Le capitaine mythique des Lions Indomptables et président du Canon explique l’échec du Kpa-Kum en Champions league. L’ex-international camerounais n’y va pas de mains mortes et accepte mal la défaite des siens. Cinglant, franc, il répond aux questions de nos confrères de Mutations.
Qu’est-ce qui explique la déroute de Canon en Ligue des champions ?
Sur le plan africain, il se trouve que se sont les meilleurs qui se retrouvent. Et le Canon qui est le meilleur au Cameroun, dimanche dernier, a rencontré son homologue algérien. Et celui-ci a pris le dessus. Il faut ajouter que nos joueurs manquent d’expérience à ce niveau de la compétition. Ce sont de jeunes joueurs. Certains découvrent la compétition africaine, d’autres l’ont plus ou moins effleurée dans leurs anciens clubs. Mais, de manière globale, il s’agit d’un manque criard d’expérience en compétition internationale. Malheureusement, au Cameroun, on ne peut pas former et conserver un groupe pendant deux à trois ans parce que l’ambition de tout un chacun est de partir. Sinon, après deux ou trois ans, une de nos équipes pourra légitimement ambitionner de remporter cette compétition, avec des moyens et des armes égaux à ceux des clubs maghrébins. Par ailleurs, la différence morphologique qui existe entre nous et les Magrhébins est un handicap pour nous. Cela s’est cruellement fait ressentir lors de nos deux matches contre l’Usm d’Alger. Ce club a des joueurs costauds et les renseignements que j’ai pu obtenir font état de ce que la plupart d’entre eux sont dans le club depuis cinq à six ans. Donc, c’est un groupe homogène, solide, qui se connaît bien. C’est très difficile pour nos équipes de pouvoir les vaincre. Et il faut également avouer qu’il nous a manqué (et il nous manque toujours) un joueur de classe exceptionnelle à même de pouvoir faire la différence à tout moment.
Est-ce que le manque d’expérience de vos joueurs ne devait pas plutôt constituer une motivation pour eux ?
A un moment donné, quand on manque d’expérience, on compte sur l’enthousiasme. Et souvent, à ce niveau de la compétition, l’enthousiasme ne sert plus à rien. C’est une équipe sûre dans ses bases, sa tactique, ses techniques qui gagne. C’est une organisation éprouvée et rôdée depuis un certain nombre de saisons qui fait la différence. Nous l’avons vu avec l’Usm d’Alger, on sent que c’est une équipe huilée, qui a mis du temps à se mettre ensemble, et qui a des automatismes qui manquent quelque peu au Canon. Surtout que lorsque le collectif fait faillite, l’individualité n’arrive pas à prendre la relève pour pouvoir maintenant équilibrer et essayer de faire la différence.
Pensez-vous que vos entraîneurs sont à la hauteur ?
Non… Ndjili n’a pas joué au football ! Il ne peut pas comprendre un certain nombre de choses. Il peut entraîner correctement, donner des schémas de travail… mais à un certain niveau, il est dépassé. Sinon, nos entraîneurs travaillent en collégialité, en étroite collaboration. Certes, à un niveau prêt, ils ne peuvent pas être d’accord sur tout. C’est vrai également que l’arrivée de Renders, notre coopérant technique, n’a pas été pour arranger les choses la semaine dernière.
Propos recueillis par B.M.B