Nous sommes allés à la découverte de deux jeunes espoirs de l’équipe olympique du Cameroun qui s’apprête à défier les guinéens en finale du tournoi de football des jeux d’Alger 2007. Ousmaîla Baba de Cotonsport de Garoua et Otobong Ene de Astres de Douala sont deux attaquants forts solliciés par les chasseurs de têtes. Ce qui ne les empêche pas de garder le focus sur la finale et la médaille d’Or en cas de victoire ce lundi à Alger.
Ousmaïla Baba : ‘’ Nous allons remporter cette finale ‘’
La ‘’flèche ‘’ de Coton Sport de Garoua à quelques heures de la finale des jeux africains entre les lions espoirs et le Syli de Guinée fait preuve de détermination à venir à bout des espoirs Guinéens. Il revient un temps soit peu sur sa carrière et ses ambitions avec Coton Sport de Garoua.
On vous a vu étincelant en demi-finale contre la Zambie, pour la finale de lundi est-ce que vous êtes prêt ?
Nous sommes prêt pour affronter la Guinée, pour nous c’est un match comme les autres, il n y a pas de préparation spéciale pour ce match. Nous allons jouer comme d’habitude et nous allons gagner cette finale.
Vous avez quand même humilié la Guinée à Garoua, ceci sous entend que votre adversaire de la finale est largement prenable?
Je crois que le match de Garoua est passé, nous sommes ici à une autre compétition avec d’autres réalités. Je ne veux pas penser à ce qui s’est passé à Garoua parce que c’est de l’histoire ancienne ; l’objectif c’est de gagner cette finale et c’est la seule chose qui nous préoccupe maintenant.
On vous a découvert dans Coton Sport de Garoua, est-ce que vous pouvez revisiter votre carrière pour nos lecteurs ?
Après la coupe top, j’ai commencé dans football pilote de Garoua en deuxième division. On m’a prêté à Université de Ngaounderé où j’ai joué un an. C’est de là-bas que les dirigeants de Coton Sport ont racheté mon contrat à Fc Pilote et m’ont eux aussi prêté à Université où j’ai fait deux ans. Et maintenant je suis rentré à Garoua et je joue avec Coton Sport.
Qu’est-ce que ça vous fait d’être à votre jeune âge titulaire dans Coton Sport de Garoua, champion du Cameroun ?
Je suis très content, j’avais toujours rêvé d’être titulaire dans cette équipe. Quand je jouais à Ngaoundéré lors de nos matches, je me disais toujours qu’un jour je serais titulaire dans cette équipe. Lorsque je suis revenu à Garoua, j’ai donc tout fait pour m’assurer cette place de titulaire.
Comment ça se passe dans Coton Sport du point de vue du traitement du joueur ?
Dans Coton Sport je suis bien traité, je n’ai pas de soucis ; dans Coton c’est du semi professionnalisme, je n’ai jamais eu de problème de prime ni de salaire. En ce moment bien qu’étant ici, mon salaire passe, alors que certains de mes camarades ici chez les espoirs nous disent que comme ils ne sont pas là en club ils n’auront pas de salaire. Chez nous à Garoua on respecte les clauses du contrat, on n’a vraiment pas de problème c’est pourquoi nous jouons sans soucis.
Quelles sont vos ambitions cette année avec le club de Garoua ?
Après l’élimination en coupe d’Afrique des clubs, les ambitions c’est le championnat et la coupe du Cameroun. Je crois que nous avons une équipe capable de relever le défi. Malgré nos absences, Touindouba et moi, les autres se comportent bien, nous avons un groupe de qualité.
Quels sont les points forts de Ousmaïla Baba lorsqu’il est sur un terrain ?
Ma principale force c’est que je vais très vite sur les côtés, je pousse et je fonce et on m’arrête difficilement.
Votre meilleur souvenir du football ?
Quand j’étais sociétaire de Fc Pilote, pendant deux ans j’ai été sacré meilleur buteur et meilleur joueur du championnat du grand nord. C’est un souvenir que je ne peux jamais oublier.
Pourquoi depuis vous ne marquez pas beaucoup ?
C’est peut être parce que le niveau est élevé par rapport à la D2, mais je pense que ça ira.
Quel est votre mauvais souvenir ?
Je me souviens toujours que je faisais 15 km pour venir aux entraînements puisque je n’avais rien… Parfois je venais à vélo mais la plus part de temps c’était à pied ; c’était vraiment difficile, j’habitais à Pitoa avec ma mère (Silence)… Les gens ne voulaient pas m’aider parce qu’ils disent que les footballeurs sont ingrats, lorsque tu les aides et qu’ils réussissent ils ne sont pas reconnaissant. J’arrivais aux entraînements en retard, le coach me comprenait c’était vraiment dur, j’ai souffert.
Vous n’êtes pas approché par les clubs comme vos camarades ici à Alger?
