Alors que de nombreuses erreurs d’arbitrages ont déjà émaillé le bon déroulement de la compétition, Jospeh Blatter s’est exprimé vendredi concernant l’erreur d’arbitrage de Graham Poll dans le match Croatie – Australie (2-2). L’arbitre anglais a oublié d’expulser le Croate Simunic, pourtant averti à deux reprises. Au total, le joueur a écopé de trois avertissements et un carton rouge au cours de la partie.
«Je suis vraiment surpris par ce qui s’est passé: l’arbitre et trois de ses assistants sont reliés entre eux par un système d’oreillettes, il est incompréhensible que personne ne soit intervenu», a déclaré M. Blatter à l’occasion de la conférence de presse quotidienne de la Fifa à Berlin. «Je ne peux pas comprendre pourquoi quand l’arbitre fait une erreur, ses trois assistants ne sont pas intervenus: ils auraient dû le faire, comme, du reste, les autres officiels au bord du terrain», a-t-il ajouté, qualifiant par ailleurs les prestations précédentes de l’arbitre anglais de «fantastiques». Mr Blatter a précisé que cet incident serait étudié par la commission arbitrale qui se réunit de toute façon après chaque match de la compétition, et réaffirmé que «la perfection dans l’arbitrage n’existe pas.»
« Je trouve terrible que les trois assistants et le cinquième officiel ne réagissent pas lors des décisions arbitrales, affirme Joseph Blatter dans le quotidien Tagesspiegel. Ils sortent leur feuille de papier sur chaque action et écrivent comme des écoliers. Et quand l’arbitre anglais Graham Poll donne trois cartons jaunes à un joueur, aucun des écoliers ne réagit ».
Selon lui, l’arbitre russe Valentin Ivanov a « malheureusement perdu les pédales » lors du match entre le Portugal et les Pays-Bas, au cours duquel il avait distribué 16 avertissements et exclu quatre joueurs.
« Quelques arbitres appliquent les consignes trop strictement, d’autres pas assez », affirme-t-il, assurant que la Fifa allait « agir pour que les équipes disputent une rencontre équilibrée ».
Sensible aux critiques du président du comité d’organisation allemand Franz Beckenbauer qui avait demandé un « nettoyage général » du football en matière de commercialisation des droits, Blatter a annoncé un grand débat après le Mondial.
« Nous devons réfléchir aux limites de la commercialisation. Nous devons tenter d’obtenir une commercialisation optimale, pas maximale ». Le football de club doit également ne pas dépasser ses limites, prévient-il. Les clubs « engrangent des sommes en millions et personne ne sait d’où cela vient. Les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres. Cette société à deux vitesses est une déformation du football ».
La Fifa a mis en place un groupe de travail chargé des questions financières dans le football. « Cela deviendra un thème important après la Coupe du monde », dit-il.
Il admet également avoir fait des erreurs dans ses relations avec le comité d’organisation allemand. « Nous devrions faire plus attention aux habitudes d’un pays dans l’organisation d’une Coupe du monde, avoue-t-il. Si nous coopérons avec un brasseur qui n’est pas désiré en Europe, on ne devrait pas l’imposer sans discussion ».