L’ancien président de Aigle de Dschang est décédé vendredi dernier à Lille.
On le savait souffrant. Mais, Dr Pierre Nguefack s’était entouré de toutes les précautions pour se maintenir en santé. Mais, sa maladie a eu raison de lui vendredi dernier à Lille, où il réside depuis plusieurs années. Ce fut comme une onde de choc à Dschang et surtout dans les milieux du football où il a laissé une marque. On l’a connu comme celui qui est venu sortir Aigle royal de la Menoua de l’enfer de la deuxième division. Timoléon Woukeng, un de ses proches témoigne : « Un jour de 2003, il était parti de la France pour passer quelques jours au village. Un monsieur, est venu lui dire qu’Aigle végète depuis plusieurs années en deuxième division et qu’il n’y avait personne pour le faire remonter. Du coup, Dr Pierre Nguefack a demandé de lui présenter celui qui peut travailler pour ce projet. Ce qui a été fait et il a mis de gros moyens en jeu à la disposition de Michel Wamba, l’entraîneur. A la deuxième année, Aigle est remonté en première division lors des inter-poules de 2004. Il a continué à mettre les moyens au point où cette équipe a disputé la Champion’s League africaine. Il s’est tellement engagé pour Aigle au pont de reléguer son entreprise Médical International au second plan à un moment donné. Il voulait faire de cette équipe un grand d’Afrique et il y mettait les moyens. C’est lorsque sa maladie commence qu’il se détache de l’équipe pour aller se soigner en France. Il y a quelques temps, il a dit qu’il venait reprendre Aigle, parce qu’il se sentait en forme ». Malheureusement, il ne fera pas « planer l’Oiseau », comme il aimait le dire, quand Aigle devait jouer.
Plusieurs personnes seront orphelines de lui, puisque la générosité du Président était débordante. « Un jour il arrive et dit : j’ai des petits frères qui souffrent. Je vais créer une société pour eux et c’est comme ça qu’il met en place Medical International où il recrute tous les titulaires de licence, fait venir des experts pour les former, puis les emploie. Un jour il arrive à l’hôpital de Dschang. Il voit un cas et il n’y a pas un appareil pour faire l’examen de biochimie. Il dit : ça ne peut pas se passer comme cela dans mon pays. Il a du coup programmé et fait un don de cet appareil de biochimie avec tous les accessoires dans cet hôpital », se souvient Timoléon Woukeng. Le dernier acte qu’il a posé remonte à quelques mois à l’hôpital des sœurs de Mvog-Betsi, à Yaoundé où il a fait un don d’appareil d’hématologie.
Antoine Tella à Yaoundé