Actuellement je suis très sollicité. Même ici les gens m’appellent de partout, je verrai à mon retour. Le club Tunisien, Sfax m’a contacté hier ; le président de cette équipe m’a d’ailleurs appelé lui même. Mais mon souci pour le moment est de remporter le trophée et rentrer la tête haute au pays. C’est après que nous allons réfléchir sur la destination à prendre.
Quels sont vos hobbies ?
J’aime voyager, mais surtout regarder les films. Quand il n’y a pas championnat je suis à la maison où je regarde les films. Mais par-dessus tout, ma famille compte beaucoup pour moi, j’ai beaucoup souffert, ma mère prie beaucoup pour moi, je suis très attaché à ma famille.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Alger
Otobong Enet : ‘’ Je suis à Alger pour aider l’équipe à aller le plus loin possible ‘’
L’attaquant des lions espoirs sociétaire de Astres de Douala se dit fier d’appartenir au groupe et entend donner tout ce qu’il a pour conduire l’équipe au succès ce lundi contre la Guinée.
A quelques heures de cette finale contre la Guinée comment vous vous sentez?
Le moral est au beau fixe parce que jusqu’à présent on n’a pas encore perdu de match et je ne pense pas que c’est en finale qu’on va perdre, notre objectif est de prendre cette médaille d’or et je pense que nous sommes préparés pour ça.
Vous êtes aligné d’entrée en demi-finale, qu’est-ce que vous vous êtes dit lorsque vous avez appris votre titularisation ?
Nous sommes dans une équipe, si on me donne même dix minutes, le plus important c’est de donner le meilleur de moi-même, aidé l’équipe à aller le plus loin possible. Je l’ai fait avec amour contre la Zambie et je suis prêt à le faire contre la Guinée si le coach me donne ma chance.
Le Cameroun a battu la Guinée à Garoua 6 buts à 1, on peut croire que ce lundi à Blida ce match sera relativement facile ?
Si on a marché sur la Guinée à Garoua cela ne veut pas dire que cette équipe était faible, d’ailleurs on a revu la cassette, la Guinée joue très bien, je pense que si nous avons gagné à Garoua c’est parce que nous avons été plus réaliste, on a eu des occasions et on a mis au fond. Si cela se répète en finale nous allons remporter le trophée.
Pouvez-vous revisiter votre carrière pour ceux de nos lecteurs qui ne vous connaissent pas ?
J’ai commencé le football à l’âge de 13 ans à la Kadji Sport Academy à Douala, après j’ai fait quatre ans en deuxième division avec As Babimbi, ensuite j’ai signé dans le Tonnerre de Yaoundé où j’ai passé deux ans et actuellement je suis sociétaire de Astres de Douala.
Vous vous sentez à l’aise à quel poste ?
Je suis milieu de couloir, mais depuis que je jouais dans le Tonnerre on m’a aligné comme avant centre, j’ai pris goût à ce poste puisque je marquais très souvent, je pense que je suis maintenant à l’aise au poste d’avant centre, mais milieu de couloirs me convient également.
Quelles sont vos forces selon vous ?
(Hésitation) je suis un joueur rapide, j’ai un bon coup d’œil et un bon jeu de tête et une bonne frappe aussi.
Quel est le meilleur souvenir que vous avez de votre carrière ?
Quand j’étais petit j’ai participé à la coupe top organisé par les Brasseries du Cameroun, j’ai été sacré meilleur joueur, meilleur buteur, ceci m’a marqué et j’ai espoir que ça va se répéter dans ma carrière de footballeur.
Le Mauvais souvenir c’est quand le Tonnerre était descendu en deuxième division, le jour où nous avons joué ce fameux match contre l’Union à Douala où nous avons fait 1-1. Ce match nul nous a relégué en deuxième division, on était tous triste, vraiment je ne veux plus penser à ça.
Quel est votre model de joueur ?
Eto’o Fils et Thierry Henri, c’est le style de joueur que tout le monde aime, ses deux joueurs sont vraiment des models pour moi.
Depuis que vous êtes à Alger, est-ce que vous prenez les nouvelles de votre équipe ?
Si, je suis en contact mes amis de l’équipe, je suis au courant de la performance de Astres de Douala en championnat et même en coupe d’Afrique.
Quelles sont vos ambitions après cette compétition ?
C’est vrai que j’ai quelques contacts à l’étranger, mais je n’oublie pas que je suis toujours sociétaire de Astres de Douala. Si après les jeux africains je n’arrive pas à trouver une bonne situation, je vais me consacrer à mon équipe en attendant de voir la suite.
Est-ce que le fait que vous soyez le seul Anglophone de cette équipe vous pose un problème ?
(Rires) Je pense que ce n’est pas un problème parce qu’on s’entend bien, il faut être dans l’équipe pour comprendre qu’il n’y a pas de problème anglophone. Le plus important pour chacun est de travailler pour mériter sa sélection. Dans l’équipe nationale, il y a les Bassas, les Anglons, les musulmans….. On s’entend et c’est le plus important.
En cas de victoire en finale ce lundi, à qui allez vous dédier votre médaille d’or ?
Je vais dédier ma médaille d’or à mon enfant qui va bientôt naître.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Alger