Opposant farouche à Emile Onambelé Zibi, le président du Tonnerre kalara club de Yaoundé Sasp, sur les questions de la transformation de l’équipe en société, absent lors de la réunion de réconciliation, il reste sceptique quant aux résolutions prises d’enterrer la hache de guerre. Pendant ce temps, ses acolytes d’hier que sont Stéphane Semengue et Vincent Ongandzi ont été nommés et travaillent avec le club.
On ne vous a pas vu depuis le début de cette saison sportive auprès de Tonnerre kalara club (TKC) de Yaoundé. Où êtes-vous passé ?
Comme chaque année, je profite des fêtes de Noël pour cumuler deux choses : aller voir ma famille en France, ensuite m’occuper de la saison à venir de Tonnerre. Il a été question d’aller m’occuper de la communication et du marketing, de préparer la saison qui arrive et surtout l’événement qui nous tient le plus à cœur, comme nous avons été sauvés par les instances, puisque nous n’avons pas gagné sur le terrain. La chance passe une fois et nous préparons les 80 ans du club. C’est pour ça qu’il a fallu que j’aille organiser toute la communication à cet effet.
Etiez-vous informé de l’actualité au sein de Tkc ?
Oui. Je suis informé de l’actualité au sein de l’équipe, l’état des joueurs. J’ai été en contact direct avec le directeur sportif.
Et comment avez-vous réagi par rapport à la réconciliation qu’il y a eu entre les fils de Tonnerre ?
J’ai entendu encore, comme d’habitude, depuis quatre ans que M. Onambelé Zibi a pris les rênes de l’équipe en tant qu’association, la même chose. Ce n’est pas une affaire de personne. C’est une affaire juridique que nous avons. Autrement dit, nous avons une Ligue de football professionnelle qui s’est installée au Cameroun depuis deux ans. Et elle a certaines exigences et obligations. Donc, ce qu’on attend de M. Onambelé Zibi, c’est de signer la convention entre l’association et la société, puisqu’il sait que cette société existe. En 2003, lorsque nous étions opposés à Essomba Eyenga, qui était à la tête de l’association et qui disait l’avoir dissout, nous avons un règlement à la Fécafoot où il y a eu un texte. Il y a eu tout un comité ad-hoc qui a travaillé là-dessus et beaucoup de grands du Mfoundi, comme ils aiment bien le dire, étaient là. Il y avait dans le jury, le ministre Etoundi Ngoa . Donc, quand on demande aux gens. Tous savent que cette société existe. Cette société, c’est le Général qui l’a créée et Essomba Eyenga a pris pour la suite et aujourd’hui, on a donné les actions à madame Omgba Zing. Pourquoi écarter tout le temps la famille Omgba Zing de Tonnerre ?
Nous avons assisté à cette réunion de réconciliation au stade militaire où tout le monde a accepté de mettre un peu d’eau dans son vin pour que l’équipe avance. Si vous étiez au Cameroun, seriez-vous allé à cette réunion ?
Par rapport à cette réunion, ils ne peuvent pas m’approcher, parce qu’ils savent que je suis un légaliste. On ne fait pas la paix avec rien. Lorsque des pays en guerre se mettre d’accord pour un armistice, cela se passe avec des actes concrets. Je suis avocat et je n’ai pas besoin qu’on me nomme directeur général de Tonnerre pour vivre. Ce que je souhaite, c’est que Tonnerre prenne l’élan pour les années à venir et soit comme les autres clubs, avec une structure associative qui s’occupe du monde amateur et une structure de société qui s’occupe du monde professionnel. C’est l’une des exigences de la déclaration révisée de Douala. C’est de ça qu’il s’agit. Je n’ai rien contre la personne de M. Onambelé Zibi et les gens qui sont avec lui. Ce que je lui reproche, c’est de ne pas respecter les exigences de la loi.
Emile Onambelé Zibi au cours de cette réunion a déclaré qu’il laissait l’équipe entre les mains des jeunes ; Comment percevez-vous ce message ?
Je doute profondément de la sincérité du personnage, parce que je le connais. Vous le découvrez, mais, nous le connaissons dans le département du Mfoundi. Il n’a jamais tenu parole, à moins d’être obligé. C’est pourquoi vous voyez que j’ai été obligé d’aller au tribunal alors qu’il sait que cette société existe. On est allé au référé et après en appel. Quand on arrive à ce niveau on est comme Saint Thomas. Signons des papiers. Nous ne sommes pas obligés d’être de meilleurs amis pour travailler ensemble.
