Le président de la Lfpc n’entend faire commencer le championnat que si les clubs de sont arrimés à la transformation des associations en sociétés. Il a en outre saisi par courrier, le ministre des Sports de ne libérer aucune subvention de l’Etat si cette exigence n’est pas satisfaite par les équipes d’Elite One et Two.
Le championnat de la Lfpc ne débutera plus le 26 janvier prochain comme initialement prévu. Le Général Pierre Semengue, président de la Lfpc a fait cette déclaration ce vendredi, à Yaoundé, devant la presse.
Le visage fermé, il a commencé son propos en précisant que sa « déclaration ne sera accompagnée d’aucune question ». D’un ton grave, il a annoncé ce qu’il a décidé : « je viens d’envoyer une correspondance au ministre des Sports, lui demandant de ne procéder au déblocage de la subvention accordée aux clubs qu’après leur mutation complète en sociétés commerciales. Etant l’intermédiaire privilégié du Gouvernement, je serai le seul habilité à lui tenir informé de l’effectivité de cette mutation ». Il a poursuivi : « je décide également que le lancement du championnat est renvoyé à une date ultérieure et ne débutera que lorsque les clubs auront décidé de constituer les sociétés commerciales sus-évoquées ». En s’adressant aux acteurs que sont les joueurs, le président de la Lfpc dit : « je comprends et partage votre mal être à devoir attendre encore le démarrage effectif des compétitions, mais votre intérêt est à la base de ces décisions. Il vaudrait mieux tout remettre à plat pour vous donner une véritable chance de devenir professionnels, c’est-à-dire, vivre de votre art, plutôt que d’arrondir les angles avec vos dirigeants, pour votre plus grande désolation ». Le Général Pierre Semengue a aussi indiqué que « la Ligue de football professionnel du Cameroun jouit d’une véritable autonomie. Et aucune institution n’est habilitée à lui dicter sa conduite. Que cela soit clair ». Avant de rappeler : « Vous l’aurez compris, bien que nommé par le président de la Fécafoot et le ministère des Sports, dans le domaine du football professionnel au Cameroun, je suis le seul maître à bord et j’entends le demeurer jusqu’au terme de mon mandat ».
Le Général obligé de signer un document pour la paix
Tout est parti de la rencontre entre les 28 clubs de l’Elite, la Fécafoot, la Ligue de football professionnel et le représentant du ministère des Sports, tenue mercredi dernier à Douala, en prélude au lancement de la deuxième saison du championnat de la Lfpc. Certaines mesures qui avaient été prises au Conseil d’administration de la Ligue ont été balayées du revers de la main par les clubs. Ainsi que « la circulaire prise conformément aux résolutions du Conseil d’administration de la Ligue et à la déclaration révisée de Douala, de novembre 2011, demandant aux clubs de se constituer en sociétés ». Le général Pierre Semengue avoue avoir apposé sa signature sur insistance des clubs, « annulant ladite circulaire, sur les points relatifs à la reconnaissance exclusive des sociétés anonymes ou à responsabilité limitée, régulièrement constituées d’une part, et le non cumul des fonctions de président d’association et de la société commerciale à objet sportif créée d’autre part ». « J’ai donc signé en toute connaissance de cause, mais surtout pour éviter le trouble qu’aurait pu occasionner ma non signature à ce moment précis ». Il dénonce donc ce document, qui, pour lui, n’a aucune valeur juridique dans la mesure où « seuls l’Assemblée générale et le Conseil d’administration sont habilités à prendre des décisions engageant la Ligue ».
Le président de la Lfpc pointe du doigt les présidents des clubs mythiques. Eux, selon lui, « censés tirer vers le haut les autres clubs qui s’opposent farouchement à la mutation des associations existantes à ce jour en sociétés commerciales à objet sportif ». Une autre bataille s’annonce.
Antoine Tella à Yaoundé