Le Directeur général du Racing Fc de Bafoussam a accepté de faire le bilan de la saison écoulée avec camfoot.com. Aussi, il se projette sur la saison future, annonçant d’ailleurs de grandes innovations dans le management du Tpo.
Le TPO a terminé en tête du championnat de Ligue 2 cette saison. Avez-vous pensé à un moment que la montée pouvait vous échapper ?
Oui, dès le début de la phase retour, j’ai trois matches sans victoire. Je joue 9 matches, j’ai 9 points seulement, il fallait réfléchir autrement. Donc ça m’a fait paniquer. J’ai convoqué une réunion avec les enfants. Je leur ai dit que nous ne pouvons pas être champion à la phase aller, avec un écart de 7 points et nous sommes maintenant 3ème du championnat. Ça veut dire qu’il y a des choses qui ne tiennent pas. Je leur ai dit que nous jouons d’abord pour le Racing, pas pour quelqu’un. Donc, les enfants se sont mis au travail et nous avons recommencé à gagner.
Cette crise n’était-elle pas due à une tension de trésorerie au sein de cette formation ?
Tension de trésorerie ? Chaque équipe a des arriérés. Le Racing, à ce moment là, avait seulement des arriérés de salaire, non pas de primes de match, ni d’entrainement. C’était juste un obstacle. Tous ces arriérés n’ont pas encore été épurés toutefois. Le Pca est en train de travailler dessus, je crois qu’avant la mi- parcours de la coupe du Cameroun, on va solder leurs comptes.
Qu’est-ce qui s’est réellement passé avec le coach Yéréma ?
Quand je rentre de Sangmelima, le coach Yéréma dépose sa démission. Et je ne pouvais pas, à moins six journées du championnat, recruter un entraineur. J’ai donc laissé la charge au coach Ndjé Biba de continuer le travail, et il l’a bien fait puisque nous sommes donc premiers.
On annonce en coulisse, les tractations avec le coach Emmanuel Ndoumbe Bosso, info ou intox ?
Ça ce sont les coulisses, et il y en a beaucoup.
Quelle vie pour le Racing après l’accession ?
Le Racing de Bafoussam n’appartient pas à un individu. C’est l’équipe de l’Ouest. Et le Pca (Samuel Wembe, ndlr) a projeté un congrès, pour les objectifs futurs du Racing. Le maire de Bafoussam 1er a appelé les joueurs pour les féliciter pour le travail abattu pendant un an pour que le Racing soit en première division. Nous n’avons pas organisé une tournée de remerciement mais on le fera.
Quelles sont vos ambitions en coupe du Cameroun ?
Toutes les équipes qui sont en coupe maintenant ont l’ambition de la remporter, puisque le championnat est terminé. Donc, maintenant, on joue pour un objectif : la finale.
Quel rôle jouent les supporters au niveau de Douala et Yaoundé ?
Depuis que nous jouons à Douala, nous ne payons aucun frais. Les supporters de Douala prennent l’équipe en main, et nous jouons, nous rentrons. Ceux de Yaoundé, quand ils sont bloqués, nous le disent et nous complétons les cotisations pour que tout soit fait.
Qu’allez-vous faire pour avoir plus de supporters dans les stades la saison prochaine ?
Nous avons le temps de préparer l’équipe. Quand je prends l’exemple sur Bamboutos, vous voyez les supporters de cette équipe toujours en survêtemens. Je voudrais que dans le Racing cette année, que ce soit un exemple. Que nous ayons un équipementier qui produit pour l’équipe et pour les supporters à moindre coût. Que chacun ait la possibilité d’avoir son maillot pour supporter l’équipe. Donc, je suis en train de travailler dessus. S’agissant des demarches pour utiliser le stade de Kuekong lorsqu’il sera achevé, la première personnalité de la région doit lutter pour que ce stade appartienne à Racing, pour qu’on ait un bon spectacle là-bas.
Quels souvenirs gardez-vous de cette saison?
Il y a deux matches qui me sont restés en tête. Un qui m’a beaucoup marqué négativement. A Sangmelima où on a joué et perdu 3-0 (26ème journée, ndlr). Et le match de Feutcheu (1-0 lors de la 33ème journée), qui a été pour moi, le match de ma vie. Et je crois que j’ai gagné ma vie. Mon rêve a été atteint là-bas. Je n’avais rien contre cette équipe, mais il fallait montrer que le football c’est sur le terrain, pas au quartier.
Quand est-il des engagements avec la Communauté urbaine ?
La Communauté urbaine nous avait promis une somme de trois millions qui avait été reversée. Et le délégué du gouvernement nous a reçu à la Communauté urbaine où on a fait une quête pour près de 3 millions 600 mille francs.
Le Racing envisage-t-il de se moderniser avec un site internet et un siège ?
Effectivement, on ne doit plus travailler anarchiquement. Il faut travailler professionnalisme. Tout ça est en cours. S’agissant du siège, j’en ai déjà parlé au Pca. On est en train de chercher un siège, toujours vers l’entrée de la ville de Bafoussam, où il y aura le logiciel de l’équipe, pour qu’on travaille dans le monde entier avec tous les supporters du Racing.
Pour la saison à venir, êtes-vous déjà en chantier ? Y’a-t-il d’éventuels sponsors en vue ?
Depuis l’accession en première division, on travaille dessus. Nous sommes en pourparlers pour quelques joueurs. Mais je ne peux pas encore me prononcer tant que ce n’est pas confirmé. Je parle aussi des sponsors avec le Pca. Il projette un congrès et de nouvelles personnes vont entrer au conseil d’administration.
Comptez-vous rester au Racing?
C’est la façon de travailler qui fait nommer quelqu’un directeur général. Si j’ai mal travaillé, le conseil d’administration dira que j’ai mal travaillé. Au cas contraire, le Conseil va me confirmer. Au cas où je continue l’aventure, je dois dire que je sais où je vais en Ligue 1. En deuxième division, je ne savais pas où je partais. Je sais ce qu’il y a à faire C’est-à-dire, je sors ma feuille de route, je distribue les rôles. Celui qui ne veut pas suivre dégage. Parce que là, il faut mettre sur pied un vrai mode de fonctionnement. Et pour travailler, il faut être discipliné. Donc, on va continuer avec ceux qui veulent travailler.
Avez-vous peur de la première division ?
La Ligue 1 ne me fait pas peur. Pourquoi me ferait-elle peur ? Elle est même très facile. Il y a sept équipes en première division dans la région de l’Ouest. Vous voyez que cela fait moins de dépenses. Et le Racing étant une équipe très supportée, ça veut dire que rien qu’avec les recettes, le Tpo pourra faire de grandes choses.
Entretien réalisé à Bafoussam par Gaël Tadj