L’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Elle avait valu une amende de 130 000 euros à la fédération camerounaise et avait failli lui coûter six points avant le coup d’envoi des éliminatoires CAN/CM 2006. Quelques mois avant, précisément pour la CAN 2004 tenue en Tunisie, l’équipementier Allemand (Puma) avait révolutionné le paysage du football en faisant arborer à l’équipe nationale du Cameroun, dont il est le partenaire, le maillot UniQiT. Après le « sans manche » et « tout-en-un », que nous reserve Puma en ce début d’année ?
Arrivé le 22 Décembre 2003 sur le marché mondial à travers les chaînes spécialisées comme Eurosport et MTV, l’ UniQiT, qui devait nous nous rappeler l’esprit de conquête et la beauté des fauves du Cameroun « Roi de la forêt », a été très vite un mélange de masculinité et de férocité. Puma venait d’atteindre son deuxième coup d’éclat avec les Lions indomptables du Cameroun. En effet, l’équipementier Allemand avait déjà créé la surprise à la CAN 2002 au Mali avec le « sans manche » qui, de mémoire, fut un grand succès sur le plan médiatique, financier et sportif, renforcé par la victoire finale des Lions indomptables.
Eric Djemba-Djemba et Eto’o fils étaient les porte-fanion de la campagne publicitaire autour des nouvelles tenues des Lions, alors Champions d’Afrique en titre, qui ont été conçues dans le plus grand secret. Dans le nouveau spot publicitaire’ on pouvait voir les sociétaires du Barca et d’Aston Villa côtoyer la force et la sagesse d’un vrai lion tout feu tout flamme qui marque avec force le maillot de ces derniers d’une empreinte composée de quatre petits tirets (griffes du lion) synonymes de quatre sacres continentaux. Lesquels maillots, hyper moulants tiennent à l’aide d’une fermeture sur les épaules.
Le président de la FIFA, le Suisse Joseph Blatter, avait jugé cette tenue non conforme à la règle 4 des lois du jeu. Cette règle, ayant trait à l’équipement des joueurs, prévoit un maillot, un short, des bas, des protège-tibias et des chaussures. La FIFA considère que ces éléments doivent être distincts, alors même qu’il n’est écrit nulle part dans le règlement que le short et le maillot soient reliés l’un à l’autre. Ce comportement arbitraire avait amené Puma à soupçonner un lien entre la rigueur affichée par la FIFA et le fait que son concurrent et rival, Adidas, soit le sponsor officiel de la FIFA. L’équipementier Allemand avait également vu dans l’attitude de la FIFA « un acte de vengeance de Joseph Blatter contre Issa Hayatou », président d’origine camerounaise de la Confédération africaine de football (CAF), rival malheureux de Blatter lors de son élection à la présidence de la FIFA en 2002 à Séoul.
On se souvient qu’Issa Hayatou avait dans un premier temps autorisé le maillot une-pièce. Après avoir déposé un recours en vue d’obtenir la levée de l’interdiction ainsi qu’un dédommagement de quelque deux millions d’euros au tribunal civil de Nuremberg (Allemagne). selon l’avocat de Puma, Reinhard Stuenkel, l’équipementier estimait que la FIFA avait « agit de manière illégale contre les intérêts de la société » en interdisant ces maillots.
L’affaire fut réglée finalement à l’amiable par les deux parties avec obligation absolue de ne rien révéler des termes de l’accord. Ce qui veut dire que l’équipementier qui était le plaignant avait obtenu gain de cause.
Puma ne s’arrêtera pas sûrement en si bon chemin, car elle annonce déjà qu’elle aura des nouveaux maillots pour la CAN 2006 qui se déroulera en Égypte. Dans la même démarche que les précédentes, le nouveau bijou ne sera présenté que le 19 Janvier 2006 au Caire lors d’un « Lunch » organisé pour la presse. C’est ce qui ressort de notre converstion avec Monsieur Rudolf Vidal, responsable Marketing au siège de la société Puma basée à Herzogenaurach (Allemagne). Nous y serons pour vous.
Stephen Sunou, en Allemagne