Le fait pour Onambelé Zibi de signer un acte nommant les jeunes pour la direction de Tonnerre, dont Vincent Ongandzi , un de vos alliés comme directeur sportif vous fait toujours douter ?
Je ne peux pas croire en cela. C’est de la fourberie. Dans la circulaire de la Ligue, on dit embaucher. Montrez-nous les embauches. Madame Manguelé a sorti cette circulaire qu’elle s’empresse de ne pas respecter. Une société ne nomme pas des gens. Une société embauche. Même si on va travailler avec le statut de bénévolat, il faut un acte pour que les impôts ne pensent pas qu’il s’agit du travail déguisé. S’il décide que les jeunes doivent travailler avec lui, à ce moment-là qu’il prenne un acte, comme tous les chefs d’entreprises.
Depuis votre retour, avez-vous eu une rencontre avec Stéphane Semengue et Vincent Ongandzi, qui sont vos alliés ?
Je suis en contact direct avec Stéphane et Vincent. Les autres, je ne les vois pas, puisqu’on n’a pas le temps de se voir, parce que je ne suis pas l’équipe. Je suis au niveau juridique et administratif. Dans un club, chacun a ses prérogatives. Je n’ai jamais vu le président d’une équipe en Europe suivre son équipe à l’entraînement. Même s’il le fait, c’est hors caméra. Vincent me rend compte et je suis content. Dans Tonnerre, il faut passer à la phase deux, c’est-à-dire mettre tout à plat, savoir qui est qui. Tant qu’il n’y a pas ça, il y aura toujours cet imbroglio au sein de Tonnerre.
Il y a quand même une avancée avec la présence de Vincent Ongandzi comme directeur sportif ?
C’est une expérience qui donne tort à ce qu’ils sont en train de faire. Si aujourd’hui, vous venez chez moi pour habiter sans contrat, demain ou après, je peux vous dire sortez de chez moi, parce qu’il n’y a pas eu un document clair qui délimite les engagements de chaque partie. Ce n’est pas possible d’accepter ça pour une équipe qui a 80 ans. Cette façon de fonctionner fait que nous sommes les derniers aujourd’hui dans le monde. Un contrat est un papier qui engage quelqu’un à quelque chose et qui peut aussi le désengager par une démission. La Fécafoot et la Ligue ont donné des exigences et à chaque fois que nous décrions cette façon de fonctionner, ils défendent ceux qui mangent avec eux.
Allez-vous rencontrer d’Onambelé Zibi ?
Je ne peux pas aller rencontrer Onambelé Zibi directement, pour une simple et bonne raison, qu’on va tourner en rond. On est de la même famille. C’est mon grand père. Il est roublard et c’est trop tard pour le changer à son âge. Depuis que nous étions petits, on nous parlait déjà d’Onambelé Zibi et de ses frasques. Il n’a jamais respecté une parole. Je souhaite qu’il y ait une vraie paix et elle ne peut avoir lieu que par une répartition claire des rôles que nous accompagnons par un document juridique que nous déposons à la Ligue et à la Fécafoot.
Que dites-vous à ceux de vos alliés qui sont au boulot avec l’équipe en ce moment ?
Je leur dis que je vais me battre pour qu’il ait leur boulot et que ce boulot soit reconnu par le droit du travail, parce que les sociétés sont soumises au droit du travail. S’ils décident d’avoir un statut de bénévole, c’est Onambelé Zibi qui le gèrera. S’ils décident d’être professionnels, c’est la société qui doit les embaucher.
En considérant que le championnat va commencer bientôt, et qu’il y a une accalmie, que dites-vous aux supporters de Tonnerre de Yaoundé ?
Ils ont salué la réconciliation au sein de Tonnerre, parce qu’on leur a menti. Qu’ils aillent voir les gens de la Ligue et de la Fécafoot s’ils peuvent se réunir et leur demander des comptes. Tonnerre ne se résume pas à Sébastien Mengue, Roger Ntsama, Stéphane Semengue, Vincent Ongandzi et Moustapha. Nous avons un site Internet, une page Facebook, on suit les autres médias comme Camfoot pour avoir des relations privilégiées afin de fonctionner en professionnels. Il y a un livre qui va paraître bientôt sur Tonnerre, il y a les 80 ans à préparer et tout le monde doit s’y mettre, pour qu’elle soit la fête de la réconciliation.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé