Quarante six rencontres disputées, 120 buts marqués, la vingt-neuvième édition du tournoi inter-poules a jeté son dévolu sur Renaissance de Ngoumou, Pwd de Bamenda (qui a remporté le titre d’honneur en battant Renaissance par 2 buts à 1) et Caïman de Douala (vainqueur d’Etoile d’Essazok, aux tirs aux buts) à Douala. Les trois nouveaux promus en D1 se sont qualifiés au bout d’un mois de compétition terne, émaillée par de multiples ratés.
1 – Organisation
La première fausse note est venue du calendrier des matches rendu public quelques jours avant le démarrage du tournoi. Le secrétaire général de la Fécafoot, Jean René Atangana Mballa, avait voulu donner la possibilité au public d’assister à la fois aux matches de Douala et de Yaoundé. D’où le décalage de 24 heures instauré entre les rencontres des deux sous-poules A et B. La mesure, salvatrice pour les amoureux du football, n’a malheureusement pas été totalement approuvée par les entraîneurs des équipes à qui les dates des rencontres ont parfois été communiquées tardivement. Celui de Opep, Marc Bailao, a ainsi été obligé de revoir le programme d’entraînement de ses poulains quand on lui a annoncé, à moins de 24 heures de l’échéance, que la rencontre de son équipe avec Fédéral allait plutôt se jouer le jeudi 24 octobre, au lieu de mercredi 23. « Nous organisons nos séances d’entraînement en fonction de la date de la rencontre. Mes joueurs sont complètement déconcentrés », a-t-il alors regretté. Mêmes perturbations dans la sous-poule A de Douala où les rencontres de la sixième journée ont été décalées de 24 heures à cause des festivités marquant le vingtième anniversaire du président Biya au pouvoir. Ce qui a laissé entendre, dans un premier temps, que les joueurs allaient également prendre part aux marches de soutien, cultes de bénédiction et autres séances gastronomiques organisées dans le pays. Une fausse alerte. Ces décisions et contre-décisions ont finalement obligé Etoile Fc d’Essazok à aller disputer son match de la troisième place à Douala, alors que le club de la Mefou et Afamba attendait déjà de pied ferme son adversaire à Yaoundé. Le président de la ligue provinciale de football du Centre, Bonaventure Bita Ayissi a d’ailleurs critiqué cette décision de la Fécafoot de faire jouer le match dans la capitale économique. Pour ce dernier, on a favorisé le Caïman de Douala, et par ricochet toute la province du Littoral qui n’avait alors qu’un seul club en D1.
2 – Arbitrage
Les officiels du vingt-neuvième tournoi inter-poules ont-ils été à la hauteur? Le président de la Colombe, Alain Ndo, répondrait certainement par la négative. Lui qui a attribué l’élimination précoce de son équipe à un arbitrage partial. Il a d’ailleurs écopé d’une suspension de trois ans au motif qu’il avait violenté l’arbitre central Mfon Epanlou et les juges de ligne Boungani Doda et Njoya Augustin, qui ont dirigé la partie que son équipe a livrée contre Messamena, à la sixième journée. L’entraîneur Jean Claude Yérima de Fédéral a porté, quant à lui, un doigt accusateur sur le trio arbitral de la dernière rencontre que ses poulains ont perdue (2-1) devant Renaissance de Ngoumou. Le pire est cependant venu de l’arbitre central Bertrand Tchoumbou, suspendu en début de compétition par la sous-commission d’homologation et de discipline des inter-poules à Douala. Motif : fautes techniques, laxisme, manque de condition physique et mauvaise collaboration avec ses assistants lors du match ayant opposé, à la deuxième journée, Aigle de Dschang à Sahel Fc de Maroua. Trois joueurs évoluant dans le club de la Menoua ont été expulsés à cette occasion. Ce qui ne leur a pas permis de prendre part à la rencontre de la troisième journée où leur équipe a perdu (1-0) devant Botafogo de Buéa. Entre temps, les acteurs de la rencontre Colombe de Sangmélima – Caïman de Douala (1-1) ont préféré jouer les prolongations au niveau de la sous-commission spéciale d’homologation et de discipline de la sous-poule B basée à Yaoundé. Instance qui a infligé au commissaire et l’arbitre central de cette partie, Moussa Oumarou, un avertissement à chacun. Le premier en raison de la non approbation de la surcharge des notes affectées à l’arbitre central, comme l’exige l’article 31 alinéa 2 des règlements généraux de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Alors qu’au second il a été reproché d’avoir modifié l’heure d’arrivée au stade, la Colombe de Sangmélima. Le Secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Jean René Atangana Mballa, s’est vu alors obligé de publier un communiqué de mise en garde à l’encontre de personnes qui, selon lui, se sont fixées pour objectif d’arnaquer certains présidents de clubs engagés dans le 29ème tournoi inter-poule. En promettant d’aller leur arracher les faveurs des arbitres.
