Il se raconte ici en Allemagne que l’ancien coach des Lions indomptables, du temps où il officiait à la tête de l’équipe nationale du Cameroun, était une véritable vedette dans son pays où il continuait à résider impunément malgré les termes clairs de son contrat qui l’obligeaient à établir son domicile à Yaoundé.
Il était régulièrement consulté par les télévisions locales pour analyser toutes sortes de rencontres de football diffusées sur le petit écran. Cette surexposition médiatique de Winfried Schäfer se serait subitement arrêtée dès qu’il a été viré de son poste par le ministre camerounais de la Jeunesse et des Sports de l’époque, Siegfried David Etame Massoma.
Depuis lors, le blond Winnie n’est plus rien. Comme si l’expertise qu’on lui connaissait il y a quelques temps a subitement fondu sous le soleil de son limogeage dans un pays tropical. Voici que la Coupe du monde arrive dans son propre pays, et l’ami Schäfer n’est visible nulle part. Toutes les télévisions allemandes ont recruté en masse des consultants, anciens internationaux et entraîneurs de nationalité allemande. On y voit et entend ainsi régulièrement les Félix Magath, Thomas Hässler, Andreas Brehme, Effenberg, Otto Rehaggel, Rudi Völler, Lothar Matthaus… Point de Schäfer sur un tableau de télévision!
Oublié par les médias de son pays, l’ancien sélectionneur des Lions indomptables, qui n’a plus jamais trouvé un emploi depuis son départ du Cameroun, a fait une entrée plutôt comique dans cette Coupe du monde 2006. Profitant de la vraie fausse démission de son compatriote Otto Pfister au poste de sélectionneur du Togo, ceci deux jours seulement avant l’entrée de l’équipe ouest-africaine dans la compétition, Schäfer s’est tout simplement et toute honte bue porté candidat à sa succession. Plus de deux semaines après les événements, on se demande encore comment le technicien allemand a pu faire une telle proposition indécente!
On sait qu’il bénéficiait d’un tuyau des réseaux de la famille Eyadema, habituée aux manipulations et aux tripatouillages de tous genres. C’est vrai, la sélection togolaise, abonnée au ridicule dans cette Coupe du monde 2006, n’était pas à une connerie près. C’est aussi vrai que, ayant passé trois ans et demi à la tête des Lions indomptables contre toute logique sportive, Winfried Schäfer était en droit de s’imaginer qu’en Afrique, c’est le bordel assuré et on peut s’y permettre toutes les audaces. Mais tout de même…
Otto Pfister qui avait pris les rênes de l’équipe à trois mois de la Coupe du monde n’y connaissait lui-même pas grand monde, de sorte que ce n’est pas lui -de retour de sa fugue- qui aurait fait le classement lors du premier match contre la Corée du sud. Schäfer prétendait pouvoir diriger cette équipe du Togo, à deux jours de son entrée dans la compétition. N’importe quoi! La Fifa, qui aime les records, devrait enregistrer celui-là, bien indigeste, dans ses annales.
E. G. S., à Dortmund