La raison a fini par prévaloir et les deux factions de Tonnerre se sont retrouvées pour désormais un seul et même objectif. Celui qui va occuper dorénavant les fonctions de directeur général du club de Mvog-Ada parle de ses projets avec cette équipe.
Comment vous sentez-vous au moment où de la bouche d’Emile Onambelé Zibi, vous venez d’être désigné comme le nouveau directeur général de Tonnerre kalara club (Tkc) de Yaoundé ?
Je suis content que Tonnerre soit désormais un et indivisible. C’est le premier message que je souhaite faire diffuser. Tonnerre parle désormais d’une seule et unique voix.
Et comment en est-on arrivé là quand on connait vos relations toujours tendues avec Emile Onambelé Zibi ?
Nous essayons de nous battre depuis pour que Tonnerre respecte ses fondamentaux et l’esprit associatif qui a toujours été le sien. On s’est longuement querellé au sein de la même famille et résultat de tout cela, c’est que Tonnerre en pâti en terme d’image et résultats sportifs. Il faut remettre à César ce qui lui appartient. L’initiative vient du patriarche. Et comme tout sage, il a décidé d’unir la famille Tonnerre et de faire en sorte que la société Tonnerre kalara S.A et l’Association Tonnerre kalara club fasse une seule et même personne et que nous puissions travailler dans le sens de ramener le club à sa place, au sommet qui devrait être le sien.
A quoi allez-vous vous attaquer immédiatement ?
C’est faire un audit de la situation, à tous les niveaux ; financier, administratif et sportif. N’exclure personne et ne garder que les compétents. La prochaine saison va bientôt commencer et il est hors de question qu’on attende la fin pour chercher à se sauver. Il faut un départ tonitruant. Il y a un nouvel entraîneur qui a été choisi par le club. Nous allons nous atteler au travail et le faire comme un club professionnel, à l’instar des clubs européens ; c’est-à-dire travailler globalement avec la base amateur que nous avons continué à entretenir depuis trois ans. On va avoir une politique commerciale de marketing, marchandising dans le sens de ramener les supporters au stade, vendre les gadgets du club comme on a commencé à le faire. Et surtout avoir une politique sportive cohérente au kalara. Le kalara aujourd’hui est mort. Il est question de dépoussiérer le livre et de continuer à jouer comme si on si on avait appris à le faire dans un livre.
Vous héritez d’un club avec une situation où jusqu’au dernier coup de sifflet du dernier match les joueurs réclamaient encore leurs salaires. Comment allez-vous gérer cette situation ?
Il faut rencontrer tout le monde et parler franchement. C’est un peu comme si vous devez de l’argent à quelqu’un et que vous ne pouvez pas payer, vous le rencontrez pour lui expliquer la façon dont vous allez procéder pour qu’il recouvre sa dette. On va rencontrer ces joueurs et comprendre comment on en est arrivé là. Si les caisses de Tonnerre sont vides et qu’on ne peut pas payer les joueurs, on fera une quête pour régler ce problème avant que les joueurs puissent aller en vacances. Et au retour, on mettra tout en œuvre pour qu’ils aient leurs salaires, leurs fiches de paye et tout ce qu’on avait commencé à mettre il y a deux ans et qui a été détruit à cause des querelles intestines (…) je vais juste aider le côté sportif. On ne peut pas tout chapeauter. C’est ça qui est terrible dans cette équipe. Depuis dix ans, chaque année on a un nouvel entraîneur, de nouveaux joueurs et on ne peut pas travailler dans la durée.
Maintenant que vous avez Tonnerre en main, c’est pour quel objectif ?
C’est briller à nouveau. On a la chance d’avoir un nom qui est reconnu à l’international. Maintenant, il faut redorer le blason. Il faut arrêter de jouer le maintien. Il faut viser le haut et comme cela, au pire on peut terminer deuxième ou troisième. Et pour y arriver il faut que les joueurs soient payés, qu’il y ait l’excellence, qu’on ait une équipe dirigeante restreinte pour éviter la zizanie. Nous aurons dans l’avenir notre propre centre de formation. Si en tant que fils du fondateur de Tonnerre, je n’arrive pas à marcher sur les pas de mon père, c’est que j’aurais échoué.
Justement, n’avez-vous pas peur d’échouer ?
Non ! Parce que je marche sur les pas de mon père.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé