Sa vie professionnelle est devenue un véritable enfer. Un enfer dans lequel Saturnin Anaba est contraint de vivre, dans sa position de victime collatérale de la rétrogradation du club de Bamboutos de Mbouda dont il était l’entraîneur, par une suspension de cinq ans, imposée par la Fécafoot, à l’issue du match litigieux qui a opposé le club des Mangwa Boy’s, à la formation de Fédéral du Noun, le 16 décembre 2007.
Il a tout perdu. « Sur le plan technique, j’ai perdu ma carrière (…) sur le plan physique, j’ai connu un grand préjudice avec mes enfants qui n’allaient plus à l’école. Je ne vivais plus », se souvient-il.
Six années sont passées. Et malgré la réhabilitation du club de Bamboutos de Mbouda en Ligue 1 cette saison, la situation du technicien camerounais va de mal en pire. Tout le monde lui a tourné le dos. « Depuis que cette décision est tombée, personne ne m’a jamais appelé, que ce soit du côté de la Fédération ou de Bamboutos de Mbouda. Je ne sais pas s’ils savent même que je vis encore », regrette-t-il. Lui, qui croyait pourtant qu’avec la réhabilitation du club, « les dirigeants de Bamboutos devaient logiquement faire appel à moi pour remettre une équipe sur pied ». Au lieu de ça, il est forcé de tout recommencer à zéro. « Je ne peux pas entraîner au Cameroun en ce moment (…) je suis allé à la direction technique nationale pour chercher à retrouver ma place d’entraîneur en Elite One ou en Elite Two. La conclusion n’a pas été bonne. On m’a même demandé d’aller recommencer à la licence C, en me disant que s’il faut que je revienne en Elite One, il me faut deux ou trois ans », or, « avant cette sanction, j’étais entraîneur de première division confirmé et instructeur Caf depuis 2005 », précise le technicien.
Anaba seul au monde ?
Pourtant, après un bref passage à la tête du club kenyan de Gor Mahia avec lequel il a disputé la Coupe de la Confédération africaine de football (Caf) 2012 après avoir terminé vainqueur de la Coupe du Kenya et quatrième du championnat en 2011, Saturnin Anaba souhaite véritablement rebondir au Cameroun. « Etant donné que ma sanction expirait au Cameroun, j’ai pensé qu’il fallait que je revienne », dit-il. L’année dernière, il a coaché Mbalmayo club, une équipe de D2 régionale. Le technicien a dû se séparer du club à l’issue d’une saison pour des raisons financières. « Après avoir signé un contrat avec cette équipe, je n’ai même pas perçu un mois de salaire », va-t-il confier.
Pour le moment, c’est dans le club d’Achille Fc de Sa’a que le technicien espère relancer sa carrière, « en attendant que la situation soit rétablie. Je pense qu’on ne doit pas me refuser ça. J’ai tellement souffert dans cette histoire au point où, je me demande si les gens peuvent penser à la situation du coach Anaba. J’ai comme l’impression – et je ne veux pas le croire qu’il s’agit d’un acharnement contre moi », conclut-il. C’est clair. Aucun entraîneur n’aimerait être à la place de Saturnin Anaba.