Du nouveau dans le football d’élite camerounais. Dès cette saison, tous les joueurs du championnat national de football de première division auront des contrats avec leurs clubs employeurs. Des contrats validés par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), calqués sur le modèle homologué par la Fédération internationale de football association (Fifa).
L’on ne tiendra donc plus compte des contrats notariés qui ont cours en ce moment. Cette décision a été prise par le bureau exécutif de la Fécafoot et les présidents de clubs de première division au cours d’un conclave lundi dernier à Douala.
Le soleil se lève enfin pour les footballeurs camerounais qui, depuis des lustres, sont clochardisés par leurs employeurs. Désormais, un contrat régulera les rapports entre les joueurs et leurs clubs. Pour l’Association des footballeurs camerounais (Afc) qui a eu l’initiative de mettre sur pied un statut du footballeur camerounais, par ces contrats, chaque joueur aura un salaire mensuel et des primes de matches fixées à l’avance. Tous les clubs seront obligés d’assurer leurs joueurs. Ces derniers seront obligés en retour de respecter leurs obligations vis-à-vis des clubs.
Les joueurs ne seront pas les seuls bénéficiaires des contrats qui vont les lier aux équipes. Celles-ci pourront être sûres que leurs joueurs ne sauraient sortir du pays sans passer par elles. Cela constituera donc un frein à l’exode massif et anarchique des jeunes footballeurs. Pour aider les présidents de clubs, la Fécafoot a promis qu’elle verra dans quelles mesures elle pourrait saisir les services de la police des frontières pour qu’à chaque demande de visa par un footballeur, vérification soit faite au niveau de la fédération pour voir si le joueur qui désire sortir du pays est en règle dans son club, a bel et bien rempli les obligations nées du contrat qui le liait à son dernier club camerounais.
Toutefois, si un président de club emploie des joueurs sans signer des contrats avec eux, c’est à ses risques et périls. Car, il ne pourrait se prévaloir de quoi que ce soit si un de ces joueurs décide de partir, même en cours de saison. De même, les joueurs qui évolueront dans des clubs de D1 sans contrats pourront être abandonnés à eux-mêmes s’ils ont des problèmes (maladies, victimes d’anti-jeu…) au cours de la saison. Leurs clubs employeurs ne seront pas obligés de s’occuper d’eux, aucun contrat ne les liant.
Pour rendre effectif ces mesures dès le 44e championnat national dont le démarrage est prévu le 8 février à Bamenda, David Mayebi, le président de l’Afc et son équipe ont effectué des tournées de sensibilisation à travers le pays, dans les clubs de toutes les divisions. Après la D1 cette saison, viendra le tour des autres divisions que compte le pays. L’initiative de l’Afc a reçu l’approbation des 14 présidents de clubs de D1 présents – ceux de Stade de Bandjoun et Victoria Utd ayant été absents – au conclave de Douala lundi dernier. “Au niveau des présidents de clubs, nous étions 14 sur 16. Donc le quorum était largement atteint. Nous pensons que faire signer des contrats aux joueurs est une bonne chose pour eux et pour nous leurs employeurs”, déclare Antoine Depadoue Essomba Eyenga, président de l’Association des clubs de première division (Acpd). A la Fécafoot, on pense que c’est une grande avancée pour le football camerounais.
L’initiative est certes louable mais, l’on attend de voir si toutes ces mesures seront respectées dans la pratique. Vivement, que commence la nouvelle saison de football!
Honoré Foimoukom