L’entraineur national des Lions minimes revient sur la défaite des Lions face au Mexique. Il livre une appréciation technique en technicien qu’il est, et met un accent sur les manquements de ce match, mais aussi sur les enseignements à tirer avant le match de mercredi prochain face à la Croatie.
Quelle lecture faites-vous de cette rencontre soldée par une défaite des Lions (0-1) ?
Il faut avouer dans un premier temps que le football camerounais a souffert. On a eu des débuts assez difficiles, on a eu du mal à rentrer dans la rencontre. Honnêtement, les choix tactiques ne nous ont pas beaucoup aidés. On a opté pour jouer bas, et on n’a pas su, ou on n’a pas pu régler le problème de contre-attaque. On a été très lents dans la transmission du ballon. Je crois que l’équipe qui avait tenu tête à l’Allemagne aurait dû commencer le match. Mais, par surprise, on a vus les apparitions de Chedjou dans l’axe, d’Assou-Ekotto sur le côté gauche… Il y a avait de plus en plus ce manque d’animation sur le plan offensif. Grosso modo, je pense que ça sera difficile. Il serait peut-être préférable de changer des options. Il y a certainement d’autres éléments qu’on peut aligner surtout au milieu de terrain.
Et le trio offensif, comment l’avez-vous trouvé ?
Les joueurs au niveau de l’attaque n’étaient pas mal, mais, je dis qu’on aurait pu apporter quelques changements. Quelqu’un Choupo-Moting serait revenu au milieu pour qu’on libère un tout petit peu entre Alexandre Song et Eyong Enoh. On devait remplacer l’un des deux par un joueur de couloir pour tenter de corriger et apporter de la créativité. On avait la possibilité de jeter des jeunes comme Aboubakar ou Salli Edgar qui ont de la percussion, de la créativité et un bon jeu axé sur la vitesse. Et s’ils sont prochainement pris en compte, je pense qu’on peut s’améliorer.
Est-ce qu’il était vraiment important de continuer à jouer dans un schéma 4-3-3 avec une défense mexicaine aussi mature et costaude ?
Je crois qu’il (l’entraineur, Volker Finke, ndlr) a pris moins de risques, et c’est ce qui a donné ce visage à cette rencontre. On avait de la peine à sortir le ballon face à des Mexicains pleins de qualité, et par ailleurs ils nous étaient de plus en plus difficile d’atteindre leurs buts. Il aurait par exemple choisi de mettre deux attaquants véloces pour accrocher les trois défenseurs mexicains. Ça pouvait vraiment apporter quelque chose.
Quid du milieu de terrain ?
Je crois qu’Alexandre Song, Stépahne Mbia ou Eyong Enoh n’ont pas les qualités pour animer le jeu offensif. Ils étaient vraiment très éloignés de Samuel Eto’o qui n’attendait que leurs ballons. Il fallait prendre davantage d’initiatives. Et quand je parle d’initiatives, c’est composer avec plus de joueurs offensifs, et prendre des risques avec des attaquants qui ont un autre esprit. On a constaté que l’entrée en jeu de Webo n’a pas beaucoup apporté au niveau du jeu offensif. Donc, je crois qu’il faut faire jouer ces jeunes qui sont entreprenants.
Croyez-vous encore en une qualification probable du Cameroun pour le deuxième tour ?
Ça va être de plus en plus difficile, mais je pense que nous avons encore une chance et il faut se mettre résolument au travail. Il y a déjà les trois points qu’on perdu hier. Il faut battre la Croatie, ou alors fait au moins match nul pour espérer un sursaut d’orgueil face au Brésil. Mais je dis que tout n’est pas perdu. Si les joueurs essayent de réagir…on attend. Mais ça va être extrêmement difficile. Les deux équipes qui ont perdu leurs premiers matches vont se rencontrer prochainement, et, il faut prendre des risques, car, si nous gagnons et on faits match nul contre le Brésil, on est susceptible de passer pour le deuxième tour, même si on ne sait pas ce que le match Brésil-Mexique va accoucher.
Recueillis par Armel Kenné