas au point de venir aux mains avec son coach. Henri
Camara, jusqu’à sa sortie était crédité d’un bon match. Ses accélérations
ont donné du tournis à Waël Gomaa et Abdel Zaher Saqqa le duo de la
charnière défensive des pharaons, durant le temps qu’il a passé sur l’air de
jeu. Son remplacement a fait perdre à l’attaque sénégalaise l’une de ses
qualités qui était la vitesse.
Les Lions de la Téranga ont montré un visage beaucoup plus reluisant que
lors des matchs de poule. Certaines individualités sortent du lot. Pape
Bouba Diop a pesé de tout son gabarit dans l’entre jeu en récupérant
énormément des ballons. Fredy Mendy, Diomansy Kamara sont autant des
satisfactions à noter dans cette équipe sénégalaise. La seule fausse note de
cette rencontre est l’arbitrage qu’on ne peut pas dire qu’il fut irréprochable surtout sur une faute dans la surface de réparation égyptienne sur la quelle le camerounais Evehe Divine a fermé les yeux.
Moustapha NSANGOU, Le Caire