Une polémique a vu le jour après la signature du contrat de partenariat entre le Ligue de football professionnel du Cameroun et un l’équipementier italien GARMAN. Grace à cet accord, les équipes de Ligue 1 et de Ligue 2 auront désormais la possibilité de recevoir gratuitement des kits d’équipements constitués de 12 articles personnalisés aux logos du club.
Des voix se sont élevées pour contester la manière dont la Lfpc a procédé pour faire le choix définitif. La rédaction de Camfoot a rencontré Mme Pauline Manguelé de la Lfpc pour aborder ce sujet. Il a été aussi question des subventions aux clubs qui tardent à arriver. Entretien.
Les clubs ont démarré le championnat sans percevoir des subventions comme chaque année. A quand le payement ?
La procédure de déblocage des subventions de l’Etat étant très complexe, il ne nous est pas possible de donner avec exactitude la date de remise desdites subventions aux clubs. Les responsables du ministère des Sports et de l’Education physique ont promis à la Ligue de mener des actions allant dans le sens d’un déblocage rapide de ces fonds.
Pensez-vous, au regard de ce qui se passe sur le terrain que les clubs (du moins, certains) pourront résister longtemps?
Nous regrettons de le dire, mais beaucoup ne tiendront pas longtemps ; les clubs de Ligue 2 étant les plus exposés. Il faut rappeler que depuis le démarrage de la saison, après avoir rempli les obligations inhérentes à leur enregistrement, les clubs font face aux dépenses liées au transport, aux salaires des joueurs, aux primes de match etc… Comprenez qu’il devient difficile, même pour les plus nantis, de résister financièrement. Les championnats sont rendus à ce jour à leur 7ème journée. Le chemin parcouru est déjà assez long…
Après la signature du contrat avec l’équipement GARMAN, il y a eu des voix qui se sont élevées pour contester cette convention. Comment réagissez- vous par rapport à ces critiques ?
Quelles voix ? A qui appartiennent ces voix ? Rendue à sa quatrième année d’existence, la Ligue n’a jamais bénéficié des services d’un équipementier. Le seul souvenir qu’elle garde s’agissant d’équipements est celui de sa relation avec une Société de téléphonie mobile qui, dans le cadre de son partenariat avec la Ligue, offrait deux jeux de maillots à chaque club pendant la durée du contrat et cela chaque saison. La Ligue comptait alors 24 clubs. Comment se matérialisent ces critiques ? La Ligue n’a enregistré aucune plainte ni de la part d’un club, ni de la part d’un équipementier quelconque. Qui se plaint exactement ?
Jean Paul FOUNDJO qui habillait les équipes pendant que MTN sponsorisait le championnat a estimé que ce contrat a été signé au mépris de la libre concurrence et exige réparation. Comment allez-vous faire ?
Dans le contrat LFPC/MTN le nom de ce monsieur que vous citez n’y figure pas. Peut-être s’agit-il d’un vendeur de maillots qui voudrait bénéficier d’une visibilité en s’attaquant à la Ligue. Nous traitons avec des structures sérieuses et M. FOUNDJO n’a jamais fait partie de nos partenaires en matière d’équipements. La Ligue n’a pas demandé à MTN la provenance des maillots qu’elle offrait aux clubs. Quant à la Ligue, elle attend la réaction des personnes ayant qualité.
Pourquoi la LFPC n’a-t-elle pas fait un appel d’offre ?
En dehors de GARMAN, les équipementiers ci-après ont fait des offres à la Ligue : ERREA, MACRON, LEGEA .Pourquoi se sont-ils adressés à la Ligue ? Je voudrais préciser ici que la Ligue a en son sein une Commission de passation des marchés. Je crois que la question qu’il faudrait poser ici est celle de savoir, si ce contrat est bénéfique pour les clubs et pour la Ligue. Nous travaillons pour les clubs et pour le mouvement sportif camerounais. Notre objectif est de contribuer au programme de développement du football de notre pays.
On dit par ailleurs que ces équipements coûteront de l’argent aux clubs. Qu’en dites-vous ?
Non seulement les clubs recevront gracieusement ces équipements, mais tous les espaces publicitaires sur les maillots seront leur propriété. Il leur reviendra maintenant de trouver les annonceurs. En outre, GARMAN va vendre aux clubs qui le désirent les produits dérivés de qualité aux couleurs de leur équipe et cela à des prix très compétitifs. Nous pensons qu’à travers ce contrat les joueurs verront leur situation améliorée et les clubs leurs ressources diversifiées.
Avez-vous déjà rencontré M. FOUNDJO pour quelque négociation que ce soit par le passé ou en ce moment au sujet des équipements ?
Non ! Vu sa mauvaise foi, cela ne risquerait pas d’arriver. Mais, il n’est pas exclu qu’il vende un jour ses maillots à la Ligue. Cela dépendra des dirigeants qu’il y aura à la tête de la Ligue en ce moment là.
Quel est le sort des équipes qui refuseront de s’habiller avec les équipements de la Ligue et iraient-ils par exemple choisir ceux proposés par ce concurrent ?
Rien ne leur arrivera. Si vous offrez un cadeau à quelqu’un et qu’il le refuse, pourquoi voudriez-vous qu’il soit sanctionné ? La Ligue ne se mêle pas de la gestion des clubs.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé