La Commission d’appel avait cassé la décision de la Chambre d’homologation le 9 octobre dernier, permettant au club de Sa’a de retrouver ses trois points soustraits du fait du forfait contre Feutcheu Fc, ordonnant du même coup la reprogrammation de ce match. As Etoa-Meki, menacée par cette décision dont les conséquences la propulserait en D2 régionale a saisi la Commission de recours de la Fécafoot pour sauvegarder sa place en Ligue 2.
Le désaveu de la commission d’appel de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) que préside Bend Bernard Claude avec Jean-Jacques Evini Avang comme rapporteur, par la Commission de recours de la Fécafoot, sonne comme la justice qui vient d’être rendue à As Etoa-Meki. La décision prise le 9 octobre dernier par la Commission d’appel de la Ligue, reprogrammant le match Feutcheu Fc contre Achille Fc de la 24ème journée du championnat de Ligue 2, en rétrocédant les trois points retirés au club de Sa’a, a été cassée par la Commission de recours de la Fécafoot. Donnant ainsi raison à la chambre d’homologation et de discipline de la Lfpc, qui avait constaté et entériné le forfait d’Achille Fc contre Feutcheu Fc à Bandjoun avec comme conséquence le retrait de trois points à l’équipe de Sa’a. La décision de la commission d’appel de réhabiliter presque, Achille Fc étonnait dans l’environnement du football et était en voie de créer un précédent. « J’ai vu cette décision et je m’interroge. Laissons les choses se faire et on va voir à quoi ça va aboutir. Ce qui peut me poser problème au-delà du droit, c’est la morale. S’il fallait même infirmer notre décision, je pense qu’ils auraient pu le faire pendant que le championnat se jouait encore. Maintenant, ça pose un problème d’équité. Maintenant, c’est à eux d’assumer la responsabilité. Dans l’ordre des juridictions, ils sont au deuxième degré. Il y a d’autres niveaux de recours pour des équipes qui se sentiraient lésées. Elles ont la possibilité d’entrer dans la danse et on verra ce que ça va donner. Le message sera maintenant dangereux pour la Ligue, parce que les clubs vont maintenant utiliser cette jurisprudence pour justifier pourquoi ils ne vont pas jouer des matchs », constatait Eric Mathias Owona Nguini, le président de la Commission d’homologation de la Lfpc, qui avait agi en premier ressort.
As Etoa-Meki
Et du coup, la décision prise en second ressort a fait grief à As Etoa-Meki, qui devait être la victime directe. Le « maintien presqu’assuré » d’Achille Fc entraînait la descente du club de Jean II Makoun, le Lion Indomptable, qui a bataillé dur jusqu’à la dernière journée du championnat pour voir son maintien assuré. Le champagne a d’ailleurs coulé à flot le 7 octobre dernier après la large victoire (4-0) du club face à Nagoundere University. La Commission des recours de la Fécafoot s’est d’abord appuyée sur des bases textuelles qui confirment sa compétence pour recevoir l’appel interjeté par As Etoa-Meki. Et au regard des arguments évoqués par la commission d’appel de la Lfpc, la commission de recours a estimé qu’ils ne sont fondés sur « aucun argument pertinent ; qu’il n’y a pas force majeure ; qu’en effet, la non disponibilité de la subvention n’est pas assimilable à un cas de force majeure, lequel se réfère à un événement imprévisible, insurmontable, irrésistible et extérieur à la personne ; que par ailleurs, Achille Fc a pris part au match de la 26ème journée à Sangmélima contre Colombe le 17 août 2014 avant d’avoir perçu la subvention, objet du chèque déchargé le 20 août 2014 ; qu’il y a lieu par conséquent d’infirmer la décision d’appel de la Lfpc et de confirmer la sanction de la commission d’homologation et de discipline relative au forfait d’Achille Fc ».
Il est donc évident qu’Achille Fc de Sa’a évoluera la saison prochaine en championnat régional du Centre. As Etoa-Meki quant à elle se voit ainsi sauvée. A moins que les dirigeants d’Achille Fc, non convaincus par cette décision, décident de saisir la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc), qui est l’autre voie de recours.
Antoine Tella à Yaoundé