Celui qui se considère toujours comme Directeur général de Panthère du Ndé, explique la situation de crise qui secoue cette équipe et donne sa version des faits. Interview.
Vous êtes dehors alors que les travaux de l’Assemblée générale extraordinaire de la Ligue de football professionnel se tiennent. Que se passe-t-il ?
Merci de vous rapprocher de moi pour obtenir la vérité sur les faits. Je ne suis pas mécontent d’être ici dehors, dois-je vous le dire. Il m’a été proposé de rester dans la salle en tant qu’observateur. C’est moi qui ai poliment demandé de quitter les lieux au regard du statut d’observateur qu’on m’a proposé. Je me suis retrouvé dans la salle avec M. Ndjapa. Lui s’est présenté dans la salle comme représentant de son Pca. Moi, je suis venu avec l’acte notarié qui me nomme Administrateur directeur général qui, dans ses dispositions me désigne comme représentant de Panthère par rapport à la société dans tous les actes aussi bien en tant que demandeur que défendeur. Cela veut dire que le procès-verbal du Conseil d’administration qui avait été déclaré nul et de nul effet par un arrêté du Préfet du département du Ndé où il a demandé de revenir au statu quo ante. Donc, je reste bel et bien Administrateur directeur général de Panthère sportive du Ndé. Mais, là où je me suis senti frustré, c’est le fait qu’au lieu de passer au vote pour savoir qui de nous deux devait représenter Panthère sportive du Ndé, comme l’exigeait l’Assemblée, on a plutôt appelé la Fécafoot pour demander son avis. Elle a dit de retenir M. Ndjapa. C’est dommage, parce que je suis sûr que la Fécafoot n’a pas tous les éléments en main pour apprécier. Quand on revient à la situation d’avant le 26 septembre, l’acte notarié qui nomme M. Ndjapa comme Pca par intérim a bien précisé que c’est moi le représentant légal de Panthère. De plus, je suis le troisième grand actionnaire de Panthère, avec 20 millions de capital libéré. Et en tant qu’administrateur, j’ai fait encore des avances de fonds de près de 40 millions à ce jour. Et c’est dommage que moi qui suis l’artisan principal de cette équipe chérie du Ndé, ait plutôt la posture de spectateur, alors que quelqu’un qui n’est même pas actionnaire et qui, pour n’avoir pas respecté la résolution du Conseil d’administration du 28 février 2014, qui exigeait de tous de libérer au moins chacun la somme de trois millions pour entrer dans l’actionnariat et qui ne l’a fait : il a été ensuite forclos suivant les dispositions de l’acte uniforme de l’Ohada ; Que ce soit lui qui est dedans pour représenter Panthère. Dieu merci, j’ai encore le temps de me rattraper, de faire valoir mes droits et le reconquérir.
Au regard des faits qui se sont déroulés lors des deux matchs aller et retour des quarts de finale de la Coupe du Cameroun, avez-vous encore la min mise du cette équipe de Panthère du Ndé ?
Je reste Administrateur directeur général. 80% de cette équipe a été recruté par mes soins. Je continue à mettre ces enfants au petits soins ; c’est moi qui ait financé les deux matchs aller et retour. Le match retour s’est disputé à domicile où on n’a pas dépensé grand-chose. Et je l’ai fait.
Il nous a été rapporté que nous avez été tenu loin de cette équipe au point où l’on vous a empêché l’accès aux vestiaires la mi-temps …
J’ai été bel et bien à la tribune. J’ai été acclamé et escorté par les supporters à mon arrivée qu’à la fin du match. Il y a eu un gendarme zélé qui, je ne sais pourquoi, m’a empêché d’accéder aux vestiaires à la mi-temps. Le Commissaire du match lui a rappelé qu’il n’avait pas le droit de m’empêcher l’accès aux vestiaires. C’est à ce moment que ces gendarmes sont revenus me demander de venir aux vestiaires et j’ai décliné l’offre.
Qui détient en ce moment les licences de vos joueurs ?
C’est l’entraîneur-adjoint Yérima qui les garde. Et c’est lui qui a toujours gardé les licences de cette équipe. J’ai encore ma licence de dirigeant en poche.
Quelle est la situation du coach Joseph Monthé qui a suivi le dernier match à la tribune alors que l’équipe était dirigée sur le terrain par Joseph Atangana ?
Sa licence avait été retiré par les arbitre avant le match aller qui s’est disputé à Kumbo sous la pression du Commissaire de police de cette localité. Jai été surpris qu’on mêle les Forces de l’ordre dans cette affaire au point de détenir M. Monthé pendant 90 minutes, le temps du match et c’est son adjoint qui a coaché l’équipe. A ce jour, sa licence est à la Fécafoot où l’on a dit qu’il s’agissait des mesures conservatoires. J’espère qu’il sera entendu, parce qu’on ne peut pas condamner quelqu’un sans motif.
