Le directeur général de Renaissance de Ngoumou est décédé dans la nuit de lundi à mardi des suites de courte maladie à Yaoundé.
La famille du football camerounais est encore frappée. Jusqu’à ce mardi matin encore au siège de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), certaines personnes, comme dans d’autres milieux de ce sport, vivaient l’annonce du décès de Michel Dieudonné Abena comme un rêve. Mais il s’agissait de la réalité. Michel Abena a été foudroyé dans la nuit de lundi à mardi par un malaise qu’on n’aura pas l’occasion de combattre à l’hôpital de la CNPS de Yaoundé, où il est arrivé dans un état de « mort apparente », selon les médecins.
L’on ne verra plus celui qui avait plusieurs casquettes dans le football camerounais. C’est depuis 2002 qu’il est devenu le secrétaire général de Renaissance de Ngoumou, avec pour président Jean-Baptiste Nguini Effa. En 2009, avec la mise aux arrêts de son président, l’on a pensé que tout l’édifice allait s’écrouler. Mais, c’était sans compter avec la dextérité et la détermination de Michel Abena, à prendre les rênes du club jusqu’à son décès comme directeur général.
Abattus, les joueurs de Renaissance de Ngoumou, n’ont pas pu effectuer la séance d’entraînement de ce lundi au terrain du Cefta d’Ekounou. Faustin Mbida, ami et ancien collaborateur du « prési », comme on l’appelait, que nous avons rencontré ce lundi au siège de la Fécafoot, est inconsolable : « C’est très dur, parce que Michel était pour moi non seulement un ami, mais un frère. On partageait beaucoup de choses ensemble. D’ailleurs, hier (lundi, ndlr) en matinée il m’a appelé et on a discuté un peu par rapport à l’équipe (Renaissance de Ngoumou, ndlr), par rapport au football comme nous le faisons souvent. Il m’a fait en passant état de sa préoccupation pour sa santé. On ne s’est plus appelé dans la journée. Quand la nouvelle tombe dans la nuit, c’est un coup de massue. Il faut dire que Michel était un homme très simple, attentif et extrêmement fidèle en amitié. Il fallait être proche de lui pour comprendre un certain nombre de choses », a-t-il témoigné, presque en larmes.
Il était aussi le 1er vice-président de la Ligue régionale de football du Centre, où il a su imprimer sa marque. « Nous avons cheminé ensemble depuis une dizaine d’années au sein de la ligue régionale de football du Centre parmi les neuf membres du conseil d’administration. Il a d’ailleurs exercé à un moment comme président. C’était l’homme à tout faire, l’homme du terrain. C’est une très grande perte pour le football camerounais et de la région du Centre. Chaque fois qu’on était bloqué sur le plan financier, c’est lui qui réagissait. Il finançait des équipes indigentes. C’est le patriarche de notre football. Il avait le cœur pour ce football en mettant aussi la main à la poche. Il va nous manquer énormément », regrette Nyassa Soleil.
L’on n’aura plus l’occasion de voir le plus jeune des administrateurs de la Fécafoot, de l’ancienne équipe dirigeante, toujours prompt à discuter des affaires du football, avec une certaine aisance. A 42 ans, il était aussi directeur général d’une entreprise de travaux publics.
Michel Dieudonné Abena laisse orphelin non seulement ses enfants, mais aussi les footballeurs et ses employés qui avaient encore besoin de lui. Il n’aura pas l’occasion de voir Renaissance réaliser les ambitions qu’il s’est fixés en début de saison, à savoir ravir un titre africain. « C’est un vide énorme. Nous ne nous retrouvons pas encore. Nous saurons perpétrer ses idées », croit savoir Faustin Mbida.
A.T. à Yaoundé