Racing de Bafoussam, club le plus titré de la Région de l’Ouest (quatre titres de champion du Cameroun et un trophée de la coupe du Cameroun) se bat en ce moment pour accéder en MTN Elite Two. En cas de réussite de ce pari, le club devra quitter le stade municipal de Bafoussam qui ne répond pas aux normes de la ligue professionnelle. L’enceinte n’a pas de vestiaires. Puisqu’aucune autre infrastructure viable n’existe dans la ville, il faudra partir ailleurs.
Et pourtant, deux stades omnisports modernes devraient être à la disposition du T.P.O. en ce moment. Le premier est situé au quartier Banengo, à moins d’un kilomètre du centre administratif. Commencé il y a plus de 30 années, le chantier n’a jamais été achevé. Les gradins sont construits, la pelouse n’attend plus que le gazon, les pistes d’athlétisme ont été cimentées, à l’image de ce qui se faisait à cette époque. Il ne manque plus, depuis ce temps, que les travaux de finition : engazonnement de la pelouse, construction de la barrière, crépissage, électrification, aménagement des voix d’accès. Plusieurs fois, différents ministres en charge des Sports au Cameroun ont promis la reprise en main de ce chantier. Le vœu n’est jamais devenu réalité. L’enceinte est abandonnée. En journée, on y cultive toutes sortes de produits vivriers. En nocturne, c’est un refuge pour bandits de grand chemin.
PNDIS
Le second chantier maudit est celui du stade moderne de Bafoussam. Sa construction rentre dans le cadre du « Programme national de développement des infrastructures sportives ». Sur le premier calendrier, les travaux sont supposés avoir démarré en 2008 et s’être achevés en 2011. Ce n’est qu’en 2009 que la pause de la première pierre a eu lieu. Depuis cette date, le site a déjà changé au moins deux fois pour diverses raisons.
L’actuel site se trouve à Kouekong, village du groupement Bafoussam, situé sur l’axe menant à Foumban et servant de frontière avec le département du Noun. Là bas, les Chinois en charge des travaux ont déserté les lieux à la fin des terrassements au premier semestre de l’année 2012. Au début du mois de novembre 2012, le chef de ce village, un certain « Gilbert » affirmait que les indemnisations n’avaient pas encore été effectuées. A la Sous-préfecture de Bafoussam premier en charge du recensement des personnes à indemniser, des personnes nous ont mis en garde au vue de ce qu’ils appellent « la sensibilité du dossier ».
A la fin du mois de mai 2013, le gouverneur de la Région de l’Ouest, Midjiyawa Bakari a annoncé pour « bientôt » la reprise des travaux. Pour le ministre des Sports et de l’Education physique, Adoum Garoua, « Il n’y a pas de problème au stade moderne de Bafoussam. Nous nous sommes accordés avec la partie chinoise. Le stade sera construit et livré sans doute un peu plus tard, probablement au milieu de l’année 2014 ». Il s’exprimait ainsi, au mois de septembre 2012, à la faveur de la cérémonie de remise des diplômes à une promotion arrivée en fin de formation au Centre national de la jeunesse et des sports de Dschang. Mais depuis lors, aucun parpaing n’a été posé. Et la capitale régionale de l’Ouest, en dépit de son passé footballistique, n’a toujours pas de stade capable d’accueillir des rencontres de football d’un certain niveau. En dépit aussi des quatre titres de champion du Cameroun du « Tout Puissant de l’Ouest ».
Hindrich Assongo