Comment parvenez-vous à tenir tête face à la pression des chefs traditionnels du département du Ndé ?
Il y a quelques personnes, à commencer par Madame Courtès Ketcha, qui les induit en erreur, en les faisant croire que c’est eux les propriétaires et administrateurs du club. Ils le sont dans le cadre de l’association, qui avait signé une convention avec la société anonyme. Ils n’ont malheureusement pas le statut d’administrateur. C’est cela qui nous conduit dans cette situation où M. Ndjapa est venu avec un mandat signé par le chef Bamena au titre de Pca, alors qu’il n’est pas administrateur.
Sur un plateau de télévision, madame Courtès a déclaré que vous avez distrait des fonds de l’équipe ; Qu’en est-il ?
C’est très facile de faire de grandes déclarations à la télé. Ce sont les faits qui m’intéressent. Et ces faits sont constants. Je dirige cette équipe depuis 14 mois. La comptabilité de panthère de se imite pas seulement au mois de septembre 2014. J’ai fait près d’un an sans que cette dame y compris M. Ndjapa ne mette le moindre sous pour permettre le bon fonctionnement de l’équipe. Je me suis battu en libérant d’abord ma part de capital, avec quelques administrateurs qui résident à Yaoundé. Ils sont six à n’avoir pas libéré leurs parts. Ce qui a créé un gap dans la gestion de l’équipe. Ce gap a été comblé par moi et les apports en compte courant de quelques actionnaires. N’ayant pas de moyens illimités, il a fallu que je trouve d’autres moyens de ressources. Nous avons des créances à recouvrer à Etoile sportive du Sahel et Espérance de Tunis. Cela a ris le temps et l’argent qu’il fallait. Nous avons eu gain de cause les fonds sont arrivés dans les caisses du club. La première tranche était de 62 millions. Il a fallu payer la plus value de 10% au club qui nous a cédé le joueur, 10% à l’agent qui a transféré le joueur à espérance de Tunis, payer le cabinet qui a aidé à faire ce recouvrement, rembourser l’argent des administrateurs qui avaient fait une avance pour permettre le financement de cette opération, et surtout payer les arriérés de salaire et primes de signature aux joueurs que nous avons trouvé et qui émanaient de l’association. Rembourser une dette n’est pas un crime. C’est un devoir, surtout quand vous avez des contraintes réglementaires et contractuelles qui vous imposent que dès l’arrivée des fonds.
Avez-vous rendu compte au Conseil d’administration ?
Bien entendu. A chaque niveau de la procédure, tus étaient informés. J’ai même écrit au Conseil d’administration à un moment pour demander de l’aide pour suivre ce dossier. Malheureusement, personne n’a réagi. Toute cette première tranche n’a pas été consommée et Panthère dispose d’au moins 66 millions dans ses comptes. Contrairement à la situation qui prévalait quand j’arrivais dans le club avec zéro franc dans les caisses. La deuxième tranche est arrivée d’un montant de 37 millions. C’était des sommes pratiquement à l’abandon ; il y a eu deux Pca qui sont passés avant moi sans régler cette situation. Et il a fallu que je prenne des mesures, en restant à Yaoundé, pour régler cette affaire, au lieu d’aller faire du tourisme à l’étranger.
Il reste trois journées de championnat et la Coupe du Cameroun. Allez-vous continuer avec Joseph Atangana sur le banc de touche ?
C’est moi qui ai recruté tout ce monde. Mais, il faut respecter la parole donnée. Le coach Atangana a abandonné l’équipe à un moment et l’équipe a perdu beaucoup de points. J’ai recruté le coach Monthé, qui a fait du bon boulot pour redresser la barre. C’est à ce moment que Joseph Atangana prend contact avec mes adversaires et revient. Dans tous les métiers il y a ce qu’on appelle la règle de déontologie qui exige qu’avant de prendre la place de votre collègue, vous devez lui demander. Au lieu d’arriver et faire enfermer votre collègue et prendre sa place ; il y a un manque d’élégance à ce niveau.
Pourquoi toute cette bataille à trois journées de la fin de la saison ?
Il y a deux facteurs conjugués. Il y a des millions dans le compte et ça appâte beaucoup de personnes. Ensuite, il y a ce processus électoral où des candidats aimeraient voir untel représenter Panthère du Ndé en fonction de leurs affinités. Tout cela influence donc le bon sens.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé