Dortmund, cet après midi, 16h30. L’entraineur des Black Stars Ratomir Djukovic, accompagné du milieu de terrain Mulley Muntari s’est ouvert à la presse à l’aube du choc électrique des 8emes de finale contre le Brésil . L’équipe ghanéenne a ensuite fait connaissance de la pelouse du Fifa World Cup Stadium, en présence notamment des anciennes gloires Anthony Baffoe et Abedi Pelé. Quinze minutes et puis black-out pour la presse, invitée à quitter les lieux, laissant la séance d’entrainement se dérouler à huis clos…
Dans son mot d’introduction à la conférence de presse, Ratomir Dujkovic précisait qu’il était content de rencontrer la grande équipe du Brésil qu’il respectait, mais qu’il respectait également sa propre équipe. Le coach serbe ne semblait pas ressentir la pression qui entoure ce match de Dortmund: « nous sommes fiers de représenter le continent africain, et j’espère pouvoir défendre son nom et celui du Ghana. »
Sulley Muntari, l’unique joueur présent se souvient de son match contre les « Auriverde » version junior en 2001. « Ce match est trop loin maintenant, on fera de notre mieux pour ce nouveau match. » Le milieu de terrain de l’Udinese en Italie était le grand absent de la dernière rencontre de poules contre les USA. Essien lui avait promis ce jour là de « faire le travail » en son absence. Mardi, c’est au tour de Michaël Essien d’être suspendu pour cause de deux cartons jaunes. « Je lui ai aussi promis de faire le travail, et je prie Dieu de me donner la force pour faire ce que j’ai à faire », ajoutait Muntari.
L’absence du milieu défensif des Black Stars n’est pas ressentie comme un manque insurmontable par le coach Dujkovic. « C’est l’un des meilleurs du monde, il est certes important pour nous, mais nous avons des joueurs pour le remplacer. Celui qui sera choisi sera au moins à 80% des capacités de Michaël« . Autre absent de ce match de 8emes de finale, Robinho. Le jeune brésilien du Réal de Madrid était aux soins lors de l’entraînement de la veille de sa sélection. Dujkovic, interrogé à ce sujet dira simplement que « c’est le problème du coach du Brésil. On va croiser une équipe, et non des individualités« .
Le sélectionneur serbe envoyait ensuite une supplique à ses joueurs: « ne soyez pas apeurés par le maillot du Brésil. N’admirez pas les joueurs que vous voyez souvent à la télévision. Essayez plutôt de les arrêter!« . A ce propos, un journaliste sortait une statistique indiquant que le Ghana aurait commis plus de fautes que toutes les équipes au 1er tour. Dujkovic rétorquait que « mes joueurs arrêtent les ballons, mais jamais ne font de fautes intentionnelles pour blesser les adversaires, au contraire de certains joueurs de certaines sélections ici au Mondial. »
Le mot de la fin revenait à Randy Abbey, responsable de la communication des Black Stars: « Toute l’Afrique sera derrière le Ghana mardi soir pour ce match. Nous avons reçu le soutien de la présidente du Liberia qui a parlé à notre président. D’autres chefs d’État africains nous soutiennent et nous espéront ainsi faire un bon résultat. » 17h. Il est temps d’aller aux entraînements sur la pelouse voisine. Abbey donnait un rendez-vous à tous, avec le sourire: « See you at the quarter finals. »
Suivait l’entraînement des Black Stars,que la presse ne pouvait couvrir que pendant quinze minutes. Un cercle de prière du groupe au rond central pour commencer, puis des séries de jonglage de ballons pour tous, excepté les gardiens de but. Michael Essien malgré sa suspension faisait partie des débats. Abedi Pelé et Tony Baffoe, en anciens piliers des Black Stars supervisaient du bord de la touche, sans vraiment intervenir de la voix ni des gestes. Les dernières actions visibles seront quelques frappes au but des attaquants, avant de respecter le huis clos demandé par l’équipe.
Jean-Pierre Esso, à Dortmund