Le nouvel entraîneur en chef de l’Union sportive de Douala, Joseph Siewe dit Diallo a officiellement pris les rênes de l’équipe au « million de supporters ». Nous l’avons rencontré au terme de sa première séance d’entraînement. Soucieux de parfaire la post-formation de ses joueurs, le promoteur de la Fondation Samuel Eto’o (Fundesport) dévoile entre-autre ses ambitions et évoque l’état de ses relations avec Théophile Feunkou, son prédécesseur. Entretien…
Comment se sont passées les négociations entre les dirigeants de l’Union de Douala et vous ?
J’ai profité du stage A CAF passé au sein de l’Union Sportive de Douala, pour que le président me propose le poste. Il a dit qu’ils ont besoin d’un profil qui ressemble au mien. C’est comme-ça que nous nous sommes accordés. Quand j’arrivais dans le club, je n’avais jamais pensé que je pourrais entraîner le club, au regard de mes nombreuses occupations. Quand je me suis libéré et vu que c’est mon équipe de cœur, j’ai accepté de leur donner un coup de cœur.
Quelles sont vos ambitions pour cette équipe ?
Le titre. Il est naturel que l’entraîneur ou le joueur qui s’engage à l’Union de Douala sache tout naturellement, que c’est pour devenir champion du Cameroun. Maintenant, il faut se donner les moyens pour le faire. On espère avoir les moyens de notre politique.
Pensez-vous avoir les moyens nécessaires ?
Le potentiel humain est important. Il est vrai que l’effectif est jeune. Il nous reste de rentabiliser les acquis de ce groupe. Il est certes très jeune. Mais on est capable de faire de très bonnes choses avec cette équipe.
Quelle évaluation faites-vous de prime à bord des forces en présence ?
On a gardé les jeunes anciens et on a fait venir certains jeunes qui ont déjà goûté la première division et d’autres qui ont joué la saison dernière dans le championnat régional. On les a observés et pensons qu’ils ont le profil du joueur qu’on recherche à l’Union de Douala. Il me revient de les faire progresser ainsi que l’ensemble du groupe.
Que fait la particularité du coach Diallo Siewe ?
C’est le travail. C’est le travail qu’on a fait à la Fondation Samuel Eto’o (Fundesport) et bien avant à la Kadji sport academy (Ksa). Je suis un travailleur. Je suis un gagneur. L’Union de Douala est une grosse machine. Je pense que nous allons tout faire pour franchir les paliers. On sait que les supporters ont besoin de voir leur équipe gagner. Notre devoir est d’abord de les faire venir. Faire venir les supporters consiste à bien travailler et gagner les matchs.
Sur quel système vous appuieriez-vous système de jeu ?
On fait le football total. Le football aujourd’hui est moderne. Je ne peux pas dire qu’on doit être défensif. Nous allons apprendre à nos joueurs à gagner les matchs. On doit également les apprendre à ne pas perdre. On doit leur apprendre à bien jouer au football car quand on joue bien au football, on gagne des matchs et on ne prend pas de but. Quand on veut gagner une rencontre, on doit très bien jouer au football. Je ne vous dirai pas que je suis défensif ou offensif. On doit jouer au football. On doit forger une marque de jeu Union de Douala. Ça doit être attrayant. Ça doit être du donner et du recevoir, parce qu’on doit faire des choses vraiment attrayantes pour faire venir des supporters. Faire venir des supporters passe par les victoires.
Que répondez-vous aux personnes qui pensent que vous n’avez pas d’expérience du haut niveau ?
Qu’elles viennent nous voir travailler. Que le maçon se juge au pied du mur. C’est trop tôt de parler des personnes qu’on ne connait pas. Il est vrai que coach Diallo n’a fait que dans la formation. Nos joueurs à l’Union de Douala aujourd’hui sont âgés entre 15 à 20 ans. On n’a que deux joueurs de 28 ans. Ils sont en post-formation. S’ils sont en post-formation, ils ont besoin d’un entraîneur formateur. D’un entraîneur éducateur pour les faire progresser.
