Verbatim. Monsieur le président de la Fécafoot,
Chers présidents de clubs,
Chers encadreurs techniques et chers footballeurs,
Je vous ai fait venir à la suite d’un constat. Depuis quelques années déjà, quand il y a la finale de la coupe du Cameroun, ce sont les équipes d’ailleurs qui viennent jouer.
Nous, on est là pour les regarder, et dernièrement, le stade était presque vide, en dépit du fait que l’entrée était libre. Or, je me rappelle quand nous étions encore solides sur nos jambes, en 1974, lors de la finale Tonnerre – Canon. Il n’y avait même pas la moindre place assise au stade et il fallait payer l’entrée. Quand on voit tout ça, on se dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Ça, c’est la coupe. Quand on regarde du côté du championnat, depuis les équipes de Yaoundé, on ne les sent plus. Et il y a plus grave : il s’en est fallu de peu pour que le Tonnerre demeure dans l’enfer de la deuxième division. Il s’est est fallu de peu, pour que le Canon descende en deuxième division. Vous comprenez que dans ces conditions, le football et à travers ces clubs, étant de ce qui fait le nom d’une ville. Je crois que, pour celui qui gère la ville, il n’y a pas lieu d’être indifférent.
Souvenirs de la finale Canon – Tonnerre en 1974
J’ai donc cru nécessaire de vous réunir avant le début de la nouvelle saison, pour qu’à défaut de voir revivre cette année 1974 où il y avait à la finale, le Tonnerre et le Canon, qu’on retrouve au moins le Tonnerre ou le Canon. Et que pour le championnat, a défaut de voir le Tonnerre champion ou le Canon, qu’on retrouve au moins une de ces équipe-là. Voilà donc ma préoccupation. J’ai peut-être appartenu à une de ces équipes. En tout cas, ce n’est plus le cas maintenant. On ne va pas dire que j’ai fait ça, parce que, parce que … Je vous appelle, parce que ça ne va pas. Ceux qui sont d’un certain âge se souviennent de Lion sportif de Yaoundé. Où est-il maintenant ? Il est fini. Ce qui arrive aux autres peut aussi nous arriver. Donc, si on laisse faire, demain, ce sera le Tonnerre et après demain le Canon. Et chez nous les Bétis, on dit que tant la rivière est encore au niveau du tronc, c’est le moment de faire marche arrière. En d’autres termes, de prendre des dispositions qui s’imposent. Voilà pourquoi je vous ai fait venir. Il ne s’agit pas d’un tribunal.
Le Cameroun est un Etat de droit. J’entends des gens se tirailler ici et là, il y a des tendances. Imaginez-vous, on est à moins deux semaines du démarrage du championnat, vous en êtes encore à vous tirailler ? Ça veut dire que si on laisse faire, il n’y aura rien. Parce que chacun estime que c’est lui qui est ceci, qui mérite cela. Non !
Qu’on aime ou pas, C’est la Fécafoot qui décide
Il y a une institution qui gère le football. C’est la Fédération camerounaise de football. Qu’on le veuille ou non, qu’on soit content ou pas, la Fécafoot est là. Celui qui n’est pas content doit attendre quand il y aura les prochaines élections à la Fécafoot, pour prendre dire : je la prends, vous allez voir. En attendant, elle est là. L’équipe qui est là, c’est elle qui décide. Les équipes dirigeantes actuelles sont reconnues par la Fécafoot et le délégué du gouvernement est un légaliste. Il ne traite pas avec les gens qui sont au maquis. Il faut que ceux qui sont restés au quartier s’alignent, qu’ils rejoignent ceux qui sont reconnus. Et ceux-là qui sont reconnus doivent tendre la main à leurs frères qui se sont trompés, pour qu’ensemble ils se travaillent pour l’intérêt de l’équipe. C’est pour ça qu’en convoquant cette assise, j’ai dit que ce soit ceux qui sont formellement reconnus par la Fécafoot. Ne vous comportez pas comme des enfants. Si vous n’êtes pas reconnus par la Fécafoot, pour l’affiliation, vous allez envoyer votre dossier où ? A la présidence de la République ? Au premier Ministère ? Ils n’ont rien à voir avec ça. Agissons en responsable. Ce qui est, est. En attendant que ça change, faisons avec. Il ne faut pas rêver. Pour ceux qui ne sont pas avec nous et qui sont restés au quartier, je crois qu’ils suivent ce que nous disons. Que ces petites querelles-là cessent. Dans toute société organisée, il y a des personnes, qui, quand elles prennent la parole, les autres s’alignent. Allez donc leur dire, que le délégué du gouvernement a dit ceci : il veut un Canon fort, il veut un Tonnerre fort. Et qu’il reconnaît les équipes dirigeantes qui sont à ses côtés en ce moment. Et à vous : allez donc, appelez vos frères, qui sont restés à la maison. Mais, comme nous sommes des frères, je ne vous laisse pas dehors.
Dix millions à chaque club
Je ne voudrais donc pas beaucoup parler. Evidemment, quand on veut que les choses marchent bien, connaissant la situation des nos clubs. Si vous envoyez votre enfant à l’école et vous voulez qu’il rentre avec les résultats, vous lui préparez le trousseau et tout le reste, pour qu’il écrive bien. Donc, pour la contribution de la communauté urbaine, j’ai préparé pour chacune des équipes un mandat de dix millions et dix millions aussi pour Canon. Et quand je donne l’argent, je veux les résultats. Hein ! Monsieur le président du Tonnerre ! Hein ! Madame la présidente de Canon. Eh oui ! Vous avez l’obligation des résultats. Je souhaite, si Dieu voulant, qu’on se retrouve à la fin du championnat, avec les trophées en main en disant, voilà ce que nous avons eu. Et là encore, je vais donner encore plus. Hein ! Parce que j’aurais vu ce que vous avez fait et pour vous encourager, je donne ce que j’aurai en ce moment-là. En attendant, pour un départ, c’est bon. Ne me racontez pas des histoires. Commencez bien le championnat. Je ne serai pas toujours au stade avec vous, mais je vous suis. Voilà donc ce que j’avais à vous dire.
Propos recueillis par Antoine Tella à Yaoundé
N.B : les intertitres sont de la rédaction