Rencontré à Mbouda par Camfoot, en marge du top match de la 26ème journée de Ligue 1, entre Bamboutos Fc et Union de Douala (3-2), le responsable de la cellule de communication et marketing de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc), s’exprime sur les violences dans les stades, et sur la corruption dans leurs compétitions. Il fait un ensemble de révélation à propos des mesures en gestation pour faire face à ces deux fléaux.
L’on observe depuis quelques temps, une résurgence de la violence dans les stades. Cela dénote-t-il l’inefficacité des mesures prises jusque-là par la Lfpc ?
Elles sont efficaces, peut-être pas suffisantes. Mais il faut au préalable déterminer les causes de ces violences dans les stades. Très souvent, les violences sont dues à un mauvais arbitrage des matchs par les officiels ; mais aussi dues au manque d’esprit de fair-play de certains supporters. C’est le cas par exemple des supporters de Bangangté, de Bafang qui récemment ont eu à agresser physiquement les joueurs de Coton sport de Garoua. Ce sont des actes que la Ligue condamne avec la dernière énergie. Et nous allons dans les prochains jours, prendre des mesures beaucoup plus sévères à l’encontre de certains stades, et de toutes personnes susceptibles de nuire à la bonne marche des activités de la Ligue. Nous profitons de votre tribune pour recommander le fair-play, l’intégrité et même un sentiment de convivialité à tous les acteurs du football que sont les joueurs, les encadreurs, les présidents de club, les supporters, mais surtout les officiels.
L’on peut croire à un certain moment que les décisions de la Lfpc sont disproportionnées si l’on prend pour cas d’école, la célérité avec laquelle les sanctions contre les arbitres du match Union-Yosa de la 25ème journée, sont tombées alors que le cas relatif aux actes de violences enregistrées à Bafang notamment, est toujours en attente. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
C’est deux éléments différents qui traitent de ces cas. Il y a un premier élément qui traite de l’arbitrage. Il s’agit de la commission de désignation des arbitres qui a travaillé en urgence et a proposé au Général Pierre Semengué de prendre des décisions qui visent à suspendre d’abord ces arbitres, à savoir Nseng Luc arbitre central de ce match et Enow Olivier, arbitre assistant n°2. Ces décisions ont également été prises dans une mouvance, car la Ligue a par le passé convoqué ces arbitres pour une mise au point, suivie d’un avertissement, ensuite le rapporteur de la commission de désignation des arbitres a lui aussi été suspendu. Cela a été fait dans la célérité, après on a mis sur pied une commission d’enquête, ça également a été fait dans l’urgence. Tout cela pour vous dire que l’arbitrage est au cœur des préoccupations des dirigeants de la Ligue. C’est la raison pour laquelle, on est obligé de travailler dans l’urgence. Mais, pour ce qui est du stade de Bafang, ça aussi c’est un cas qui est aussi assez inquiétant. La commission d’homologation et de discipline a été saisie par la Ligue, puisque c’est une commission juridictionnelle qui est indépendante, elle a été saisie pour statuer en la matière dans l’urgence. Ce qui porte à croire que dans les prochains jours, vous aurez une décision de cette commission d’homologation et de discipline.
L’on constate que les accusations d’achat de match sont régulièrement orientées contre Ums de Loum. Est-ce que la Lfpc, a ouvert une enquête pour voir ce qu’il en est exactement ?
Il y a une enquête qui avait été ouverte l’année dernière par la commission d’homologation et de discipline. A la suite des éléments recoupés çà et là à travers les medias et dans les stades, on n’a pas eu de preuve avérée. Donc la commission d’homologation n’a pas eu à prendre des sanctions. Cette saison, la commission d’enquête dans le cadre de l’assainissement des mœurs dans le milieu arbitral, travaillera de la sorte à extirper la mauvaise graine qui gangrène notre championnat. J’aimerais vous rassurer en vous disant que dans le cadre des travaux de cette commission d’enquête, le secrétaire général a été entendu, ses collaborateurs aussi. Il y a 20 arbitres qui ont déjà été entendus. Après il me semble que les acteurs autres que la Ligue et son personnel, dont les noms sont cités seront également convoqués pour être entendus. Cela veut dire que les présidents de club doivent s’attendre à être entendus. Et comme il n’y a pas de corrompu sans corrupteur, rien n’est exclu. Il y a un travail qui est entrain d’être fait en profondeur pour déceler les choses qui existent depuis très longtemps au Cameroun. Le problème de corruption dans l’arbitrage ne date pas d’aujourd’hui, mais de très longtemps. Le travail que fait la Ligue, permettra de remonter la filière, au besoin, de la réduire à un strict minimal. Parce que c’est un problème, non pas de performance, mais d’éthique et d’intégrité. La Ligue n’est celle qui a accouché de toutes ces personnalités. Ça veut dire que le mal est profond, le Cameroun étant reconnu comme un pays corrompu, la Ligue va faire ce qu’elle peut faire pour que ses compétions ne soient plus entachées d’irrégularités. C’est vrai que les mesures qui sont prises pour l’heure ne sont que conservatoires, en attendant les résultats de l’enquête ouverte. Les recommandations qui seront faites, seront immédiatement entérinées par la Ligue pour qu’elles soient applicables.
Entretien mené par GT, à Mbouda