C’est un coup dont seule l’Union détient la recette. Se séparer de la moitié de son effectif et recruter de nouveaux joueurs après seulement cinq journées de championnat. « Vous savez, l’Union a sa politique et ce n’est pas moi qui viendra changer l’ordre des choses », s’est contenté de commenté, laconique, le nouveau coach Bonaventure Djonkep.
Depuis près de trois semaines, les joueurs arrivent au compte-gouttes. Le premier sur la liste des nouvelles recrues est un ancien de la maison, le gardien Eric Kwekeu. Après cinq années dans les cages de Bamboutos, l’international camerounais dépose ses valises à nouveau dans la case de départ. C’est en effet à l’Union que Kwekeu a fait ses débuts de joueur professionnel entre 1997 et 2000. Mais la rude concurrence a obligé le frêle gardien de l’époque à aller voir ailleurs. Aujourd’hui, doté d’une riche et forte expérience en compétitions internationales, Kwekeu (qui se trouve en ce moment dans la délégation des Lions A’ qui se préparent pour la coupe de la Cemac qui se déroule du 4 au 11 mars en Guinée Equatoriale) retrouve dans l’Union, entre autres, Lawrence Ngome, l’ex-gardien de l’Aigle de la Menoua.
Fokam Tangui, est un autre revenant dans la maison des ‘’verts et blancs » de Douala. Après une aventure professionnelle à l’étranger, l’ex capitaine de Pwd revient à l’Union. Dans cette vague de recrutement exceptionnelle, on note l’arrivée de Inogue (ancien canonnier) qui s’entraîne avec l’Union depuis environ deux semaines, d’Abada Fish (transfuge de Tonnerre Kalara club) et de Nomo Ambassa. Ce dernier qui arrive dans l’Union est un joueur expérimenté. Après une aventure professionnelle à Boavista (première division Portugaise), l’ex joueur du Canon arrive les « Nassaras » qui sont en proie aux difficultés sportives depuis le démarrage du championnat (le club vient de remporter sa première victoire après cinq matches). Pendant ce temps, d’autres joueurs sont annoncés notamment le virevoltant ailier gauche Amungwa, ancien sociétaire du champion du Cameroun, Cotonsport de Garoua. Des recrutements qui, selon le coach Bonaventure Djonkep, tombe à pic : « C’est un bon renfort, ça va nous permettre de panacher. On avait d’énormes difficultés sur les côtés parce que nous n’avons pas de véritables ailiers sur le flanc gauche comme sur le flanc droit. »
Essosso a disparu
Depuis plusieurs saisons, les recrutements dans l’Union n’a d’égale qu’une maison de vitre fumée. Les entraîneurs ne savent pas comment ils se passent et sont mis devant les faits accomplis. Conséquence, on peut procéder à d’autres recrutements onéreux, même après cinq journées du championnat parce que l’encadrement technique n’est pas toujours satisfait des joueurs qu’on les présente. D’autres joueurs, après signés un contrat avec les ‘’nassaras » s’envolent à l’étranger sans avoir participé à une séance d’entraînement (c’est le cas de Kouemeha Dorège, ex-sociétaire de Victoria de Limbe, la saison dernière) ou fondent carrément dans la nature dès le démarrage du championnat. Après deux journées, Essosso par exemple, a disparu depuis trois semaines, alors que le club s’apprêtait à rallier Bafoussam pour croiser le fer avec Racing.
Djonkep met cependant en garde tous ‘’gros » noms qui déposent leurs valises dans le club au ‘’un million de supporters » : « Il n’est pas questions pour ces joueurs d’être titulaires d’office. Comme ils nous retrouvent en plein championnat, ils vont s’entraîner pendant au moins un mois pour retrouver la forme et la fraîcheur physique avant de retrouver la compétition. Mais au préalable, ils doivent confirmer aux entraînements et prouver qu’ils sont des joueurs expérimentés ». Ces recrutements en pleine saison ne peuvent-ils pas chambouler le groupe qui se forme progressivement ? Le capitaine Banaken pense le contraire : « avec l’arrivée des nouveaux joueurs, nous allons former un bloc plus solide. Ça ne veut pas dire que ceux qui étaient là sont mauvais, mais je pense qu’on va consolider un groupe plus fort. » Des recrutements qui se font au détriment d’autres joueurs qui viennent d’être remerciés. L’encadrement technique s’est séparé d’une trentaine de sportifs sur la soixantaine qui constituait la famille des ‘’verts et blancs ». En attendant, peut-être, des prochains recrutements à la fin de la phase aller du championnat.
Eric Roland Kongou à Douala