Il faut qu’on se mette au travail aujourd’hui pour faire progresser ces enfants. Si j’ai un conseil à donner à un président de club, ce serait de prendre un entraîneur éducateur. Ceci parce que les joueurs du championnat camerounais sont jeunes, seuls les entraîneurs formateurs s’en sortiront avec eux. Quand on est entraîneur, c’est un complexe, parce qu’il faut donner quelque chose à ces jeunes. Il faut parfaire leur formation. Pour ceux qui n’ont pas été formés, il faut leur faire des rattrapages. Pour ceux qui ont été formés, il faut les faire franchir le dernier palier. Dire que je n’ai jamais rien fait, c’est absurde. Je pense que ceux-là vont s’approcher des entraînements afin de voir ce que je fais. Après ils pourront me juger sur les matchs, parce qu’un entraîneur ce sont les victoires.
Parlez nous du recrutement au sein de l’Union de Douala cette saison…
On a ciblé des joueurs qui correspondaient à un profil donné. On a compris que le football aujourd’hui appartient aux jeunes. Quand on est jeune, on a toute la motivation : la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque. Quand on est jeune, on a envie de se faire connaitre. On a envie de jouer. On a envie du ballon. Nous sommes là pour les faire jouer, pour leur dire leurs qualités et leurs faiblesses. C’est ce qui est important. On a besoin des jeunes parce que ça doit aller très vite à l’Union de Douala. On doit presser du début à la fin du match, parce que le haut niveau est exigeant. Il faut qu’on élève nos connaissances pour les faire progresser. Il est plus facile de faire progresser de bons joueurs que de le faire pour des tocards. Nous avons de très bons joueurs. On a la pression de les faire progresser. Sinon tout le monde verrait que ça n’avance pas.
Vos prédécesseurs se sont plaints de n’avoir pas été associés au recrutement. Vous reconnaissez-vous dans le recrutement de l’Union de Douala de cette saison ?
On a rien fait sans mon envie. Le président n’a discuté avec aucun joueur sans me consulter. On était ensemble tous les jours jusqu’à minuit pour parler du profil des joueurs qu’il fallait. Seul je ne pouvais pas le faire, tout comme il ne pouvait pas le faire seul. On l’a également fait avec Théo Feunkou qui a œuvré pour que je sois dans l’équipe. Nous avons fait cette détection ensemble. On pense qu’on a le profil de joueurs qu’on recherchait. Maintenant, la balle est dans mon camp. Il me revient de faire progresser ces jeunes.
Assumez-vous ce recrutement ?
J’assume. J’assume pleinement. Il n’y a rien qui m’échappe. Tout est fait avec moi que ce soit avec les anciens joueurs, que les nouveaux. Il y a beaucoup d’anciens qu’on ne voulait pas à cause de leur état d’esprit, que j’ai imposé au président. J’ai demandé qu’ils restent et ils sont restés. Le président a dit : tu assumes. Et j’ai dit Ok, j’assume et j’assume !
Quel est l’état de vos rapports avec Théophile Feunkou, l »entraîneur principal de la saison dernière ?
Je ne l’ai pas vu depuis longtemps. Mais on doit s’asseoir et on doit discuter, parce que c’est la continuité du bon travail qu’il a effectué. La plupart des joueurs sont des jeunes qu’il a formés à l’équipe junior. Ce n’est qu’un relais. On a fait le recrutement ensemble avec le président. Les rapports tout naturellement doivent être bons. Il faut juste que je m’approche de lui pour qu’on discute. Il faut qu’on se rapproche pour faire fonctionner l’Union de Douala.
Avec votre titularisation comme entraîneur principal de l’Union de Douala, devons-nous nous attendre à y voir plus de joueurs de la Fundesport ?
C’est de bonne guerre si on fait venir ces enfants pétris de talent à l’Union de Douala. Les enfants que nous avions à la Fondation et qui avaient besoin de parfaire leur post-formation avaient un problème de relais concernant le discours, la façon de faire. C’est une occasion pour nous de travailler ces enfants, pour qu’ils franchissent simplement les paliers qu’ils ont à faire.
Entretien mené par James Kapnang