Menace de troubles à l’ordre public. Voilà la justification derrière l’acte pris, lundi dernier, par le préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, à l’encontre du Tonnerre Kalara Club. L’équipe de Mvog-Ada est en effet suspendue de toute activité sur l’ensemble du département jusqu’à nouvel ordre.
Une décision qui trouve son fondement dans la bataille ouverte pour la direction du club, entre Emile Onambélé Zibi et Achille Essomba Mani, qui se réclament tous deux présidents du TKC. La bataille ouverte qui a éclaté dimanche dernier, au stade militaire, alors que la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) avait programmé le premier match de la saison du club contre Botafogo. La rencontre s’est déroulée avec plus de deux heures de retard, en présence de forces de l’ordre. Et ce, malgré l’interdiction du sous-préfet de Yaoundé.
Sur le terrain, la faction Essomba Mani a joué, en se prévalant de l’autorisation de la Ligue tandis que celle d’Onambele Zibi, interdite d’entrée, brandissait les licences octroyées par la Fédération camerounaise de football. D’ailleurs, dans la foulée, les arbitres de cette rencontre ont été suspendus par la Fecafoot. Vous avez dit imbroglio ?
Le Tonnerre nous avait certes habitués à des guerres de leadership ces derniers années, mais cette fois, le conflit semble avoir pris une autre dimension. Aux origines, du moins les plus récentes, de ce qu’on peut désormais qualifier d’ « affaire Tonnerre », deux assemblées générales dénoncées par chacune des parties qui élisent Onambélé Zibi, président sortant, et Essomba Mani. La LFPC, face à la situation, s’en remet à la Fecafoot pour trancher sur la tendance devant prendre part au championnat. L’instance valide l’élection d’Onambélé Zibi. Pierre Semengue, président de la LFPC, saisit aussi la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun pour avis. Celle-ci estime que l’équipe Mani est plus proche de la légalité. Une décision que suivra finalement la Ligue alors que le championnat de Ligue 2 a démarré et que le TKC a manqué les deux premières journées.
Une troisième absence signifierait un forfait général d’après les textes, d’où cette rencontre programmée pour le 12 mars dernier. Avec les conséquences que l’on sait. Le TKC version Essomba Mani envisage de se déporter vers un autre département pour disputer le championnat. Et à la LFPC, on estime que la décision du préfet du Mfoundi ne perturbera pas la programmation du championnat. Le feuilleton est donc visiblement loin de son dénouement.
Josiane R. MATIA