Hier a pris fin le stage de recyclage des entraîneurs de première division. Organisé par la direction technique nationale en collaboration avec le secrétariat général de la Fécafcoot, ce stage avait pour but de réactualiser les connaissances des entraîneurs et de les familiariser avec l’évolution du jeu. Au terme de celui-ci, M. Robert Corfou, directeur technique national s’est confié à Fecafootonline. Il explique ici les différents sujets abordés lors de ce stage et l’intérêt qu’il y a, à organiser des séminaires de cette nature.
Pour quoi organiser un stage de recyclage à la veille du début du championnat ?
Depuis l’année dernière nous organisons un stage pour les entraîneurs de première division. Je regrette simplement qu’on ne nous donne pas assez de moyen pour faire de même avec les entraîneurs de deuxième et de troisième division. La connaissance au niveau du football a actuellement beaucoup évoluée. Donc durant ces séminaires nous donnons aux entraîneurs des données tout à fait nouvelles pour qu’ils puissent être armés dans leur entraînement, dans leur approche des médias, et dans les systèmes d’organisation du jeu.
Quels objectifs souhaitez-vous atteindre à travers l’organisation de ces séminaires ?
Nous avons établi une série de stages sur le thème suivant : Les exigences de l’entraînement de haut niveau en football ; préparation et gestion de la saison 2004. Les entraîneurs sont confrontés à des problèmes de préparation de match et même de la saison en entier. Ainsi, le premier jour nous avons parlé du statut et du contrat de l’entraîneur de football au Cameroun. Nous envisageons exiger que les enseignants de football au Cameroun soient tous des diplômés. Puis nous avons parlé des bases physiologiques de l’entraînement et nous avons fait des observations et des analyses de matches. Le second jour, nous avons abordé les relations entre les lignes en phase offensive et les rapports arbitres – entraîneurs ou vice versa. Nous avons également présenté un exposé sur la programmation et la planification. Nous avons aussi parlé de l’importance d’une association et de sa représentativité au sein de la Fécafoot. Ceci parce que les entraîneurs viennent de mettre sur pied une amicale des éducateurs des football ce qui est tout à fait nouveau dans le paysage camerounais. Nous devrions terminer par une analyse de la participation du Cameroun à la CAN mais les entraîneurs n’ont pas voulu se prononcer. Ils disent qu’ils n’avaient pas été associés au départ.
Qu’est-ce que le statut apporte de nouveau dans la situation de l’entraîneur au Cameroun ?
La reconnaissance totale de l’entraîneur de football par rapport aux dirigeants de club, par rapports au paysage du football au Cameroun et il aura une plus grande considération. Beaucoup de choses vont changer parce qu’il y aura des diplômes qui seront délivrés et ceux qui ne seront pas en possession de ces diplômes ne pourront pas entraîner un club de première division.
Le statut et le contrat que les entraîneurs devront désormais signer leur apportent-ils plus de protection et de garanties dans l’exercice de leur fonction ?
Je crois que les présidents de club comme les entraîneurs ont besoin d’une formation. On ne limoge pas pour une ou deux défaites. C’est malpropre, c’est horrible. J’ai appris qu’il ya des clubs qui changent quatre fois d’entraîneurs au cours d’une saison. Je crois que ce genre de club mérite qu’on s’y intéresse. On devrait également regarder le profile des présidents. Parce que, c’est peut être l’incompétence du président qui est mise en évidence. C’est pour cela que je souhaiterais qu’on fasse au moins une information à tous ces présidents qui ont le mérite de s’occuper des clubs. Mais, il faut savoir s’ils s’occupent des clubs pour le sport ou pour la jeunesse du pays ou pour autre chose.
Ce stage que vous organisez aujourd’hui s’est-il appuyé sur les défaillances observées l’année dernière dans l’encadrement des clubs ?
Tout à fait. Je me suis aperçu par exemple qu’il n’y a pas un seul joueur au Cameroun qui est capable de gérer le jeu au milieu du terrain, de plus, la culture tactique est catastrophique. C’est-à-dire le joueur qui se positionne en fonction de l’équipe adverse ou encore j’ai le ballon qu’est-ce que je fais, je n’ai pas le ballon où est-ce que je vais ? Nous en avons discuté. Nous leur avons donné les moyens pour ce qui est de l’organisation, du planning. Sur ce point, je pense que les entraîneurs sont repartis de ce séminaire avec des connaissances supplémentaires.
On a vu lors de ce stage autour de vous aussi bien les entraîneurs de clubs que ceux des sélections nationales. Peut-on dire que ce séminaire a servi de nouvelles bases de collaboration entre vous et ces entraîneurs nationaux. Si oui, qu’est-ce qui est fait pour que cette collaboration ainsi amorcée perdure ?
J’ai vu un journal dernièrement qui disait « Corfou n’a pas de stratégie pour développer le football au Cameroun ». La personne qui l’a dit est un abruti parce, d’abord, elle ne sait pas ce qu’est la politique technique nationale. Ce que j’ai a dire sur la question, c’est que nous avons mis sur pied une stratégie dans chaque province et avec chaque les entraîneurs qui, tous les mois ou tous les deux mois, me font un compte rendu pour mettre en évidence les joueurs que se seront distingués et qui seront particulièrement suivis. Au bout de la phase aller, nous aurons ainsi une quarantaine de joueurs que je réunirais et avec qui je rentrerais en stage pour une semaine et mon souhait serais que ces joueurs soient également suivis par l’entraîneur de l’équipe senior et celui de l’équipe espoir. Ainsi, nous pourrons fournir à ses deux sélections des éléments d’un travail en collaboration.
J.J. Mouandjo