Avec la montée en première division, de Sahel FC de Maroua, le rêve est enfin devenu réalité. Le chemin pour y arriver, a été long, trop long d’ailleurs au vu du nombre des tentatives qui hélas sont restées infructueuses. Le Centre de Formation des Footballeurs du Sahel (CFFS) crée en février 1999 par l’honorable ALIOUM Alhadji Hamadou, participe aux interpoules de façon constante depuis 2000, sans pouvoir s’offrir le ticket d’accession en D1 en dépit des moyens investis et du talent qui n’a pas tardé à se révéler. La dure loi du sport on dirait…
Et puis il y a eu les interpoules de Yaoundé 2004. Dès le premier match, les sahéliens venus de l’Extrême-Nord laminent A.S. Kadey 5 buts contre 1 comme pour annoncer les couleurs des jours à venir. A l’issu du tournoi, le club de Maroua qui, on se souvient encore, avait franchi les barrages avec douleur, réussit avec brio son accession en division d’élite. Chose qui marque la consécration sportive et collective du groupe Sahel.
Le CFFS une construction de longue haleine… Et bientôt un centre de formation de référence
Le projet du Centre de Formation des Footballeurs du Sahel (CFFS), il y a de cela cinq ans seulement prenait corps dans une province de l’Extrême Nord où le foot ne se vivait qu’à travers le petit écran. Comme un champignon, le CFFS va pousser dans un environnement où des structures sportives de ce genre ne sont guère choses communes. Pour l’honorable Alioum Alhadji, fondateur du centre « c’est tout un projet de développement au delà du football » qui a été mis en terre. Cinq ans après, la moisson, du moins la première, commence a porter ses fruits. La recette, d’après le fondateur, reste le sens du professionnalisme, le travail et le sens du sacrifice. Ici, les dirigeants ne lésinent point sur les moyens quand il faut faire vivre la maison CFFS. C’est ainsi qu’un bus de trente-cinq places, des équipements nécessaires à la pratique d’un football de haut niveau sont mis à la disposition des pensionnaires du centre. Coté infrastructures, des locaux modernes abritent la direction administrative du club à Maroua et un bureau ouvert en Allemagne. Si les entraînements se déroulent au stade municipal Lamido Yaya Daïrou de Maroua, c’est pas pour longtemps affirme t-on. Car le vaste domaine de 10 hectares que possède le centre ne tardera pas à être viabilisé pour y bâtir « un centre de formation de référence » comportant deux ou trois terrains gazonnés, des dortoirs, des vestiaires, une piscine, une salle de musculation et un collège à cycle complet en vue de s’arrimer à la tendance moderne des centres qui allient sport et études.
Et déjà l’académie des sports comme le rêve son fondateur se trouve sur la bonne voie avec la signature le 14 avril 2004 d’un accord de partenariat avec le CH-Consult (spécialisé dans le manageriat des joueurs) qui est basé en Allemagne.
Le CFFS coté cour
A l’instar de l’équipe fanion du centre, Sahel FC, a aussi les catégories minimes, poussins et autres cadets. Agés pour la plus part entre 10 et 15 ans, ces jeunes sont venus des quatre coins de la provinces de l’Extrême Nord. Ces footballeurs en herbes n’ont pas que le foot à faire, presque tous sont inscrits et prennent des cours dans les differents établissements scolaire de la ville. A ce propos, les responsables du centre tiennent un registre de suivi des pensionnaires qui, à la fin de chaque trimestre, sont tenus de présenter leur relevé de notes. La catégorie poussins, compte une trentaine de jeunes footballeurs, même nombre chez les minimes et 25 dans la catégorie cadets. C’est environ une centaine de jeunes qui sont encadrés par le staff technique que coordonne Ernest AGBOR, diplômé de l’INJS et ancien footballeur, qui éprouve « l’énorme plaisir à travailler avec les adolescents, des génies, des créateurs à l’état pur, qui considèrent encore le foot comme un jeu ».
Et déjà des lauriers
Le Sahel FC à peine sorti de terre n’avait pas caché ses ambitions. « Il a vu le jour pour combler un manque et jouer les premiers rôles surtout sur la scène sportive » avait affirmé le président actif du club ABOUBAKAR SYLLA. Aujourd’hui, sur le plan national, on n’ose citer les meilleurs centres de formation sans faire allusion au CFFS de Maroua. Au pays, le Sahel est champion du Cameroun 2001 de la catégorie cadets et champion du Cameroun version junior en 2003. A l’international, le centre a déjà disputé le tournoi mondial de Montaigu (France) regroupant les minimes, la participation au tournois internationaux de Reze 2001 (France) et Daimler-Chrysler junior 2003(Allemagne). Sur la scène provinciale, depuis 2001 le centre des footballeurs du Sahel domine l’actualité footballistique en maître absolu.
Si le groupe Sahel a bonne presse, il n’en est pas autrement pour les joueurs pris individuellement. Ainsi depuis son premier passage aux interpoules, les individualités sahéliens n’ont pas cessé de séduire les passionnés du ballon rond. Alors que le club sombrait à cette expédition, le joueur Marc GOUIFFE À GOUFAN explose aux yeux des admirateurs. Celui dont le jeu rappelle le style Song Rigobert des beaux jours a plus d’une arme dans son carquois: combativité, technique, rage de vaincre, etc. C’est logiquement qu’il est allé poser ses valises à Wolfsburg, club de D1 au pays de Rüdi Woller. SADJO Haman le virevoltant, a été la révélation des interpoules de Douala 2002. Ce maître à jouer du couloir gauche fait les beaux jours du Coton Sport de Garoua avec qui il a remporté la coupe du Cameroun 2004, il y a quelques semaines. A l’instar de ceux-ci,d’autres talents sont légions : on cite le jeune gardien de but IDRISSOU Oumarou, seulement 19 ans, qui traîne derrière lui un palmarès et une renommée hors du commun : détenteur du titre continental des moins de 17 ans et une participation à un mondial.
Depuis son affiliation, le Centre de Formation des Footballeurs du Sahel n’a cessé de fournir ses talents aux différentes sélections nationales. Et dire que chez les plus petits, des bébés stars sont déjà prêts à prendre le flambeau.
Collaboration de Dieudonné Diga et Bruno Patchoake à Maroua