Camfoot a suivi les premiers pas de l’entraîneur principal de Tonnerre kalara club (Tkc) de Yaoundé et Thierry Metomo, son adjoint, 48 heures après leur nomination. Les deux techniciens dévoilent leur plan de sauvetage pour sortir de la zone rouge. Premier test, dimanche prochain, à Yaoundé, lors de la réception de Cotonsport de Garoua, le choc de la 15ème journée.
Le Tonnerre kalara club (Tkc) de Yaoundé va mal. Loin d’être un dépôt de bilan, il ne serait pas exagéré d’affirmer que l’équipe est à l’agonie en cette veille de fin de phase aller de championnat national de première division. Avec 11 points en quatorze journées disputées, deux matches gagnés, cinq nuls et sept défaites, la situation des Noirs et blancs de Mvog-Ada est loin d’être enviable à la seizième place, la dernière du classement général. Les observateurs, les plus pessimistes, voient déjà le Tonnerre en deuxième division, au terme de ce 49ème championnat qui sera couronné par la relégation de cinq clubs.
Le nouvel entraîneur principal Richard Obateba sait parfaitement que sa mission ne sera pas aisée au sein de cette équipe au bord du gouffre certes, mais dont la situation n’est pas du tout désespérée. En clair, il reste optimiste : «il y a encore de l’espoir et cet espoir est total. Avec la grâce de Dieu, nous parviendrons à relever ce défi ». Sa priorité N°1 est de sortir le Tonnerre de la zone rouge et lui éviter une seconde rétrogradation en l’espace de trois ans. Une mission ardue certes, mais possible. Canon de Yaoundé, avant-dernier l’an passé au terme de la phase aller, avait remonté la pente de manière spectaculaire, pour terminer à la quatrième place.
Voilà 16 ans que Richard Obateba travaille en étroite collaboration avec le Tonnerre, effectuant de fréquents va-et-vient au gré de ses humeurs et celles des dirigeants. Aussi, connaît-t-il bien la mentalité de ces derniers, des joueurs et supporters… Pour lui, les chances du Tkc demeurent intactes, il n’y a pas lieu de paniquer, car, soutient-il, « l’équipe n’est pas si mauvaise que ça. Ce ne sont pas les ressources qui manquent ». Son adjoint Thierry Metomo, s’inquiète tout de même de l’état d’esprit des joueurs en proie à des difficultés financières. « Ils doivent d’abord penser à leur carrière. L’argent viendra après, d’ailleurs, les difficultés financières ne sont pas le seul apanage de Tonnerre », raisonne ce géant, depuis 7 ans dans les coulisses du club.
Après avoir conduit le Tkc en finale de la coupe de la Confédération (Caf) en 2002, et fait quelques piges en Guinée Équatoriale, Richard Obateba a une idée très précise de son plan de sauvetage. Il prévoit, dans un premier temps, «identifier les vrais problèmes pour trouver des solutions adéquates ». Secundo, il n’est pas exclu qu’il procède à de nouveaux recrutements pendant la trêve. Tertio, annonce le nouveau coach du Tkc, « Après 14 journées de championnat, les joueurs n’ont plus de problèmes physiques. Il va donc falloir, dans un climat serein et convivial, requinquer l’équipe sur les plans psychologiques, techniques et tactiques ».
Valse de coaches
Richard Obateba remplace Guy Ndjiepnang limogé le 19 février pour « insuffisance de résultats ». Le président Antoine de Padoue Essomba Eyenga n’est pas à son premier coup. Avant sa dernière victime en date, il s’était déjà offert le scalp de deux entraîneurs, Etoundi Passito et Adolphe Ekeh, pour les mêmes causes. Jean Marie Djidjiwa, l’ancien coach de la sélection nationale A prime avait précédé ces deux techniciens, avant simplement de jeter l’éponge à la veille du coup d’envoi de la saison en cours. Au final, Tonnerre, dans le tourbillon des contre-performances, détient le record de limogeage de coaches, soit une moyenne d’un entraîneur toutes les trois rencontres.
La phase aller du championnat national n’aura pas été qu’un long fleuve tranquille pour d’autres formations plus ou moins à la traîne. Bilé Tanga a été débarqué de Caïman Akwa club de Douala, l’invité surprise de la cinquième place avec 20 points. Bonaventure Djonkep est passé à la trappe en raison des mauvais résultats de l’Union, reléguée à la treizième position avec 16 points. Etienne Sockeng a dégringolé des sommets de Mount Cameroon de Buea qui se retrouve à la douzième place avec 17 points.
Unisport de Bafang, onzième avec 17 points, n’a pas été épargné par la tempête qui souffle en direction de la D1. Félix Djampa a rendu son tablier. En toile de fond, la non signature d’un contrat de travail depuis qu’il a pris l’équipe en main il y a deux ans. Sans toutefois oublier de nombreux mois d’arriérés de salaire dus aux joueurs. Après cette phase aller particulièrement bouillante dans les états-majors des clubs, il serait souhaitable que les matches retour se déroulent sans anicroches, pour une saine concurrence au profit des spectateurs.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé