Les habituels détracteurs du football africain avaient déjà taillé leurs plumes et aiguisé leurs micros pour conclure que le football de ce continent est en décalage sur le reste du monde moderne, et que par conséquent il ne mérite pas d’avoir cinq représentants en phase finale de la Coupe du monde.
C’était dans la perspective de voir éliminés après la phase des groupes toutes les équipes africaines présentes en Allemagne. Le scénario avait plutôt bien commencé puisque, tour à tour, Côte d’Ivoire, Togo et Angola ont plié leurs bagages.
Après la brillante performance des Black Stars, qui ont aligné deux victoires contre les Tchèques et les Américains, il faudra désormais inventer un autre argument pour réclamer la suppression des cinq places qualificatives de l’Afrique au rendez-vous mondial. Rappelons pour la prochaine édition qui aura lieu en 2010 en Afrique du Sud, ce sont six équipes que le continent africain devrait présenter à la Coupe du monde, le pays organisateur étant qualifié d’officie. C’est de cette façon que l’Europe a souvent aligné quinze nations quand l’un de ses pays accueille le tournoi final.
A propos du Vieux continent, ce sont ses représentants qui ont encaissé les plus gros scores de la compétition jusque là: la Serbie-Montenegro (0-6) contre l’Argentine et l’Ukraine (0-4) contre l’Espagne ; l’Ukraine ayant « remboursé » sa triste performance en dominant un pays asiatique (Arabie Saoudite) sur le même score de 4-0. Si c’est un pays africain qui avait ramassé pareille raclée, on aurait entendu tous les chants d’oiseaux sur les faiblesses de notre continent. Or, même le Togo qui s’était abonné à la rubrique des faits divers durant ce premier tour du Mondial, n’a pas flanché à ce point. On espère que ce soir, face à la France, il maintiendra l’honneur du continent sauf.
Car les Black Stars du Ghana, en se qualifiant hier pour les huitièmes de finale, ont enlevé un caillou dans la chaussure du de l’Afrique dans cette Weltmeisterschaft 2006. Et il ne viendra à l’idée de personne de les blâmer, s’ils venaient à perdre la prochaine partie contre la Seleçao brésilienne, archi favori de la compétition.
E. Gustave Samnick, à Dortmund