Les joueurs sont dans un bain de poussière pendant les matchs de football.
Depuis la fermeture du stade omnisport de Yaoundé, les matchs de championnat sont programmés au stade militaire de Yaoundé. Pendant la saison des pluies les matchs se disputent régulièrement dans un bourbier lorsqu’une pluie surprend les acteurs sur le terrain.
La pluie n’épargne pas aussi les spectateurs qui sont le plus souvent mouillés bien que se trouvant sous une toiture tenant lieu de tribune.
En saison sèche, le stade militaire de Yaoundé offre un autre spectacle. C’est celui de la poussière dans laquelle pataugent les footballeurs qui disputent les compétitions organisées par la fédération camerounaise de football (Fécafoot). Les spectateurs ont aussi du mal à regarder les matchs puisque certaines actions de jeu se disputent dans des nuages de poussière.
Mercredi dernier à l’occasion de la rencontre Canon de Yaoundé contre Sable de Batié, l’aire de jeu a été arrosée. Les spectateurs et les acteurs ont salué cette action de la Direction des stades de Yaoundé, qui a sollicité et obtenu le concours des sapeurs pompiers pour atténuer la poussière sur l’aire de jeu. Les entraîneurs des deux équipes ont plus ou moins apprécié ce travail.
Joseph Atangana, coach du Canon de Yaoundé, a trouvé que « l’aire de jeu a été arrosée et on a évité la poussière certes, mais, on aurait dû le faire une à deux heures avant le match. Le fait d’avoir arrosé le stade, nous a-t-il confié, à quelques minutes du début du match a créé plutôt des bosses qui ont empêché la bonne circulation du ballon ». La réaction de Jean Youdom, entraîneur de Sable de Batié, n’a pas été différente car « il y a eu des bosses sur le terrain qui ont empêché le jeu de se jouer au sol ». Les joueurs s’en plaignent. Bebey kingue, joueur de Astres de Douala, déclarait dans notre édition d’hier que « la poussière a été d’abord le premier adversaire » pour ses coéquipiers et lui face au Canon.
Dimanche dernier, les spectateurs ont eu du mal à vivre le match Canon contre Astres de Douala. C’est sous des nuages de poussière que la rencontre s’est déroulée parce que l’aire de jeu n’a pas été arrosée. Approchés par le reporter du « Jour », des agents en service à la direction des stades de Yaoundé ont justifié ce manquement par le défaut de recettes. En parcourant le registre des recettes, un agent ayant requis l’anonymat déclare que « le match Tkc-Mt Cameroon du 10 février dernier a généré une recette de 34 000 fCfa, et celui opposant le Canon à Sable de Batié du 13 février 2008 a produit 216 000 fCfa. Pour arroser l’aire de jeu, il faut faire appel aux sapeurs pompiers en déboursant » quelque chose « pour les hommes commis pour la tâche. Comme il n’y a pas de recettes, nous sommes impuissant et tout le monde ne peut que se retrouver dans cette poussière », nous a-t-il confié.
Approché au sujet des précautions que les clubs de la capitale prennent pour la santé des joueurs, Jacques Henje, le manager du Tonnerre de Yaoundé, a répondu qu’ « aucune disposition n’est prise par rapport aux risques de maladie que peut générer la poussière du stade militaire de Yaoundé ». Du côté du Canon de Yaoundé, « les joueurs boivent du jus de citron et cela aide, nous a répondu un soigneur, à nettoyer la gorge en même temps qu’il donne de l’énergie en vitamine C ».
Achille Chountsa