Depuis 1980, année de la dernière finale disputée et remportée par canon de Yaoundé, aucun club Camerounais ne s’est hissé en finale de la plus grande compétition africaine. Une nouvelle ère est-elle en marche pour les clubs camerounais ?
Près de trente décennies que les Camerounais attendaient ça. Performant en sélection nationale, le football camerounais n’arrivait plus à s’exprimer au niveau des clubs, surtout en Ligue des champions africaine. Et pourtant dans les années 70, Canon de Yaoundé, Union de Douala et autres ont hissé haut le drapeau camerounais dans ladite compétition. Le Cameroun compte en effet cinq titres dans la compétition : Oryx Douala (1964), Canon de Yaoundé (1980, 1978 et1971), Union Douala 1979. Au passage, notons que le trophée est resté en terre camerounaise trois années de suite (de 1978 à 1980), et que les clubs camerounais n’ont jusqu’ici perdu aucune finale de Ligue des champions. De bon augure pour Coton sport de Garoua ? De manière plus large, le dernier titre camerounais en club remonte à 1981, avec le titre de l’Union de Douala en Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe. Une éternité.
Aussi, la qualification de Cotonsport pour le finale déchaîne déjà les passions. La fédération camerounaise de football (Fecafoot) a tôt fait de s’arroger en partie les mérites du parcours de Cotonsport. « S’il est le résultat de l’expérience accumulée par le club de Garoua au fil des années et de la qualité de son effectif, il est aussi et surtout le fruit des réformes entreprises par la Fédération camerounaise de football ces trois dernières années », déclare l’instance dirigeante du football camerounais sur son site Internet. Et la Fecafoot d’ajouter que « Trop souvent victime d’incompréhensions, de critiques et d’accusations généralement non fondées, la FECAFOOT trouve en cette qualification de Cotonsport pour la finale de la Ligue des champions, l’occasion de faire valoir, s’il en était encore besoin, le bien fondé des réformes qu’elle a entreprise ». De quoi marquer des points dans le conflit qui l’oppose au ministère des Sports et de l’éducation physique sur le report du début du championnat il y a quelques jours.
Pour certains, cette qualification relève quasi du miracle. En effet, depuis que la compétition a été réformée et quelques peu calquée sur le modèle de la Champion’s league européenne, le tournoi est très difficile. En plus, ce n’est que cette année que Coton a pu accéder pour la première fois à la phase de poules. Alors pour un coup d’essai le champion du Cameroun fera-t-il un coup de maître ?
Al Alhy, la pyramide égyptienne
Pour cela il faudra surmonter la pyramide qu’est le club égyptien d’Al Alhy, ce qui se fait de mieux actuellement en Afrique. 33 fois champion d’Egypte, 35 coupes nationales, une ligue des champions arabe, et cinq Ligue des champions de la CAF, le club égyptien va disputer face à Cotonsport sa quatrième finale d’affilée. Club très expérimenté, les Egyptiens ont en outre disputé à deux reprises le mondial des clubs. Bef Al Alhy, c’est du lourd. Sa présence en finale est tout sauf une surprise, une évidence même.
Mais pas de quoi se démonter. Le club phare du Septentrion camerounais est en passe de redonner aux clubs nationaux leur gloire d’antan. Outre l’intérêt sportif, n’oublions pas le pactole financier que peut constituer une victoire de Coton, sans compter la perspective de jouer le Mondial des clubs en Asie, avec d’autres énormes retombées financières. De quoi permettre à Coton de larguer définitivement les autres clubs sur le plan local, et d’entrer définitivement dans la cour des grands clubs africains. Jusqu’ici, le seul fait majeur de Coton sur la scène continentale reste une finale de Coupe de la CAF perdue en 2003 face au Raja de Casablanca du Français Henri Michel.