Très inconsolables, les fans de l’union de Douala affichaient une mine d’enterrement ce dimanche soir à la fin de la rencontre qui a opposé leur club à Caïman de Douala. Un derby soldé par un embarrassant (0-0) qui plombe encore les « nassaras » dans le fond du classement avec une 13ème place (et donc 2ème club reléguable) pour 18 maigres points en …17 journées.
Un piètre classement pour un club qui servait encore de locomotive la saison dernière. Ses statistiques actuels sont à l’image de ses performances : 13 buts marqués contre 15 d’encaissés. Après son élimination de dimanche dernier en coupe de la Confédération africaine de football contre les togolais de Asko et la défaite à domicile de mercredi dernier (1-2) devant Cotonsport, Union de Douala ne s’est pas mieux comporter ce Week-end. Un nul (0-0) préjudiciable quand on sait que le compte à rebours pour la descente aux enfers a déjà commencé pour les 5 équipes qui seront frappées par la relégation.
C’est avec beaucoup d’espoir que les Nassaras vont descendre dans l’arène du stade Mbappé Lepé. Devant l’artiste musicien Petit-Pays venu assisté à la rencontre, l’USD va faire son entrée avec une volonté réelle de « tuer » le match dès la première manche. De son côté, le Caïman commencera par se donner des sueurs froides par son gardien, Ngandé, très mal inspiré sur ses sorties approximatives. Une illustration va être faite avec cette sortie hasardeuse du dernier rempart de Caïman à la 34e minute. Mbila Etame, l’avant-centre des « nassaras » va voir son lobe enrayé par l’intervention énergique de Epée qui dégager le cuir non loin de la ligne de but. Le même scénario va se reproduire dix minutes plus tard. Ngandé, encore mal inspiré fait une mauvaise sortie et se voit cette fois lobé par Mohy. Yimga, l’un des défenseurs de Caïman se dégage en catastrophe.
La seconde mi-temps est toujours dominée par Union qui s’offre quelques occasions franches de buts mais manque de réalisme dans la finition (68’, 75’). C’est de façon logique que les nassaras baissent les bras au profit de Caïman qui va reprendre du poil de la bête. Deux occasions franches de buts mais sans danger. 82’ : le capitaine Mbella sur le flanc gauche efface deux défenseurs, exécute un centre caviar qui atterrit au second poteau sur Mfopou. D’une reprise instantané, il va exécuter un tir lourd qui lèchera la transversale avant de disparaître dans le décors. Deux minutes plus tard, Yimga, à l’entrée de la surface de réparation, assène un tir puissant qui est dévié de justesse par une claquette du gardien Lawrence Ngome. C’est un ouf que les poulains de Gérard Mbimi poussent lorsque l’arbitre Thérèse Nteme Zoe, très décriée par les fans des deux camps, siffle la fin de la rencontre.
Problèmes de salaires ?
Ce match nul qui maintient l’USD dans la zone rouge dérange. Certains joueurs cadres tels que le capitaine Serge Ngayaou manie à merveille la langue de bois : « nous n’avons pas un problème particulier. Tous les clubs connaissent de difficultés mais ce n’est pas pour autant qu’on doit lancer le signal de détresse ». Une déclaration qui ne cache pas le malaise qui existe dans le foyer du mythique Union de Douala. D’après nos investigations, le club traverse un problème d’ordre financier. Une information d’ailleurs confirmée par un joueur cadre qui a requis l’anonymat : « les primes des matches gagnés et des nuls depuis la phase aller ne sont pas payés », a-t-il murmuré. Plus grave, poursuit notre source : « le plus petit salaire au sein de l’Union est de 50.000 frs cfa. Mais malgré cela, les salaires ne sont payés en totalité à tous les joueurs. Généralement, ce sont des avances sur salaires qui sont données à telle enseigne que moi par exemple, je ne peux vous dire avec exactitude, ce que le club me doit. »
Epée de Damoclès
Abordé, un autre joueur qui a parlé également sous anonymat, par peur de représailles, indexe l’incurie et le management du club : « à la veille du match contre Cotonsport par exemple, on a mangé à 23h. Le lendemain, nous avons mangé à 13h, c’est-à-dire deux heures avant le match. Donc, nous n’avions pas eu le temps de digérer », se plaint ce joueur. D’autres sources pointent un doigt accusateur sur certains joueurs qui passent le temps à voyager à l’étranger pour des tests. C’est le cas de l’avant centre Mbila Etame et de Manga Manga qui revient du Ghana.
Certains, nostalgiques, n’hésitent pas à voir dans cette mauvaise performance le limogeage du club de l’ex coach Bonaventure Djonkep. Au sein de l’équipe dirigeante du club, on balaie ces supputations d’un revers de la main. Le président Michel Kamdem, interrogé récemment par camfoot.com a tranché : « le départ d’un coach fut-il le meilleur du monde ne saurait expliquer une mauvaise passe que connaît un club ». Quoi qu’il en soit, un malaise couve bel et bien dans l’Union de Douala. Car c’est pratiquement le même effectif de l’année dernière qui est toujours en place. Et si les dirigeants ne crèvent pas l’abcès, l’épée de Damoclès sera toujours suspendu sur la tête des « nassaras » installés dans la zone des reléguables à 13 matches de la fin du championnat 2008.
Eric Roland Kongou à Douala
Fiche technique
– Union –Caïman : 0-0
– Stade : Mbappé Lepé
– Date : 16 mars 2008
– Spectateurs : 5.000
– Climats : ensoleillé
– Temps : +4
– Note du match : 11/20
Union de Douala (0) : 1-Ngome, 2-Ngayaou, (cap) (19-Ebinengue, 35’), 21-Nana, 17-Eyinga Jackson, 25-Manga Manga, 3-Dikwele, 27-Ekwala, 9-Alim (18-Woukoué, 66’), 11-Tonyè, 31-Mohy, 5-Mbila Etame. Réservistes : 16-Nzonkou, 10-tchouadem, 8-Inogue, 15-Taffo, 28-Mozicko. Coach : Gérard Mbimi.
Caïman (0) : 01-Ngandé, 24-Ndajnkeu, 25-Yimga (30-Mouen, 67’), 11-Wadyoh, 12-Epée, 20-Mpokossi, 27-Nsangue, 19-Fumba, 04-Mfopou (15-Bweniak, 85’), 07-Mbella (cap), 06-Tobbo (17-Moundi Moundi, 60’). Réservistes : 10-Biyaga, 22-Lwane. Coach : François Heya.
Avertissements : Union : (Ebinengue, 81’), Caïman : Ngandé, 43’), (Nsangue, 58’),
Expulsions : RAS
Meilleurs joueurs : Mohy (Union) et Mbella (Caïman)
Les officiels :
A : Nteme Zoa Thérèse, A1 : Dombol Jean Claude, A2 : Dourigna, A4 : Sidjou Christian, Com : Tombi a Roko.