Le président d’Eding Sport de la Lékié tente une explication à la douloureuse aventure de son club en ligue des champions africaine. De même, il apporte des éclairages sur certaines sur rumeur qui ont circulé à propos de certains joueurs à l’instar de David Eto’o.
Quel bilan faites-vous de la participation d’Eding Sport de la Lékié à la Ligue des champions de la Caf ?
C’est un bilan négatif. Cela tient au fait que les autres ont dix matchs de championnat dans les jambes ; alors que nous jouons le premier match de la saison à la ligue des champions. C’était déjà le cas avec les autres clubs : Ums, Union… ça fait longtemps que les choses se passent ainsi. Excepté Coton sport qui a pu s’en sortir la saison dernière, ce n’est pas facile d’aborder une compétition africaine sans le moindre match de championnat.
La crise notée au sein d’Eding avant votre déplacement pour le Nigéria n’est-elle pas pour quelque chose dans cette sortie ?
Non, pas du tout ! Ce ne sont pas les divergences de vue avec le coach qui vont remplacer les matchs de championnat. Ça n’enlèvera pas les huit matchs de Plateau Utd avant de nous affronter. Donc il faut que les dirigeants de notre football soient sérieux.
En plus de problème de manque de matchs dans les jambes, certains dirigeants de club justifient les mauvaises prestations des clubs camerounais en compétition africaine par d’autres problèmes dont les tortures morales infligées par l’adversaire. Cette année par exemple, vous avez été malmenés à l’aéroport de Lagos. Doit-on prendre en considération cet aspect-là ?
C’est un tout. A propos nous interpellons la Confédération africaine de football (Caf) qui doit mettre l’accent sur les préliminaires et surtout que nos frères Africains apprennent à faciliter la tâche à leurs adversaires. Nous atterrissons à Lagos où nous dormons après avoir passé trois ou quatre heures à l’aéroport. Et nous nous ne pouvons pas nous entrainer à Lagos. Le lendemain matin, il faut partir à 900 Km pour disputer le match. Ce n’est pas facile. La Caf doit faire son travail à ce niveau-là pour améliorer. Ça doit être le premier chantier de la Caf pour que ces intimidations dans l’optique de fragiliser les autres équipes cessent. Ce n’est pas du fair-play ça.
Beaucoup pensent que vous avez été trompé dans les recrutements en recrutant des joueurs qui au final n’ont pas apporté satisfaction. Il y a le cas David Eto’o par exemple.
Je ne peux pas dire qu’il y a eu insatisfaction. Rien ne remplace les matchs de championnat. L’exemple en est qu’aujourd’hui, nous avons 8 points en championnat. Et nous avons l’effectif normal pour jouer avec beaucoup de blessés qui reviennent. Je crois que nous avons pris poste pour poste. Nous avons voulu à Eding avoir des joueurs qui n’ont pas même âge. Si le titulaires à 25 ans, le 2ème et 3ème doivent respectivement avoir 20 et 17 ans. En ce qui concerne David Eto’o, il a eu un problème que tout homme peut avoir. Il s’est marié et en plus son épouse devait accoucher, il est parti en permission et est allé faire des tests. Si nous sommes là pour empêcher des joueurs d’aller des tests, il faut bien se demander ce qu’on fait dans le football. Il faut que les gens s’occupent plus à supporter leurs équipes qu’à faire de petites intrigues par derrière. Ils ne sont pas dans la politique d’Eding.
Quelle est la situation actuelle d’Anciet Mbarga Foé ?
A Eding, nous travaillons en collégialité. C’est qu’à la fin de la saison, certains vont prendre des trophées et des médailles ; mais nous travaillons en symbiose. La saison dernière, mon petit frère Anicet avait eu pas mal de demandes d’explication. Et cette saison, cela a recommencé. Il a eu pas mal de mise à pied. A lui de venir ou de partir.
Quelle est donc la situation actuelle sur le banc de touche d’Eding ?
Je dois dire que Tcham est entraineur adjoint. Il occupe ce poste même lorsqu’il y avait Anicet Mbarga Foé. Djonkep reste directeur technique ; mais qui peut le plus, peut le moins. Il fut un grand joueur, nous avons la chance de l’avoir ; il est aussi un grand entraineur. Je crois que les jeunes ont beaucoup à apprendre de lui.
Qu’est-ce qui justifie le départ massif des joueurs d’Eding après votre sacre la saison dernière ?
En ce qui concerne Zoa, actuel gardien de Bamboutos, on ne peut empêcher un joueur à son âge d’aller voir ailleurs. Il a fait une belle saison avec nous, mais Kalati avec son statut d’international, était le titulaire incontesté. Peut-être que Zoa voulait sortir de cet ombrage là pour être titulaire. Par rapport à Zemba, c’est presque la même chose. Il a été détourné par des vendeurs d’illusions qu’on appelle managers qui lui ont fait comprendre qu’en allant à Coton Sport, il sera vite vendu comme les autres grands joueurs de Coton à l’instar de Vincent Aboubakar. Il nous a toujours satisfaits, mais les joueurs sont libres. J’aimerais qu’ils aient une bonne réussite partout où ils vont. On a aussi Ngondo qui est parti à Yafoot. Il avait fait six ans dans l’équipe, étant toujours meilleur buteur. Il voulait donc changer d’air. On ne peut pas refuser à un enfant qui vous a tout donné pendant six ans d’aller voir ailleurs. Il y a Etémé qui a aussi été trompé par les managers. Il est allé se faire coincer en Asie. Ça devient très récurent cette histoire de manager de tromper des enfants. Mais nous souhaitons bon vent à tous ceux qui nous ont aidés et qu’ils aient beaucoup de réussite.
Propos recueillis par Gaël Tadj