La messe est dite. Panthère sportive évoluera la saison prochaine dans le championnat national Ligue 2. Les signaux qui étaient à l’orange sont passés au rouge au terme de la 33ème journée de Ligue 1. En déplacement au stade de la Réunification de Douala, le fauve du Ndé s’est incliné (0-1) face aux Astres de la capitale économique. Un énième revers aux conséquences irréversibles.
Alors premier relégable avec 34 points, à une journée de la fin du championnat, Nzui-manto ne représentait désormais plus une menace pour Canon qui, grâce à sa victoire sur New stars de Douala (2-0), avait empoché son 39ème point de la saison ; suffisant pour prendre une distance confortable. Loin d’être une surprise, le sort ainsi réservé au vainqueur de la Coupe du Cameroun en 2009 et finaliste l’année dernière, était prévisible pour ceux qui accordaient de l’attention aux nouvelles de la tanière du « Nzui » depuis quelques temps. Il y a environ un an, alors que l’équipe est qualifiée pour la finale de la Coupe du Cameroun, les joueurs se retrouvent abandonnés à leur triste sort la veille de l’un des événements majeurs de l’agenda du Président de la République. Sans primes et cumulant plusieurs mois d’arriérés de salaire, les joueurs brandissent une menace de boycott s’ils ne perçoivent pas leur dû. L’information relayée par le reporter de Camfoot.com lui vaudra des menaces des personnes qui se présentent comme des dirigeants de la Panthère sportive du Ndé. Entretemps, grâce à l’intervention de certaines élites natives du Ndé, les joueurs acceptent de chausser les crampons pour descendre dans l’arène du stade omnisport de Yaoundé. Mais ce sont des panthères de papier qui vont se faire rosser par Union des mouvements sportifs de Loum (0-2) devant Pau Biya.
Alors que l’on croyait que les leçons d’une deuxième déconvenue successive en finale de la Coupe du Cameroun allaient être tirées, les dirigeants allaient plutôt faire la sourde oreille, brillant dans les guerres de leadership. Mais les supporters, eux, vont hausser le ton. Exigeant le départ immédiat de l’équipe dirigeante en place ; mais surtout celui de Calvin Djapa, tout puissant directeur général. C’est plutôt le Pca Jean Marie Kemajou qui sera remplacé par Zacharie Wandja à l’issue d’une session du conseil d’administration du club. Sauf qu’au niveau championnat, l’équipe qui a entamé la saison sportive 2015-2016 avec un effectif drastiquement remanié enchaine des contreperformances. Pris pour bouc-émissaire, l’entraineur Dieudonné Nké est limogé alors que le club pointe au 13ème rang avec 32 points en 27 journées de championnat. Malgré son départ, Panthère va continuer à sombrer. Trois nuls et quatre défaites, c’est le triste bilan de Kwetchou, son remplaçant. « Avec des joueurs qui n’ont pas d’argent, même le minimum pour se nourrir, il ne fallait pas attendre le miracle de cet entraineur », tempère un inconditionnel du fauve du Ndé. Des informations fournies par des joueurs font état de ce que depuis environ huit mois, les primes de matchs et d’entrainement n’étaient plus payées. Ainsi les salaires. Suffisant pour rendre Panthère impuissante.
A côté des problèmes de management, les vert et jaune du Ndé ont également été victimes des scissions dont fait face le département du Ndé, ayant des origines politiques. Certaines élites de la localité, affidés d’un camp préférant ne pas soutenir l’équipe dirigée par un autre camp, craignant d’être étiquetés.
Gaël Tadj