Tonnerre de Yaoundé est aujourd’hui redevenu un club ordinaire qui fait l’ascenseur entre la première et la deuxième division. Il ne garde de grand club que son nom et son histoire. Comment le TKC qui revient à peine de la deuxième division a-t-il une fois de plus échoué cette année ?
Emile Onambélé Zibi, nouveau président général du TKC : « Rien n’est perdu. Nous pouvons encore rester en première division, il suffit qu’on gagne tous nos prochains matches ». Richard Obateba, coach du TKC : « Il y a encore de l’espoir et cet espoir est total. Avec la grâce de Dieu, nous parviendrons à relever ce défi. L’équipe n’est pas si mauvaise que ça, et ce ne sont pas les ressources qui manquent ». Tout au long de cette saison cauchemardesque, les dirigeants du club n’ont cessé d’entretenir l’espoir même dans les pires situations, une façon de se voiler la face ou de repousser l’échéance ? Au final, le Tonnerre quitte la MTN Elite one sans larmes peut être car trop impuissant pour avoir des regrets, mais aussi victimes d’un certain aveuglement de la part de ses dirigeants. Cette équipe n’a presque jamais donné l’impression de se révolter. Elle n’a pas avancé d’un pouce alors que, lors de sa précédente saison dans l’élite (l’année de son retour) elle a laissé entrevoir de bonnes dispositions. Certes, le TKC avait fini en milieu de tableau à la neuvième position, mais que demander de mieux à un promu ? Cette saison pourtant l’issue est terrible pour une équipe qui prétendait jouer les premiers rôles. Mais une issue logique après un exercice 2007-2008 marqué par beaucoup d’instabilités.
Entraineurs éjectables
Au total, quatre entraineurs se sont succédés sur le banc de touche du TKC cette saison. Mais le dernier en date Richard Obateba nommé à mi-parcours n’a pas pu faire de miracle. Le ver était déjà enfoncé trop loin dans le fruit. Avant lui il y a eu Guy Ndjiepnang limogé le 19 février pour «insuffisance de résultats », puis Etoundi Passito et Adolphe Ekeh, pour les mêmes causes. A noter que Jean Marie Djidjiwa, l’ancien coach de la sélection nationale A’ avait précédé ces deux techniciens, avant simplement de jeter l’éponge à la veille du coup d’envoi de la saison en cours. Que peuvent faire les joueurs quand l’équipe change de philosophie de jeu après chaque match ? Pour faire simple, le TKC n’avait tout simplement pas de jeu. Derrière le charisme de son ancien président, l’omniprésent Essomba Eyenga, l’équipe présentait des limites individuelles et collectives trop importantes. En témoigne le manque d’efficacité offensive de l’équipe, seulement 22 buts marqués à ce jour, soit la deuxième plus mauvaise attaque du championnat. Même l’arrivée des attaquants libériens attendus comme des messies n’a pas eu d’effet. Dans ses moments d’éclaircies, le TKC a manqué cruellement de buts. « Vous jouez bien, mais vous ne gagnez pas. Ça fait mal de constater ça », disait encore récemment aux joueurs Emile Onambélé Zibi.
Du coté de la direction du club, sentant sans doute le vent tourner, Essomba Eyenga a le 25 mai 2008 par voie de presse, informé les membres du Tonnerre Kalara Club, dont il était jusqu’à cette date le président général, qu’il démissionnait de ses fonctions. Le même communiqué de presse désignait Emile Onambele Zibi pour assurer les fonctions de président général jusqu’à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire d’août – septembre 2008.
Quel visage aura le TKC la saison prochaine ? Difficile à dire tant l’effectif devrait être bouleversé. Sur le terrain, les noirs et blanc new look tenteront de s’inspirer de l’exemple du club version 2006, remonté immédiatement en Ligue 1 après une seule saison à l’étage inférieur. Ce miracle au moins semble à la portée du club puisqu’il l’a déjà fait.