3 – Stades
On n’a pas fini de décrier la programmation approximative des rencontres où les leaders des sous-poules ont joué en lever de rideau, que l’on a commencé à déplorer l’état des aires de jeu de la compétition devenues de véritables bourbiers, à l’exemple du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, lors des matches de la troisième journée. Une pelouse transformée en marre de boue et en flaques d’eau stagnantes, à la suite d’une grande adverse tombée en matinée. Pour le plus grand malheur des maillots blancs de la Colombe de Sangmélima, les rouges vifs de Caïman de Douala, ou encore les jaunes de Fédéral du Noun. La circulation du ballon rendue difficile, on n’a pas vu ce jour là une seule équipe aligner trois passes d’affilée. Au grand dam des spectateurs qui n’ont pas été gratifiés d’un spectacle de haut niveau. Déjà que, faute d’éclairage, les dernières rencontres se sont toutes ou presque terminées dans la pénombre. Le coordonnateur de la sous-poule B de Yaoundé, Charles Emedec, n’a pas manqué à ce sujet, de jeter de l’opprobre sur Aes-Sonel, qui n’aurait pas répondu à leurs multiples sollicitations. Et, au delà de l’absence de l’éclairage fortement déplorée par tous, les spectateurs ont été également frappés par la présence, non loin de la main courante, d’un vaste podium démontable et des mâts bétonnés dans des roues de camion. Plus haut, sur l’aile gauche de la tribune présidentielle, un studio de télévision a été monté. Tout ce décor est l’œuvre d’une église américaine qui veut diffuser en mondovision sa campagne d’évangélisation organisée au Cameroun, au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé.
4 – Iniquité
La sous-commission d’homologation et de discipline de la sous-poule B de Yaoundé a aussi fait parler d’elle en mal au cours de ce tournoi à travers un verdict controversé sur les resserves portées par l’équipe de Cercle sportif Opep de Garoua contre le joueur Moudio de Caïman de Douala. Le rapport de la sous-commission accable effectivement ledit joueur. Celui-ci appartiendrait effectivement à la Colombe de Sangmélima. Mais le scandale est venu du verdict final qui n’a nullement inquiété les responsables du club d’Akwa. Rien de concret non plus pour Opep de Garoua (battu 4 à 1 par Caïman), qui espérait voir Caïman perdre les différentes rencontres livrées avec le joueur en question. Ce qui aurait permis au représentant du Nord de prendre la deuxième place qualificative pour les barrages. Hélas, contre toute attente, Moudio a écopé seul d’une suspension de six mois de toutes les compétitions organisées par la Fécafoot. Alors que les responsables de Caïman qui sont soupçonnés d’avoir organisé le manège sont sortis blancs comme neige de cette affaire. Une chose qui fait croire que c’est la raison pour laquelle il a fallu aussi fermer les yeux sur les incidents de la rencontre Colombe-Messamena et restituer son point au représentant du Sud, après qu’il lui ait été retiré dans un premier temps.