A chacune de ses sorties, le fan club de la Mefou et Akono électrise les foules. Ils ne se donnent pas une seule seconde de répit, une fois dans la cuvette du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. «Evènement», «Piquer», «Assimba», ainsi que des titres des répertoire de Louis Amstrong et de James Brown… sont autant de mélodies interprétées et qui font des rencontres du nouveau promu à la D1, les plus animées depuis le démarrage du quarante quatrième championnat national de football de première division.
« L’ambiance est chaude « , s’est exprimé un spectateur à la mi-temps de la rencontre de la sixième journée, quand bassistes, guitaristes et trompettistes de la Mefou et Akono ont mis le feu à l’arène, galvanisés par l’avance de deux buts de leur équipe, sur Coton Sport de Garoua.
La fanfare de Renaissance n’est pas véritablement organisée, comme c’est le cas dans les certains vieux clubs de supporters de l’élite. Il s’agit d’une cinquantaine de jeunes gens des deux sexes vêtus de T-shirts et de casquettes bleu-blanc, les couleurs de Renaissance. Ces musiciens du dimanche manient avec plus ou moins de réussite les instruments de musique loués au collège Stoll d’Akono. Les membres de cette association, pour la plupart des élèves, sont des résidents de Ngoumou et d’Akono. Quelques uns viennent cependant de l’Ouest.
Tous les dimanches, une heure avant le coup d’envoi de la rencontre, que doit livrer leur équipe, ils débarquent aux portes du stade, à bord de camions et de cars, avant d’aller prendre position sur les marches de la sous-tribune présidentielle. C’est de là que, debout, ils distilleront des sonorités musicales. La fanfare d’animation pliera bagage au coup de sifflet final et ambarquera dans les mêmes véhicules qu’à l’arrivée. Direction : Akono, via Ngoumou. » Le transport et les tickets d’accès au stade sont à la charge des dirigeants de Renaissance « , explique Françoise Ondoua, membre du groupe.
L’entretien de cette fanfare relève ainsi du président, Jean Baptiste Nguini Effa qui avait déclaré, au lendemain des interpoules, que » Renaissance allait avoir besoin du soutien de ses supporters pour se maintenir en D1 « . Il s’agit ainsi d’une animation non-stop, quand bien même Renaissance serait menée. C’est plutôt dans ces moments difficiles que trompettistes, saxophonistes et bassistes semblent accentuer leur tintamarre infernal. « Leur coup de pouce nous redonne le moral. Cela nous oblige à nous surpasser sur le terrain « , affirme Patrick Mintsa, le défenseur central du club, très remuant sur l’aire de jeu.
Pourvu que les résultats viennent à leur tour récompenser les efforts de cette fanfare qui s’est donnée pour objectif de reléguer au second plan celles de l’Institut national de la Jeunesse et des sports (Injs), et du collège Vogt de Yaoundé.
Jean Robert Fouda