La Cinquième édition du tournoi de football de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) atteint sa vitesse de croisière avec deux demi-finales explosives ce vendredi 20 juin 2008 au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Au programme, le Cameroun, deuxième de la poule B affronte la République centrafricaine, leader du groupe A. Dans la seconde demi-finale, le Congo, tenant du titre, et second du groupe A, sera aux prises avec les Sao du Tchad, surprenants leaders de la poule B. L’entraîneur des Diables rouges du Congo évalue les chances des quatre demi-finalistes.
Le Congo a laissé une très bonne impression face au Gabon. Contre la République centrafricaine, ça été le naufrage. Qu’est ce qui explique cette baisse de régime?
C’est un problème moral. Etant déjà qualifié grâce à notre victoire sur les Panthères du Gabon à la première journée, nous sommes venus remplir les formalités. La défaite (0-2, ndlr) devant la Rca est plutôt salvatrice puisqu’elle nous permet d’éviter le Cameroun en demi-finales. La deuxième raison de cette contre-performance est liée à notre préparation. Tout s’est passé dans la précipitation. C’est samedi contre le Gabon que nous avons testé la valeur de notre équipe. Les joueurs ont été réunis à la hâte vendredi matin pour le tournoi Cemac. Nous n’avons même eu le temps d’appeler certains de nos joueurs qui évoluent au Gabon.
Le but camerounais inscrit par Eric Yopa lors du temps additionnel de la rencontre Cameroun – Guinée Equatoriale a suscité une vive polémique. Pour la première fois dans cette compétition, l’arbitrage est indexé…
Vous avez vu ce qui s’est passé face à la Guinée Equatoriale, six minutes de temps additionnel, ça n’existe pas au football. Le règlement autorise trois minutes pour la première mi-temps et trois autres minutes pour la seconde manche. Pas plus ! Etant donné que l’arbitre central avait déjà récupéré deux minutes en première mi-temps, pourquoi a-t-il accordé six autres minutes en seconde manche ?
Quel pronostic pour la demi-finale Cameroun – Centrafarique ?
Les Camerounais sont gonflés moralement. Ils partent avec la faveur des pronostics. Même si la Rca est une équipe qui va vite en attaque, je pense que les Lions seront très difficiles à battre. Nous nous sommes dits que peu importe l’équipe que nous rencontrions en demi-finale, sauf évidemment le Cameroun. Il n’est pas toujours souhaitable de jouer contre les Lions indomptables. Jouer contre le pays organisateur aurait été un peu suicidaire pour nous. A ce titre, je n’aimerai pas être à la place des Centrafricains.
Quelles sont les chances des équipes au cours de l’autre demi-finale Congo – Tchad?
Toutes les équipes se valent. Elles partent avec des chances égales. Je dirai que c’est du 50 – 50. Il n’y a pas de favoris véritables. Je peux néanmoins vous dire que l’équipe tchadienne est très réaliste. Il va falloir faire très attention au niveau de notre défense. Pour gagner, nous allons d’abord évacuer le stress et puis mobiliser nos joueurs qui ont blagué entre temps. On va les mettre au régime militaire. Le match contre les Sao du Tchad est une demi-finale ordinaire qui doit nous amener en finale. Nos attaquants doivent marquer des buts. En deux matches, nous n’avons inscrits que deux buts. Il y a deux joueurs qui n’ont pas encore joué, ils seront alignés en demi-finale. Notre objectif est de conserver le titre.
Qu’est ce qui explique la traversée du désert du football congolais ?
Ça ne va plus ! C’est dommage pour mon pays qui est une grande nation de football, avec des valeurs certaines. C’est dommage parce que tout est à refaire. Les instances dirigeantes doivent s’investir à relancer le football congolais. La jeunesse n’est pas prise en compte. Les gens s’occupent plus de l’élite en ce moment. Il faut tout reprendre depuis la base pour former des entraîneurs à qui on donnera des moyens pour travailler. En 2007, on a gagné la Can junior. Cette génération s’est dispersée. Certains sont allés en Europe, d’autres se cherchent en Afrique. Il est temps de faire quelque chose.
Propos recueillis par Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé