Cette fois, le feuilleton est bien terminé. Samuel Eto’o restera à Barcelone. Information confirmée dimanche par El Mundo. Après avoir été annoncé dans toutes les capitales Européennes, l’enfant de New-Bell continuera à sévir au Camp Nou.
Des trois indésirables de Pep Guardiola (Eto’o, Ronaldinho et Deco), le Camerounais est le seul qui continuera à porter le maillot Blaugrana. Les raisons de ce statu quo sont nombreuses. La conjoncture du marché tout d’abord, puisqu’alors qu’on attendait un vaste mouvement des attaquants, il n’en n’a rien été, chaque écurie essayant au contraire d’offrir des meilleures conditions au titulaire du poste. Drogba, Adebayor, Ibrahimovic sont restés dans leur clubs respectifs et ont tous vu leur émoluments évoluer en cette intersaison. En le déclarant indésirable, mais en refusant de le brader, le FC Barcelone s’est tiré tout seul une balle dans le pied puisque le joueur est encore sous contrat pendant deux saisons.
Sur le plan sportif, fidèle à son habitude, le Pichichi a fait ses meilleures stats alors qu’il était contesté. Y a-t-il besoin de le rappeler, le Lion n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il est blessé. Et Samuel, c’est un vrai Lion. Il a su –pour une fois- faire dos rond et travailler pour mettre en difficulté le coach au moment de faire ses choix. Meilleur buteur des rencontres de préparation et auteur de prestations de haute volée, il a mis le doute au point où des dirigeants et partenaires ont demandé son maintien dans l’effectif.
La troisième raison tient au temps. Barcelone doit commencer cette semaine sa campagne Européenne contre le Wisla Cracovie. En alignant Eto’o, ce dernier ne pourrait plus jouer de Coupe d’Europe, ce qui serait handicapant pour un club éventuellement acquéreur. Une des solutions consistait à ne pas le faire jouer et attendre le 31 août. Mais comment pourrait-on expliquer à des socios et aux financiers, en cas de contreperformance, le choix de ne pas mettre sur les feuilles de match le joueur le plus dangereux à l’heure actuelle, qui plus est quand Messi se trouve aux Jeux Olympiques avec sa sélection ?
En se mettant ainsi en première ligne, Pep Guardiola a voulu marquer son territoire, mais s’est également mis inutilement en danger, créant de toutes pièces un problème. Il se retrouve avec un joueur qu’il a affirmé ne pas vouloir, mais qui met le mieux en valeur l’animation de jeu qu’il prône. On attendra chacune de ses compositions avec impatience. A-t-il les moyens d’avoir une politique « jusquauboutiste« , en acceptant de payer si nécessaire ? Va-t-il se remettre de sa première saison avec la charge d’un groupe d’élite ? Le costume d’entraîneur du FC Barcelone n’est pas trop grand pour lui ? De sa façon de gérer l’inévitable problème Henry, qui suivra –il lui avait promis de jouer dans sa position favorie – dépendra l’image qu’on gardera de lui.
Samuel Eto’o quant à lui devra continuer à avoir l’attitude qu’il a aujourd’hui et rester concentré sur le terrain parce qu’il sera certainement aussi épié que Ronnie l’était l’année dernière. En marquant des buts, il a gagné sa bataille contre son coach. Et il ne faudrait pas que l’homme, à travers des errements ou des frasques, perde le combat et remette de fait en selle le coach et l’homme Pep Guardiola.