BERLIN (AFP) – Italie-France: la finale du Mondial-2006 de soccer est inédite mais met aux prises deux géants du soccer européen, alors que sonne l’heure de la retraite, définitive ou internationale, pour les grandes stars Zinédine Zidane, Francesco Totti ou Lilian Thuram, qui veulent finir en beauté. Soyez de l’action dès 13h30, alors que RDS vous propose une émission d’avant-match en marge de ce choc de titans.
Championne du monde en 1998, deux fois championne d’Europe (1984, 2000), la France vise un deuxième sacre mondial face à l’Italie, trois fois couronnée au niveau planétaire (1934, 1938, 1982) et une fois au niveau continental (1968). Les Sud-Américains balayés et l’Allemagne, le pays-hôte, écarté, restent la France et l’Italie, deux adversaires historiques.
« Ce sont toujours des matches où il se passe quelque chose, où il reste quelque chose, c’est le plus important », résume Raymond Domenech, le sélectionneur national français, très critiqué par la presse nationale avant le Mondial et qui doit savourer à juste titre l’union sacrée et l’engouement de dernière minute en France pour les Bleus (qui joueront en blanc dimanche).
Et les Italiens n’ont plus battu la France depuis leur premier match du Mondial-1978 en Argentine (2-1 pour l’Italie).
« Il se passe toujours quelque chose », confirme le défenseur Marco Materazzi, titulaire en l’absence d’Alessandro Nesta. La dernière rencontre officielle entre les deux pays était justement une finale, celle de l’Euro-2000. « On était à 17 secondes du titre et on se souvient tous comment cela s’est terminé », rappelle Materazzi.
En 2000, la France avait égalisé dans les derniers instants du match par Sylvain Wiltord pour gagner la rencontre sur un but en or de David Trezeguet (2-1), futur attaquant de la Juventus. Les deux buteurs seront sur le banc dimanche.
La France se souvient aussi qu’en 1998 lors de leur chemin victorieux vers le titre mondial, les Bleux avaient éliminé l’Italie (0-0) aux tirs aux buts avec déjà Fabien Barthez dans les buts et Zinédine Zidane à la baguette.
Scandale en Italie
« La France est favorite », concède Alessandro Del Piero, qui était dans l’effectif italien lors des deux rencontres. La star de la Juventus, qui sera elle aussi sur le banc, évoque toutefois l’atmosphère peu sereine qui entoure la Squadra Azurra avec le scandale dans le soccer italien (les grands clubs menacés de relégation pour des matches présumés truqués), la tentative de suicide de son ancien coéquipier Gianluca Pessotto ou encore une presse agressive. « Les Français auront moins de stress ».
Avec la meilleure défense du tournoi (un seul but encaissé par l’Italie) contre la 2e meilleure défense (deux buts encaissés par la France), le match ne promet pas un festival de buts mais une bataille tactique qui devrait être arbitrée par les vedettes des deux camps.
La première se nomme Zinédine Zidane. Héros total de la France en 1998, Zizou a annoncé sa retraite définitive pour la fin du tournoi alors que tout le monde mettait en doute ses capacités physiques décadentes. Pris en photo en train de fumer par « La Gazzetta dello sport » avant France-Portugal, Zidane a en tout cas fait taire tous ses détracteurs avec un Mondial de haut vol.
Il a été déterminant en 8e de finale contre l’Espagne (un but et un beau match, 3-1), en quarts contre le Brésil (performance hors du commun avec une passe décisive, 1-0) et en demies contre le Portugal (but sur penalty et un beau match).
« Grandiose »
Après avoir éliminé son pays d’accueil (il jouait au Real Madrid) puis le Brésil, qui l’avait vu se révéler au monde avec un doublé lors de la finale 1998, Zidane bouclerait la boucle face à l’Italie où il a joué dans le premier grand club de sa carrière, à la Juventus. Dire que le Français avait raccroché après l’Euro au Portugal (2004) pour revenir sur sa décision l’année suivante…
« Je suis heureux que ça ne se soit pas terminé en queue de poisson pour ces grands joueurs, car ils seront plusieurs à partir (Thuram, Makelele, Barthez), a déclaré Domenech. Heureux que cela ne se soit pas terminé le jour de France-Grèce (0-1 en quarts de finale de l’Euro-2004) dans le dépit ou dans l’oubli, et que ça se termine par quelque chose de grandiose ».
S’il garde le « souvenir d’une intense amitié et d’intenses aventures » avec son ancien coéquipier, qu’il considère comme « le numéro 1 », Alessandro Del Piero estime que les Transalpins ne doivent pas se concentrer uniquement sur Zidane, la France « disposant de trois ou quatre autre joueurs dangereux », dont le Gunner d’Arsenal Thierry Henry ou le néophyte Franck Ribéry, devenu une coqueluche en France.
En face, l’Italie compte sur un autre probable futur retraité: Francesco Totti, qui devrait quitter la sélection italienne après la Coupe du monde « à 90% » selon le sélectionneur italien Marcello Lippi. Pour Totti, qui était sorti par la petite porte du Mondial-2002 (exclu pour un plongeon dans la surface et élimination des Italiens), cette finale est la dernière occasion pour réussir quelque chose de grand avec la Squadra Azzurra et de prouver qu’il est vraiment un joueur de grande dimension et pas seulement une image publicitaire pétrie de talent.
Un autre joueur voudrait aussi entrer dans l’histoire: Gianluigi Buffon. Le gardien italien est à 65 minutes du record d’invincibilité en Coupe du monde. S’il bat le record, il y a fort à parier que l’Italie aura gagné.
Les stars, le passé, l’enjeu: les éléments du scénario d’une finale parfaite sont là. « La table est mise », résume Marcello Lippi.